
qui fe fait dans la MaitcHe * s’appellent trinquaris ,* ils
l'ont depuis 12 jufqu’à 15 tonneaux. (Z )
CARAY , ( Géog. ) petite île d’Eeoffe ,• l’une des
Wefternes, allez fertile.
CARBATINE, f. f. ( Chajfe.) ôii donne ce ftbnt efl
général à toute peau de bête nouvellement écorchée;
CARBEQUI,!. m. ( Commerce.) monnoie de cuivre
fabriquée à Teflis, capitale de Géorgie, qui vaut
un dëmi-chaoury, ou trois fous quatre deniers argent
de France.
C ARBONÀDE, f. f; (Cuifine. ) oh dbnrte eh général
ce nom à toute viande que l’on fert fans autre apprêt
, que de l’avoir expofée au feu fur le gril. Un
pigeon à la carbonade, eit un pigeon Ouvert par l’ef-
tomac 8c cuit fur un gril. Une tranche de boeuf à la
carbonade , c’eft un morceau mince de cette-viande
cuit de la mêihe maniéré ; on fait quelquefois une
fauce à la carbonade, quelquefois on n’en fait point.
CARBONILLA , f. f. { Chimie.) on nomme ainfi
au Potofi, un mélange de deux parties de charbon,
& d’une partie de terre graffe, qu’on hümeéfo & qu’on
pétrit enfemble , jufqu’à ce que les matières foient
bien mêlées 8c bien retournées avec les mains, qu’elles
s’uniffent parfaitement entr’elles, 8c qu’elles pa-
roifl'ertt ne faire qu’un même corps ; cette terre ainfi
préparée j cette carboniLla fert à faire des vaiffeaux
pour les efiais des mines, pour faire les eatins. Vyye% Catin. {M)
CARBON1EN {l'édit') , Hijl. une. ediclum Carbo-
nianum ; étoit dans l’origine un decret du préteur
Cn. Carbo, lequel fut dans la fuite adopté par les
empereurs ; qui portoit que dans le cas où bn difpu-
tbît à un impubère fa qualité de fils & celle d’héritier
tout enfemble $ la queftion d’état devoit être re-
mife après fa puberté, 8c celle concernant l’hérédité
devoit être jugée fans délai ; & au cas qu’il y eût
lieu, la fucceflion adjugée provifoirement à l’impu-
bere , fauf l’examen de la queflion d’état après la
puberté;
Or il falloir, pour qu’il y eût lieu àù bénéfice de
Yédit Carbonien, i°. qu’il s’agît des biens paternels &
non pas des maternels : 20. que la queftion d’état &
celle fur l’hérédité fuffent mues toutes deux : 3°. 8c
enfin que l’impubere n’eût été ni inftitüé ni déshérité.
{H ) .
CARBOUILLON , f. m. ternie de Finances j eft un
droit des falines de Normandie , -dont il eft fait mention
dans l’ordonnance des Gabelles. Ce droit eft la
quatrième partie du prix du fel blanc qui s’y fabrique;
{H)
CARBURY ou CARBER , ( Géog. ) petite ville
d’Irlande, dans la province de Leinfter au comté de
Kildare , fur la Boyne.
CARCAGNOLES , fiib. f . .(Sourit. ) c’eft ainfi
que les Piémontois appellent des efpeces de petites
crapaudines de verre, fur lefqüelles tournent les fu-
feaux dès moulins , foit à ovaler, foit à organeiner
la foie; Voyer à C article Soie , le moulin à tordre les
Joies ; 8c à L'article YIL i le moulin ou ovale à tordre le fil-,
CARCAJOU, CARCAJOUX ou CARCAIOU,
f . m; ( Hijl. nat. Zoolog. ) animal quadrupède de l’Amérique
feptentrionale ; il eft catnacier, & il habite
les cantons les plus froids ; il pefe ordinairement depuis
vingt-cinq jufqu’à trente-cinq livres ; il a environ
deux piés depuis le bout du mufeaU jufqu’à la
queue , qui peut avoir huit pouces de longeür : la
tête eft fort courte 8c fort greffe à proportion du
tefte du corps : les yeux font petits, les mâchoires
très-fortes 8c garnies de trente-deux dënts, dont il
ÿ en a treize molaires, quatre canines , qui font très- ■
longues, & douzeineifivés, qui font courtes , étroites
, épàiffes , & fort tranchantes : les jambes font
fort court es ; il y a cinq doigts dans chaque pié, & des
ongles crochus,très-forts 8c très-pointus ; le poil a
quatorze bu qüihze ligfies de longueur ; il eft de pîu-
fieurs couleurs, noir, roux , blanc, &c. Cet anima!
