trois cents braffes de profondeur depuis lafurfacede
la terre ; la grotte paroît avoir 40 braffes de hauteur
fur 50 de large ; elle eft remplie de belles & grandes
Habilites de différentes formes , tant au-deffus de la
voûte,que fur le terrein d’en-bas. Voye^ le Voyage
du Levant, pag. 188. & fiùv.
Dans la partie de la 'Gre.ce appellée Livadie
( Achaia des anciens), il y a une grande caverne dans
une montagne qui étoit autrefois fort fameufe par
les oracles de Trophonius, entre le lac de Livadie
& la mer voifine , qui dans l’endroit le plus près,
en eft à quatre milles : il y a 40 paffages foûterreins
à-travers le rocher , fous une haute montagne par
oit les eaux du lac s’écoulent. Voyeç Géographie de
Gordon , édition de Londres 1 y zg, page 17g.
Dans tous les volcans, dont tous les pays qui produifent
le foufre , dans toutes les contrées qui font
lujettes aux tremblemens de terre, il y a des cavernes.
Le terrein de la plupart des îles de l’Archipel eft caverneux
prefque par-tout; celui des îles de l’Océan
indien , principalement celui des îles Moluques, ne
paroît être foutenu que fur des voûtes & des concavités
; celui des îles Açores, celui des îles Canaries ,
celui des îles du cap Verd, & en général le terrein
de prefque toutes les petites îles , eft à l’intérieur
creux & caverneux en plufieurs endroits ; parce que
ces îles ne font, comme nous l’avons dit, que des
pointes de montagnes oit il s’eft fait des éboulemens
confidérables, foit par l’a&ion des volcans, foit par
celle des eaux , des gelées, & des autres injures de
l’air. Dans les Cordelieres au Pérou , où il y a plu-
fteurs volcans , & où les tremblemens de terre font
fréquens , il y a auffi un grand nombre de cavernes,
de même que dans le volcan de l’îie de Banda , dans
le mont Ararat, qui eft un ancien volcan, &c.
Le fameux labyrinthe de file de Candie n’eft pas
l’ouvrage de la nature toute leule. M. de Tournefort
affûre que les hommes y ont beaucoup travaillé, &
on doit croire que cette caverne n’eft pas la feule que
les hommes ayent augmentée; ils en forment tous
les jours de nouvelles, en fouillant les mines & les
carrières ; & lorfqu’elles font abandonnées pendant
un très-long efpace de tems, il n’eft pas fort aifé de
reconnoître li ces excavations ont été produites par
la nature, ou faites de la main des hommes. On con-
noît des carrières qui lont d’une étendue très-confi-
dérable ; celle de Maftricht, par exemple , où l’on
dit que 50000 perfonnes peuvent fe réfugier, & qui
eftfoûtenue par plus de 1000 piliers , qui ont 20 ou
24 piés de hauteur ; l’épaiffeur de terre & de rocher
qui eft au-deflùs, eft de plus de 25 braffes: il y a dans
plufieurs endroits de cette carrière de l’eau & des
petits étangs, où l’on peut abreuver du bétail, &c. V.
Tr. Phil. àbr. vol. II.page 463 . Les mines de fel de Pologne
forment des excavations encore plus grandes
que celle-ci. Il y a ordinairement de vaftes carrières
auprès de toutes les grandes villes : mais nous n’en
parlerons pas ici en détail ; d’ailleurs les ouvrages
des hommes , quelque grands qu’ils puiffent être ,
ne tiendront jamais qu’une bien petite place dans
l’hiftoire de la Nature.
Les volcans & les eaux qui produifent des cavernes
dans l’intérieur, forment attffi à l’extérieur des
fentes, des précipices & des abyfmes. A Cajétan en
Italie , il y a une montagne qui autrefois a été fépa-
rée par un tremblement de terre , de façon qu’il fem-
bîe que la divifion en a été faite par la main des
hommes. Les eaux produifent, auffi - bien que les
feux fouterreins , des affaiffemens de terre confidérables
, des éboulemens, des chûtes de rochers, des
renverf émens de montagnes dont nous pouvons donner
plufieurs exemples.
