taines fubventions que le clergé a promis de payer au
roi dans les beloins de l’état. Les rois de France ont
aufli exempté de ce fervice les bourgeois de plufieurs
villes de leur royaume, les officiers du parlement de
Paris, les fecrétaires du roi, & autres perfonnes privilégiées.
Autrefois l’affemblée du ban & de l'amen-ban fe
faifoit par des feigneurs de la première diftinûion
appellés niijji dominici, envoyés ou députés du fou-
verain ; enfuite par les bannerets fur les ordres du roi
ou du connétable. Depuis le roi a adreflé fes lettres
aux fénéchaux & aux gouverneurs de province. En
1674 & en 1689, Bouis XIV. ordonna à tous les nobles
, barons, chevaliers, écuyers, & autres non nobles,
communautés & autres vaffaux, de fe trouver
en armes au jour & au lieu qui leur feroient délignés
par le gouverneur 8c lieutenant général de fa majefté
en leur province, pour aller joindre le corps des troupes
fous la conduite du chef qui feroit choifi d’entre
eux, afin de les commander fuivant la forme accoû-
tumée. De la Roque, traité du ban & arriere-ban. Voy. Noblesse. (G)
Cette milice étoit allez bonne du tems de Louis XI.
parce qu’il s’en fervoit fouvent : elle commença à
dégénérer du tems de Louis XII. 8c de François I. 8c
elle tomba encore davantage fous Henri II.
On n’a point afl'emblé f arriere-ban en France depuis
1674. M. deTurenne ne fut point content de
cette milice, qui ne fe conduifoit pas avec le même
ordre 8c la même obéiffance que les troupes réglées.
B A N A L , terme de coutume, fe dit d’un moulin,
four, prelîoir, ou autre chofe femblable, que le feigneur
entretient pour l’ufage de fes cenfitaires, &
dont il peut les contraindre d’ufer. Voyez ci-dejjous Banalité.
BANALITÉ, eft un droit qu’a le feigneur de contraindre
les habitans de fon territoire, d’aller moudre
leur blé à fon moulin, cuire à fon four, ou porter la
vendange à fon preffoir.
Dans la coutume de Paris, la banalité ne peut pas
s’exiger fans titre ; 8c ces titres ne font pas réputés
valables s’ils ne font avant vingt-cinq ans. (H)
* BANANIER, f. m. mufa, (Hifl. nat. bot.') Voici
fes cara&eres. Sa racine pouffe des jets, fa tige meurt,
après avoir donné fon fruit. Elle reffemble. à un ro-
feau ; elle n’a point de branches ; mais elle jette de
grandes feuilles, d’abord roulées comme au canna-
corus, mais fe développant dans la fuite, 8c formant
une efpece de couronne à fon fommet. Les fleurs &
les fruits font en grappes, & enfermés dans une gaine
comme au palmier. Les fleurs ont plufieurs pétales
irréguliers & portés fur le fommet de l’ovaire. L’ovaire
reffemble à celui du concombre ; il eft charnu,
partagé en trois loges, bon à manger, rempli de fe-
mences , 8c garni d’un long tuyau dont l’extrémité
eft arrondie. Boerhaave en diftingue deux efpeces.
Le fruit de cet arbre eft délicat ; on dit qu’il ne fait
jamais de mal en quelque quantité qu’on en mange.
Alpin nous affûre cependant qu’il fe digéré difficilement
; c’eft la nourriture journalière des Indiens.
Ses feuilles font fi grandes, qu’elles peuvent fervir
de vêtement. La racine écrafée & bouillie dans du
la it, eft bonne pour abattre les vertiges; fon eau
mêlée avec du fucre appaife la chaleur brûlante des
reins ; la décoûion du fruit adoucit la toux caufée
par des humeurs chaudes & acres. On s’en fert dans
les inflammations de la plevre, du poumon, 8c des
reins ; enfin elle excite la femence, & provoque l’u-
rine. (AO
* BANARA oaBENARES, (Géag.) ville d’Afie,
au Mogol, dans le royaume de Bengale. Long. rot.
30. lat. 2 G. 20.
BANAUÇON, f, m. en Architecture f nom du troi- .
fieme genre de machine des anciens, qui fervoient à
tirer des fard eaux. (R)
BANBURY, (Geog.) ville d’Angleterre, fur la
; riviere de Chernel, dans la province cî’Oxford. Long.