eft très-fort & très-furieux, quoiqu’il foit petit ; il
eft fi lent 8c fi pefant, qu’il fe traîne für la neige plû-s
tôt au’il ne marche, aùfli rte peut-il attraper én marchant
que le caftor. En hyver il brife 8c démolit la
cabane du caftor : mais celui-ci y eft rarement für*
pris , pafee qu’il a fa retraite aflùrée fous la glace;
La chaffe qui rend le plus au carcajou , eft celle de
l’orignac & du caribou. Dans l’hyver , lorfqu’il y a
de la neige de cinq oit fix piés de hauteur, l’orignac
fe fait dès chemins dans les endroits où il trouve la
nourriture qui lui eft convenable ; c’eft dans ces chemins
qu’il eft attaqué par le càrcajou, qui monte fur
un arbre , attend l’orignaç au paffage, s’élance fur
lu i, 8c lui coupe la gorge en un moment ; c’eft en
vain que l’orignac fe couche par terre, fe frote contre
les arbres , & fait des efforts affez violens pour
y laiffer des morceaux de fa peau larges comme la
main ; rien n’eft capable de faire lâcher prife au carcajou.
Il tue le caribou de la même façon, & il à beaucoup
d’autres rufes ; il détend les pièges, 8c enfuitei
il mahge l’appât fans péril; M. Sarraflii , hiJU de l'a-
cad. toyale des Sciencesy année tyi3. { I )
CARC AISE , fub. f. (Verrerie.) c’eft un fôùfhedu
particulier aux manufactures en glaces & en cryftal,
où l’on prépare les frites deftirtées à ces ouvrages ,
& qui font propres à quelques autres opératibris relatives
aux frites. Voye^ les art. Glace & Crystal.
CARCAN , f. m. eft un poteau planté en terre $
avec un collier de fer attaché à hauteur d’homme * à
quoi on attache par le coït des malfaiteurs qu’on né
juge pas dignes de mort, pour les punir d’un délit qui
marque la baffeffe d’ame , par la confufioh; La plû-
part de ceux qu’on attache au carcan , ont été aupa-
vant fuftigés par le bourreau, 8c marqués d’un fer
chaud, 8c font fouvent enfuite ou bannis ou envoyés
aux galeres. {H )
CARCANOSSI, (Géâg.) province d*Afie; dans
l’île de Madagafcar , au midi de la riviere de Mata*,
nengha.
CARCÂRANNE oà CÀRCARAVAL $ (Géog.)
riviere de l’Amérique méridonale, au Paraguai, qui
fe jette dans le Pleta.
* CARGAPULI, {Hijl. nàt. bot.) c*eft ünë efpece
d’orânger de Malabar , grand & gros à proportion *
que deux hommes peuvent à peine embrafferiles feuib
les font par paires le long des branches, au bout défi-
quelles il y a des fleurs tetrapétales, jaunâtres , fans
odeur, & d’un goût aigrelet : le calice eft à quatre
pièces pâles & concaves ; le fruit pend à un pédicule
d’un pouce de long ; il eft gros * rond, divifé en huit
bu neuf côtes, gonflées à leurs extrémités : il eft d’a*
bord verd , il jaunit, & finit pari être blanc î il eft
d’une acidité agréable ; fa graine eft oblongue, tm
peu plate, d’une couleur d’azur foncé, & logée ait
centre de la pulpe. Il fe mange ; il fe tranfporte fe*
ché, & on lui attribue plufieurs propriétés médicinales.
Viye{ Ray.