» Au mois de Juin 1714, une partie de la monta-
» gnç de D ia b le r e t, en Valais , tomba fubitement
# & tout-à-la-fois entre deux & trois heures après-
» m id i, le ciel étant fort ferein ; elle étoit de figure
» conique ; elle renverfa cinquante-cinq cabanes
» de payfans, écrafa quinze perfonnes , & plus de
» cent boeufs & v ache s , & beaucoup plus de menu
» b é ta il, & couvrit de fes débris une bonne lieue
» quarrée ; il y eut une profonde obfcurité caufée
» par la pouffiere ; les tas de pierres amaffées en bas
» font hauts de plus de trente perches , qui font ap-
» paremment des perches du Rhin , de dix piés ;
» ces amas ont arrêté des eaux qui forment de nou-
» veaux lacs fort profonds. Il n’y a dans tout cela
» aucun veftige de matière bitumineufe , ni de fou-
» fire , ni de chaux cuite , ni par conféquent de feu
» foûterrein : apparemment la bafe de ce grand ro-
» cher s’étoit pourrie d’elle-même & réduite en pouf-
» fiere ». Hifl. de l'Acad, des Scienc.pag. 4. ann. 171$.
On a v u un exemple remarquable de ces affaiffemens
dans la province de K e n t , auprès de Folkfto-
ne : les collines des environs ont baille de diftance
en diftance par un mouvement infenfible & fans aucun
tremblement de terre. Ces collines font à l’intérieur
des rochers de pierre & de craie ; par cet affaif-
fement elles ont jette dans la mer des rochers & des
terres qui en étoient voifines : on peut voir la relation
de ce fait dans les Tranfaclions philofophiques >
abreg. vol. IV. pag. z5 a ,
En 1 6 18 , la ville de P leu rs, en Valteline , fut enterrée
fous les rochers au pie defquels elle étoit fi-
tuée. En 1678 , il y eut une grande inondation ent
Ga fco gn e , caufée par l’affaiffement dequelques morceaux
de montagnes dans les P yrén ée s , qui firent
fortir les eaux qui étoient contenues dans les cavernes
foûterreines de ces montagnes. En 1680 , il en
arriva encore une plus grande en Irlande , qui avoit
auffi pour caufe l ’affaiflement d’une montagne dans
des cavernes remplies d’eau. On peut concevoir àifé-
ment la caufe de tous ces effets ; on fait qu’il y a
des eaux foûterreines en une infinité d’endroits ; ces
eaux entraînent peu-à-peu les fables & les terres à-
travers lefquels elles paffent, & par conféquent elles
peuvent détruire peu-à-peu la couche de terre fur
laquelle porte cette montagne ; & cette couche de
terre qui lui fert de bafe venant à manquer plûtôt
d ’un côté que de l ’autre , il faut que la montagne fe
renverfe : ou fi cette bafe manque à-peu-près également
par-tout, la montagne s’affaiffe fans fe renver-
fer. Cetarticle appartient tout entier à M . de Buffon,
Hifloire naturelle , tome I. page 644, &c.
C A V E R N E U X , (corps) terme d'Anatomie , qui lignifie
la même chofe que corps nerveux & corpsfpon-
gieux , font deux corps plus ou moins longs & gros ,
dont la partie la plus confidérable de la verge eft
compofée. Voyer Planche anat. Splanch.fie. 8. lett
aa , bb & tt.
Leur fu bilan ce interne eft rare & fpongieufe; &
lorfqu’elle vient à s’emplir de fang & d’efprits, e lle
s’enfle & fe dilate , & c’eft ce qui fait la tenfion ou
éreûion de la verge. Voye^ É r e c t i o n .
Ils font attachés à la branche des os pubis , ,& à
celte des os ifehion ; ils vont en augmentant degrof*
feur jufqu’à ce qu’ils rencontrent tes corps caverneux
de l’urethre, où ils fe joignent en un , & font retenus
par 1e moyen de la cloilon compofée de leurs tuniques
externes , & recouverts à l ’extrémité par le
gland. Voye{ G l a n d .
L e corps caverneux de l’urethre eft un troifieme
corps fpongieux de la verge , ainli appelle parce
qu’il enferme l’urethre , c’eft-à-dire 1e canal qui fert
au paffage de l’urine.
Sa figure, contraire de celte des deux corps caverneux
, a plus de groffeur aux extrémités, & moins
au milieu ; fa partie fupérieure eft au périnée , &
s’appelle bulbe à caufe de fa figure,.La membrane ex*
téfiïe e ft ffiiricè, & divifée eh longeitr par une cloi-
fon. Le milieu de ce corps eft à-peu-près cylindrique.