I. 16.10. lat.Sz.
* BANC, f. m. (Gramm.) ce mot fe prend communément
pour un long fiége, à dos ou fans dos ,
foûtenii fur plufieurs $iés ; 8c c’eft du rapport que
d’autres machines ont avec fa figure ou avec ion
ufage, qu’elles ont pris le nom de banc.
Banc , terme de Jurifprudence , dans le choeur, eft
un des droits honorifiques qui appartiennent au patron
d’une églife, ou au feigneur haut-jufticier dans
la haute-juftice duquel elle eft fituée. Voyez Hono-
RIFIQUES (droits).
On appelle au palais meßieurs du grand banc, les
préfidens au mortier, parce qu’en effet le banc fur
lequel ils font aflis eft plus élevé que les fiéges des
autres confeillers.
On appelle aufli bancs, au palais, des efpeces de
bureaux où fe tiennent les avocats 8c procureurs
pour parler à leurs parties. (H) Banc du Ro i, (Hiß. mod. & Jurifprud.) tribunal
de juftice ou cour fouveraine en Angleterre. On l’appelle
ainfi, parce qu’autrefois le roi y préfidoit en
perfonne fur un banc é levé, les juges étant aflis à fes
piés iur des bancs ou fiéges plus bas. C’eft dans cette
cour que l’on plaide les caufes de la couronne entre
le roi & fes fujets. Elle connoît aufli des crimes de
haute trahifon & des complots contre le gouvernement.
Ce tribunal eft compofé de quatre juges, dont
le premier s’appelle le lord chef de jußiee de la cour
du banc du roi. Sa jurifdiûion eft générale, & s’étend
par toute l’Angleterre ; il n’y en a point dans ce
royaume de plus indépendante, parce que la loi fup-
pofe que le roi y préfide toujours. Il y a encore un
autre tribunal nommé le banc commun ou cour des communs
plaidoyers, qui eft la fécondé cour de juftice du
royaume, oh l’on porte les affaires communes & ordinaires
, c’eft-à-dire les procès de fujet à fujet. On y
juge toutes les affaires civiles, réelles, 8c perfonnel-
les, à la rigueur de la loi. Le premier juge de cette
cour fe nomme chef de la jußiee des communs plaidoyers
ou du banc commun. On y comptoit autrefois cinq ,
fix, fept, 8c jufqu’à huit juges; leur nombre eft maintenant
réduit à quatre, cemme celui des juges du
banc du roi. (G )
Banc , (1Comm.) Les banquiers avoient autrefois
des bancs dans les places publiques & dans les lieux
où fe tenoient les foires ; & c’étoit où ils faifoient leur
commerce d’argent & de lettres de change. Quand
un banquier faifoit faillite , on rompoit fon banc ,
comme pour avertir le public que celui à qui avoit
appartenu le banc rompu n’étoit plus en état de continuer
fon négoce ; 8c comme cet ufage étoit très-
ordinaire en Italie, on prétend que le terme de banqueroute
8ont on. fe fert en France, vient des mots
italiens banco rotto , qui lignifient banc rompu. Foyer Banqueroute. Dict. du Comm. tom. 1, (G ) Banc , en terme de Marine, eft la hauteur du fond
de la mer, qui s’élève quelquefois jufqu’à fa furface
ou qui n’eft couvert que de très-peu d’eau ; defor-
te que les vaiffeaux ne peuvent paffer deffus fans
échoiier. Il y a des bancs qui reftent entièrement à
fec, lorfque la mer eft baffe ; ce qui s’exprime en di-
fant que ces bancs découvrent. Il y a des bancs fur
lefquels il y a affez d’eau pour que les plus grands
vaiffeaux puiffent y paffer en tout tems, & même y
mouiller, tels que le banc de Terre-neuve.
On appelle bancs déglacés, de gros glaçons flotapS
qu’on trouve quelquefois à la mer. (Z ) Ban C de galere , de galeajfe , de galiote , de brigan-
tin9 & de tout bâtiment à ramer. C ’eft le lieu pour
affeoir ceux qui tirent à la rame, foit forçat, boiia- ‘
Voglie, ôii matelot ; voyez Planche II. lé deffein d’urté
galere à la rame, 8c les forçats aflis fur le banc.