CARCASSE,f. f. (Anatomie.) c’eft proprement
le fquelete d’un animal, ou le corps mort de cet a ni*,
mal, tel qu’il eft lorfque la chair en eft enlevée, brûlée
ou defféchée. Voye{ SqueletE;
C ’eft ainfi qu’on dit : on voyoit long-tems après la
bataille les carcajjes des foldats , des chevaux , & c»
Gareajje d’un oifeau , d’une poularde, d’une per*
drix, d’un levraud, d’un lapin, &c. c’eft ce qui refte
après qu’on en a enlevé les quatre membres, favoiri
les cuiffes & les ailes*
On dit aùfli, en Architecture & eh Charpenterie , la'
carcajfe d’un bâtiment ; elle comprend les folives, les
poutres, les cloifons, les planchers, &c. ôc c’en eft
proprement l’affemblage confidéré indépendamment
des murs qui l’environnent, des tuiles ou ardoifes qui
le couvrent, & des autres matières qu’on y applique,
foit pour le confolider, foit pour l’orner. CCarcasse. VoyeqYarquet. arcasse denavire, {Marine.) c’eft le corps du
vaiffeau qui n’eft point bordé, & dont toutes les pièces
du dedans paroiffent au côté, comme tous les os
d’une carcajfe. (Z )
Ca rca s se: les Artificiers appellent ainfi une machine
ou efpece de bombe, ovale, rarement fphéri-
que, compofée de deux cercles de fer paffés l’un fur
l’autre en croix, en forme d’ovale, avec un culot de
fer, le tout prefque dans la même figure que font certaines
lanternes d’écurie. On difpoie en-dedans , félon
la capacité de la carcajfe, des petits bouts de canon à moufquet, chargés de balles de plomb ; de petites
grenades chargées, du calibre de deux livres, & de la
poudre grenée ; on couvre le tout d’étoupe biengou-
dronée, & d’une toile forte & neuve par-deffus, à
laquelle on fait un trou pour placer la fufée qui répond
au fond de l’ame delà carcajfe. On la jette avec
un mortier , pour mettre feu aux maifons & pour
produire d’autres pareils effets.
On a donné à cette machine le nom de carcajfe ,
parce que les cercles qui la compofent repréfontent
en quelque forte les côtes d’un cadavre humain.
On prétend que les carcajfes furent inventées vers
l ’an 1672, & que les François en firent ufage dans la
guerre qu’il y eut alors entre la France 8cla Hollande.
La carcajfe pefoit environ 20 livres ; elle avoit 12
pouces de hauteur & 10 pouces de diamettre,par le
milieu. L’ufage en eft pour ainfi dire aboli, parce
qu’on a remarqué qu’elle ne faifoit guereplus d’effet
que la bombe, & qu’elle étoit d’une plus grande dé-
penfe. Voye^ Bombe. (Q )
C A R C A S S E , en termeAz Marchand de modes , font
des branches de fil de fer, couvertes d’un cordonnet,
8c foutenues toutes par une traverfe commune à laquelle
elles aboutiffent. Ces carcajfes fervent à monter
les bonnets, à en tenir les papillons étçndus, &
à empêcher qu’ils ne fe chiffonnent.
CARCASSEN, ( Géog. ) ville d’Efpagnô, dans le
royaume de Valence, dans la vallée de Xucar.
CARCASSEZ (le) Géog. petit pays de France >
au bas Languedoc , dont Carcaffone eft la capitale.
CARC ASS ONE, {Géog.)v ille de France, enLan-
guedoc : il y a beaucoup de manufactures de draps ;
elle eft fur l’Aude. Longit. zod. o'. 4$". lat. 43d.
10'. S i " . ;
CARCHI, ( Géog.) petite île très-fertile, dans la
mer Méditerranée, près de celle de Rhodes.
CARCINOME, f. m. Kafxim/jut, terme de Médecine, fynonymeà cancer. Ce mot vient de xapk 'iv o c , cancer, ecreviffe. V o ye^ Cancer.
C ARCUNAH , ( Géog. ) ville d’Afrique, dans la
province de Berbera en Barbarie éthiopique.
CARDAILLAC ou CARDILLAC, {Géog.) petite
ville de France, dans le Quercy.
CARDAIRE , f. f. ( Hijl. nat. Ichth. ) raiafpinofa,
poiffon de mer du genre des raies : il eft hériffé d’aiguillons
à-peu-près comme des cardes avec lefquel-
les on carde la laine , c’eft pourquoi on lui a donné
le nom de cardaire. Il a des aiguillons non-feulement
fur les nageoires, comme la raie appeliée ronce, mais
encore fur les côtés de la tête , devant les yeux, fur
le dos, &c. Rondelet. Voye[ Raie. ( I )
C A R D A M IN E , fub. f. ( Hiß. nat. bot. ) genre
de plante, dont la fleur eft compofée de quatre fouilles
difpofées cn croix. Le piftil fort du calice & devient
dans la fuite un fruit ou une filique compofée
de deux lames ou panneaux appliquées furies bords
d’une cloifon, quidivife la filique en deux loges remplies
de quelques femences arrondies pour l’ordinaire.