Le paffage de l’urine n’eft pas fitué précifément
au centre-, mais un peu incliné vers fa partie fupér
ieu re , près du corps du pénis; fon extrémité infé>-
rieure forme en fe dilatant c e qu’on appelle le gland.
Voye^ G l a Nd .
Les corps caverneux du clitoris font deltx COrpS
nerveux ou fpongieux, femblables à ceux du pénis,
qui prennent leur origine des deux côtés de la partie
inférieure de l’ôs pubis, & s’unifiant enfemble,
forment 1e corps du clitoris comme dans l’homme ils
forment celui de la verge. Voye[ C l i t o r i s .
Il eft vrai que le clitoris n’eft pas percé au milieu
Comme 1e pénis ; mais tes corps caverneux ont une
cloifon ou féparatiôn membraneufe qui régné tout
du long entre d eu x , & qui les divife depuis 1e gland
jufqu’à l’endroit voifin de l ’os pubis, où ils fe partagent
en deux branches qu’on appelle branches du
clitoris-, crura clitôridis.
Lesfinus caverneux de la dure-mere, ou finûs latéraux
de l’os fphénoïde, font des réfervoirs fitués
au x parties latérales de la felle fphénoïdaie, q u i,
outre te fang qu’ils contiennent, renferment encore
des vaiffeaùx & des nerfs. Voye^ V a i s s e a u &
N e r f . ( L)
C A V E R N ÎE C K , ([Géog.) petite v ille de la Pruffe
polonoife, dans la province de Michelow, près de la
rivière de Dribéntz.
* C A V E S C O , (Commerce.) mefure dont on fe fert
en Efpagne, qui répond aux environs de dix-fept de
nos livres.
CAVESSE D E MAURE. Voye^ C a p d e M a u r e ir R o u h a n .
C A V E T , fub. m. (Architecture-.) du latin cavus ,
creux c ’eft une mOülufe concave faifant l’effet contraire
du quart de rond : cette moulure a meilleure
grâce dans tes cimaifes in férieures des corniches que
dans les fupérieures, malgré l’exemple du théâtre de
Marcellus où on l’a employée dans l’ordre dorique :
quelquefois on prend pour cette moulure, l ’are qui
e ft foûtenu par un côté du triangle équilatéral inf-
c r it , quand on Veut qu’elle foit moins reffentie que
le quart du rond : au refte 1e goût fait varier fa profondeur
à diferétion.
* C A V IA R , (Antiquité.) L ’ort nommoit aihfi une
longe de cheval que l’on offroit tous tes cinq ans pour
le Collège dés prêtres. On ne nous dit point à quelle
divinité. On faifoit un pareil facrifice tous lès ans au
mois d’O ûob re au dieu Mars; la viftime étoit un
cheva l que l’on nommoit October equus. Le rit exi-
geoit que la queue de ce cheval fût tranfportée avec
tant de vîtefle du champ de Mars, où on la coupoit,
jufqu’au temple du d ieu , qu’il en tombât encore des
gouttes de fang dans 1e fe u , quand on y arrivoit»
Voye{ Ftfius, Cavicres kojlice.
* C A V IA R I S C K A R I , ( Commerce. ) c’eft 1e nom
que l’on donne en Ruffie à des oeufs d’efturgeon, que
l ’on y prépare de la maniéré fuivante : on ôte de def-
fus la pellicule qui tes enveloppe ; on tes faupoudre
de fe l, & on tes laiffe pendant huit jours dans cet
état ; au bout de ce tems, on y mêle du poivre & des
oignons coupés en petits morceaux : oh laiffe fermenter
ce mélange. Lès Italiens en font venir une
grande quantité ; ils le regardent comme un manger
fort délicat : mais on prétend qu’il eft très-mal fain &
fiévreux.
C A V IL LO N E , poiffort. Ÿoye^ S u r m u l e t .
C A V IN , f. m. (Fortification.) eft un lieu creux
propre à couvrir un corps de troupes, & à favori-
fer les approches d’une place.
Les cavins qui fe trouvent auprès d’une place af-
fiégée font d’un grand avantage aux affiégeans; puif-
gue par leur moyen ils peuvent ouvrir la tranchée,
Tome IL
coïïftfiüïé aes pïa'ces d’armés, mettre à côuvèrt la
cavalerie-, fans être expofés au feu des affiégés. (Q )
G A VIN A S , ( l e s .) Géog, peuple de l’Amérique
méridionale, dans la province de Charcas.