Les galeres ordinaires font à vingt-cinq bancs ; ce
qui fe doit entendre de vingt-cinq de chaque côté,
faifant en tout cinquante bancs pour cinquante rames,
8c quatre ou cinq hommes lur chaque ramei
Les galéaffes ont trente-deux bancs, 8c fix à fept
hommes pour chaque rame.
De tous les bâtimens à rame, il n’y a que les gondoles
de Venife qui n’ayent point de banc ; car les rameurs
nagent debout. Banc de chaloupe ; ce fontleS bancs qui font joints
autour de l’arriere de la chaloupe en-dedans pour
iaffeoir ceux qui y font. (Z )
Banc à sajfeoir dans la chambre du capitaine. On
trouve un banc qui eft placé contre l’arriere du vaif-
feau. Il y en a encore un autre à ftribord ; c’eft par
l’endroit qu’occupe ce banc, & qu’on ôte alors, que
l’on paffe le gouvernail pour le monter ; on le leve
aufli lorfqu’on veut culer de l’arriere ; les affûts entrent
encore par-là. On y place quelquefois un tuyau
d’aifement à fix pouces du petit montant qui le loû-
tient, & à un pié du bord du vaiffeau.
Banc à coucher. Il y en a aufli un dans la chambre
du capitaine. ( Z ) Banc d’Hippocrate, (enChirurgie. ) machine
dont on fe fervoit autrefois pour réduire les luxations
oc les fraéiures. C ’étoit une efpece de bois de lit fur
lequel en étendoit le malade. Il y avoit un eflieu à
chaque bout qui fe tournbit avec une manivelle ; on
attachoit des lacs aux parties luxées ou fraêfurées
d’un côté, 8c aux eflieux de l ’autre. En tournant les
eflieux, les lacs qui s’entortilloient autour faifoient
l’extenfion & la contre-extenfion pendant que le chirurgien
réduifoit les os dans leur Situation naturelle.
La Chirurgie moderne a fimplifié les méthodes de
réduire les membres luxés ou fra&urés , 8c ne fe fert
plus de cette machine dont on voit la defeription &
la figure dans Oribafe* Voyez Extension & Machine
pour la réduction des luxations. (T )
Banc , ( en Architecl. ) c’eft la hauteur des pierres
parfaites dans les carrières.
Banc de volée;avoir foûchevé. c’eft le banc qui tombe après
Banc de ciel ; c’eft le premier & le plus dur qui
fe trouve en fouillant une carrière, 8c qu’on laiffe
foûtenu fur des piliers pour lui fervir de ciel ou de
plafond. ( P ) Banc , ( Ardoife. ) Oh entend par Un banc dans les
carrières d’ardoife & autres, le long parallélépipède
formé par deux foncées. Les bancs s’élèvent les uns
au-deffus des autres-, 8c forment à droite 8c à gauche
une efpéce d’échelle ou plùtôt d’efcalier. On ne peut
fixer ni la hauteur ni la largeur du banc, ou de chaque
degré de cet efcalier J elles varient l’une 8c l’autre
félon la profondeur, l’étendue 8c la nature de la carrière.
Les bancs ou parallélépipèdes d’ardoife n’ont
pas la même hauteur fur toute leur longueur. Ils vont
un peu en s’inclinant vers le fond de la carrière, &
forment une pente aux eaux vers la cuvette qui les
reçoit. La hauteur du banc eft de neuf piés dans nos
figures d’ardoife, & fa largeur fuit la même échelle.
La furface fupérieüre du banc s’appelle nif. Voyez les
articles Foncée , Cuvette , Nif , & Ardoise.
Banc de Cuve, Ce font dans les Braderies ,
les planchers qui entourent les cuves. Voyez Brasserie.
_ Ban c , en terme de Cardeur, c’eft une planche d’environ
un pié de large, allant en pente par un bout, &
qui porte toutes les parties du roiiet. Voyeç Carder.
Banc à tirer, (terme & outil de Chainetier. ) il
fert aux Chaînetiérs pour paffer à la filiere le fil de
fer, de cuivre ou de laiton, qu’ils veulent employer
à des chaînes, & pour lé diminuer de groffeur.