Ajoûtez aux cara&eres de ce genre, que les lames
des filiqnes fe récoquillent par une efpece de reffort,
fe roulent en volute , 8c répandent les femences de
part&: d’autre avec affez de force. Tournefort, Infi.
rei herb. Voye{ PLANTE. ( I )
La cardamine offic. Germ. emac. 2.5C). reffemble
fort au creffon de fontaine , & en a à-peu-près les
propriétés ; elle eft échauffante, & bonne contre le
îcorbut ; elle fe donne à la place du creffon de fontaine.
On l’employe rarement dans les boutiques.'
Miller Bot.off. (N )
- * CARDAMOME, f. m. ( Hiß. nat. bot. ) carda-
momum; le meilleur vient de Comagene , d’Arménie
, 8c du Bofphore ; il en croît aùfli dans l’Inde 8c
dans l’Arabie : il faut préférer celui qui eft plein, bien
ferme, 8c difficile à rompre ; celui qui manque de ces
qualités eft vieux. Le bon cardamome doit avoir l’odeur
forte , & le goût acre & un peu amer.
On en diftingue de quatre efpeces ; le cardamome
proprement dit, dont nous venons de parler, le maximum
, le majus, & le minus.
Le maximum, qu’on appelle aùfli graine de paradis
, a les grains quarrés , angulaires, d’un rouge
brun, blancs en-dedans, d’une fa veur chaude& mor-
dicante, mais moins àromatique que\e cardamome
proprement dit : la coffe qui renferme les grains eft
à-peu-près fphérique ; elle vient de Guinée : l’arbre
qui la porte eft inconnu. Les grains de cardamomum
maximum , ou grains de paradis , font chauds , def-
ficatifs, 8c ont à-peu-près les mêmes qualités que le
poivre.
Le majus ou grand cardamome a la coffe longue , à
peu-près triangulaire, le grain cornu, rouge ,brun ,
chaud, & aromatique ; il vient de l’île de Java. On
n’en tire guere, parce qu’il.n’eft plus d’ufage en Médecine.
Le minus ou cardamum commun, a la coffe triangulaire
, fur une tige courte,.coriace, ftriée, 8c contenant
des grains petits, angulaires, chauds, épicés.
On l’apporte des Indes orientales : la plante qui
le produit eft inconnue.
On attribue à tous, mais fur-tout à ce dernier dont
on fait beaucoup d’ufage en Medecine, les propriétés
d’échauffer, de fortifier, d’aider la digeftion, d’être
bienfaifant à l’eftomac & aux vifeeres, de chaffer
les vents, dî foulager dans les maux de nerfs & de
tête, de provoquer les urines 8c les réglés , 8c de
difliper la jauniffe.
CARDAN( Phïlofophie de). Jérome Catdan, Mi-
lanois, naquit le premier Oéfobre 1508 ; il fut pro-
feffeur en Medecine dans prefque toutes les Académies
d’Italie. En 15 70 il fut mis enprifon-; & en étant
forti il alla à Rome , où le pape lui donna une pen-
fion. On remarqua une étrange inégalité dans fes
moeurs , & fa vie a été remplie de différentes aventures
qu’il a écrites lui-même avec une fimplicité ou
une liberté qui n’eft guere en ufage parmi les gens de
lettres. En effet il paroît n’avoir compofé l’hiftoire
de fa vie , que pour inftruire le public qu’on peut
être fou 8c avoir beaucoup de génie. Il avoue également
fes bonnes 8c fes mauvaifes qualités. Il femble
avoir tout facrifié au defir d’être fincere ; & cette
fincérité déplacée va toujours à ternir fa réputation.
Quoiqu’un auteur ne fe trompe gùere quand il parle
de fes moeurs 8c de fes fentimens, on eft cependant
affez difpofé à contredire Cardan, 8c à lui refufer toute
créance, tant il femble difficile que la nature ait
pû former un caraétere aùfli capricieux 8c aufîi inégal
que le lien. Il fe félicitoit de n’avoir aucun ami
fur la terre , mais en revanche d’avoir un efprit aérien
mi-parti de Saturne 8c de Mercure, qui le con-
duifoit fans relâche, 8c l’avertiffoit de tous fes de-
.voirs. Il nous apprend encore qu’il étoit fi inégal dans
fpn marcher, qu’on le prenoit fans doute pour un
fou. Quelquefois il,marchoit fort lentement, 8c en
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