C A U L E T , (Géog.) rivière de France dans lé
Languedoc, qui prend fa fource au diocèfe de C a f-
tres.
C A U M O N T , (Géog ) petite v ille de France en
Guienne, dans 1e Bazadois, fur la Garonne.
C AU N E , ( l a ) Géog. petite v ille de France au
haut Languedoc, au diocèfe de Caftres, fur tes confins
du Roiiergue. Il y a dans cette province une autre
ville de ce nom, au diocèfe de Carcaffonne.
C A V O L A , (Géog.) fortereffe d’Italie, dans l’état
de la république de V e n ife , fur la rivière dé
Brente-.
* CAURIS -, (Hifi. mod. Commerce.) efpece de petites
coquilles, qui tient lieu de monnoie dans quel-»
ques endroits des Indes orientales.
C A U R Z IM , ( Géog. ) v ille de Bohème, dans lé
cercle de même nom, entre Prague & Czaflaw.
C A U S E , f. f. (Métaphyjiqi) En voy ant tous tes
jours changer tes chofes, & en confidérant qu’elles
ont eu un commencement, nous acquérons l’idée dé
c e qu’on nomme caufe & effet. L a caufe eft tout ce par
l’efficace de quoi une chofe eft ; t e effet, tout ce qui
eft par l’efficace d’une caufe. Tou te caufe , par cela
même qu’elle produit un e ffe t, peut être appellée
efficiente : mais comme il y a différentes maniérés de
produire un e ffe t, on diftingue diverfes fortes de
caufes. Il y a des caufes phyjiques , des caufes morales ,
& des caufes inflrumentales. J’appelle caufes pkyfiquesy
toutes celles qui produifent immédiatement par elles»
mêmes leur effet. Je nomme caufes morales, celtes qui
ne 1e produifent que dépendamment d’une caufephy-
Jique, de laquelle il émane immédiatement; Les caufes
inflrumentales ont cela de commun avec tes caufes
morales, qu’elles ne produilent pas par elles-mêmes
leur effet, mais feulement par l’intervention d’une
caufe phyfique ; t e c’eft pourquoi on donné aux unes
& aux autres 1e nom de caufes occafionhelles : mais
ce qui met entr’elles beaucoup de différence, c’eft:
que fi tes premières, né font que caufes morales dans
tes effets qu’elles produifent occajîànnellement, du
moins elles font caufes phyfiques de l ’effet par lequel
elles deviennent caufes occafionhelles d’un autre effet ;
aii lieu que tes caufes purement inflrumentales h’étant
douées d’aucune fo rce ni d’aucune a& iv ité , demeurent
toûjours renfermées dans la Iphere de caüfes purement
occajionnelles : telle e f t , par exempte, la matière
, qui d’elle-ffiême eft brute, infenfible & ina&i-
v e . li n’en eft pas de même des efprits, dont la nature
eft d’être aftifs , & par conféquent d’être caufes
phyfiques : fi mon ame n’eft que caufe occafionhelle des
divers mouvemeris qu’elle fait naître dans l ’ame d e
ceux av e c qui je m’entretiens, du moins elle eft caujc
phyfique de fes déterminations particulières.
C ’eft ic i te lieu d’examiner de quelle maniéré l’ame
agit fur le Corps : eft-elle caufe phyfique, ou n’eft-ellé
que caufe occàfionnille des divers mouvemens qu’e lle
,lui imprime ? Ici les fentimens des philofophes font
partagés; & l’on peut dire que dans cette queftiont
les derniers efforts de la philofophie pourroiént bien
s’épuifer inutilement pour la réfoudre. Le fyftème
dé l ’H a r m o n i e p r é é t a b l i e , dont M. Leibnitz e ft
auteur,tranche tout d’un coup la difficulté : c’eft dommage
que ce fyftème détruife la lib er té , & qu’il rende
douteufe l’exiftencedu.mondecorporel; Voye^cet
article y 'où nous avons démontré l ’un & l’autre. L e
fyftème ancien de l’influence réelle de l’ ame fur 1e
corps, détruit par notre Defcartes & par 1e P. Maie-
branche fon fidele difciple, fe trouv e remis en honneur
par 1e puiffant appui que lui prêtent aujourd’hui
les philofophes anglois, Dieu 5 félon ce fyftème , a
G G g g g ij