Ce banc à tirer eft fait comme ceux dès Ôrfevres
8c autres ^ & eft compofé d’un banc, d’une pièce dit
moulinet, du noyau & de la filiere. Voyez Ban ci d’Orfevre.
Banc à couper, c’eft chez les Clàutiers d'épingles,
un banc de figure prefqué quarrée, garni de rebords
plus hauts fur le derrière que fur les côtés, 8c le de^
vant qui eft moins élevé que tout le refte. Les cifail-
les font attachées au milieu par une de leurs branches.
Voyez C isailles , & la figure 13 du banc, PA
II. du Cloutier d'épingles.
Banc À TIRER, en termed'Epinglier, eft une efpece
d’établi adofle d’un bout fur un billot fendu à
deux ou trois endroits pour y battre la filiere. Voye? Filiere. Vers lemême bout ou à l’autre, félon l’emplacement,
eft la bobile, voyez Bobile ; plus loin ,
la filiere arrêtée entre trois montans. Derrière elle
on voit une piece de bois plus haute que ces montans,
avec un coin ; c’eft-là qu’on place la filiere pour en
faire l’effai : enfin vers cette extrémité on voit lé
tourniquet d’où dévide le fil que l’on tire. Voyez là
fig. PI. des Trifileries & de l'Orfèvrerie. ' Banc , fervant aux Fondeurs de caractères d'Imprimerie
, eft une efpece de table oblongue d’environ
deux piés & demi, à hauteur d’appui * fermée à l’entour
par un rebord, excepté vis-à-vis l’ouvrier où
ce rebord finit ; ce banc fert à recevoir les lettres à
mefure qu’on les fond, & de décharge pour plufieurs
chofeS néceffaires à l’ouvrier. V o y e z ‘vignette de là.
Planche I.du Fondeur de caractères y & la figure z . delà
même Planche qui le repréfente en particulier.
Banc d’Imprimerie , eft une efpeee de table dé
bois, longue environ de trois piés fur dix pouces de
large, foütenue par deux tréteaux garnis de planches
tout-autour, en confervant cependant une Ouverture
pardevant qui forme un réceptacle ou bas d’armoire ;
ce banc eft toûjours fitué à la droite de l’Imprimeur ;
fur le premier bout il place le papier trempé prêt à
être imprimé ; à l’autre extrémité, il pofe chaque
feuille au fortir de la preffe : les Imprimeurs fe fervent
de la cavité de ce banc, pour ferrer la laine
les cuirs, les clous de balles ,lesblanchets, 8c autres
étoffes ou uftenciles de la preffe. Banc À river ,fig. 81. PI. XV I. de l'Horlogerie*
eft un infiniment dont les Horlogers fe fervent pour
river certaines roues fur leur pignon. On met la partie
B B de cet outil entre les mâchoires de l’étau, &
on fait entrer la tige du pignon fur lequel on veut
river une roue dans un trou T convenable ; on prend
enfuite un poinçon k river, 8c on rabat la rivure à petits
coups de marteau fur la roue que l’on fait tourner
avec le doigt, afin que les parties de la rivure foient
également rabattues de toutes parts.
. ^ important que les balanciers foiertt
rivés bien droit fur leurs verges, & que ces verges ,
vû leurs palettes, ne pourroient point tourner dans
un trou comme la tige d’un pignon, on fait ordinairement
au milieu des bancs à river une creufure ronde
L i dans laquelle on ajufte une petite plaque P à
drageoir, de telle forte qu’elle puiffe y tourner fans
beaucoup de jeu : on fait aufli au centre de cette plaque
une ouverture O , propre à recevoir le corps
d’une verge & une de fes palettes.
La petite plaque pouvant, comme il a été dit, tourner
dans fa creufure L , lorfqu’on ajufte une verge
dans fa fente pour river le balancier fur fon afliette :
en tournant Ce balancier, on fait tourner la plaque*
& on le rive fur fa verge, comme on feroit une roue
fur fon pignon. On a un outil de la même forme qui
s’ouvre en deux pour embraffer la tige d’un pignon *
fur laquelle eft foudée une afliette ; cette afliette reçoit
une roue que l’on y rive, en rabattant fur la roué
ébifelée 8c entaillée, la partie de l’aflîeite qui l’ex-
cede. Comme la roue ou le pignon ne fauroient paft