Centre phonique, dans VAcoufliquc, c’eft le lieu
oïi celui qui parle doit fe placer dans les échos articulés
qui répètent plufieurs fyllabes. Voye^ Echo.
Centre phonocamptique, c’eft le lieu ou l’objet
qui renvoyé la voix dans un écho. Voye^ficHO. (O)
Centre d’un Bastion eft le point où les courtines
fe rencontreroient, li elles etoient prolongées
dans le baftion ; ou, ce qui eft la même chofe, le lom-
met de l’angle du centre du bafiion. Voye[ Angle du
centre du Bastion. (Q)
Centre d’un Bataillon, c’eft le milieu d’un
bataillon quarré. C’eft aulîi quelquefois un grand
efpace vuide qu’on laiffe dans le bataillon. Voyeç
Bataillon à Centre vuide. (Q)
Centre ovale, en Anatomie , nom d’une convexité
médullaire beaucoup plus petite que la convexité
générale ou commune de tout le cerveau,
mais conforme à cette grande convexité. On la trouve
en emportant adroitement par plufieurs coupes,
félon la convexité du cerveau , toute la fübftance
corticale avec les lames médullaires dont elle eft entremêlée.
(X)
Centre tendineux, (Anatomie.) eft la partie
dans laquelle les queues des miifcles du diaphragme
fe rencontrent : ce centre eft troiié vers fa droite pour
donner paftage à la veine-cave ; & vers fa gauche en
arriéré, fa partie charnue donne paftage à l’cefopha*
ge, au tronc defcendant de l’aorte, au canal thora-
chique, & à la veine azygos entre ces deux piliers.
Voye{ Diaphragme. ( jL)
* CENTRER un verre , (Lunetier.) c’eft faire en-
forte que la plus grande épaifleur de ce verre fe
trouve au centre de la figure, quand le verre fera
travaillé.
Pour cet effet, on commencera à former le verre
fuivant la figure qu’on veut lui donner ; diminuant
peu-à-peu une partie, fuivant qu’on juge qu’elle eft
plus épaiffe qu’une autre. Loriqu’un côté du yerre
fera entièrement achevé & poli, on le démaftiquera
& on l’examinera pour connoître l’endroit le plus
épais, fi le verre ne l’eft pas également par-tout. On
connoîtra cet endroit, en y traçant d’abord un diamètre
, dans lequel une ligne claire ou noire ne pa-
roiffe point multipliée ; ce qui fe peut toujours trouver.
Si dans tous les diamètres, cette ligne ne paroît
point doublée, on eft alluré que le verre eft bien
centre, & qu’on le peut travailler également de l’autre
côté, pour lui donner fon entière perfection.
Cette méthode de M. de la Hire eft fondée fur un
phénomène affez fréquemment obfervé ; c’eft que des
glaces multiplient les objets d’autant plus, que leurs
furfaces antérieures & poftérieures font moins parallèles
, & d’autant moins que les épaiffeurs corref-
pondantes en font plus égales en tout fens ; ce qui
donne une maniéré sûre de reconnoître la moindre
inégalité dans l’épaifleur, & de déterminer en quel
fens & de quel côté elle y eft. Pour cet effet, jl ne
s’agit que d’expofer au verre un objet linéaire, fi on
peut s’exprimer ainfi, c’eft-à-dire long & menu: cet
objet linéaire fera repréfenté dans le verre taillé, &
fa repréfentation en pourra être le diamètre ; fi ce
diamètre ne paroît point multiplié fur le verre ; & fi
en tournant le verre, tous les autres diamètres ne fe
multiplient point, le verre fera bien centré.
M. Caffïni, dans les Mémoires de Vacadémie des
Sciences de i j io , fait voir la néceflité de bien centrer
les verres des lunettes ; l’inconvénient qui ré-
fulteroit d’un verre de lunette mal centré, eft facile
à démontrer. Quand l’objeétif & l’oculaire d’un té-
lefcope font bien centrés , c’eft-à-dire quand l’axe de
ces deux verres & leurs foyers font dans la même
ligne, l’oeil placédans l’axe de la lunette, ve/ra les
objets dans cet axe : il en fer.a.tout autrement fi l’un
des deux verres eft tnaj centré ; çar alors l’image ne
fera plus vue dans l’axe ; de forte que la diftance apparente
entre deux aftres, obfervée avec deux lunettes,
dont l’une a fon obj eft if bien centré, & l’autre
a fon objeftif mal centré, ne fera pas leur diftance
véritable.
CENTRIFUGE, adj. (Méchan.) Force centrifuge,
c’eft celle par laquelle un corps qui tourne autour
d’un centre, fait effort pour s’éloigner de ce centre.
C ’eft une des lois confiantes de la nature, que tout
mouvement eft par lui-même reCtiligne (yoye[ M o u v
e m e n t ) , & qu’un mobile ne s’éloignera jamais de
la direction reCtiligne de fon premier mouvement,
tant qu’il n’y fera pas obligé par quelque nouvelle
force imprimée dans une direction différente : après
cette nouvelle impulfion, le mouvement devient
compofé; mais il continue toujours en ligne droite ,
quoique la direction de la ligne ait changé. Voyeç
C o m p o s i t i o n .
Pour qu’un corps fe meuve dans une courbe, il
faut qu’il reçoive à chaque moment une nouvelle
impulfion , & dans une direction différente de la
fienne, parce qu’une courbe ne peut fe réduire à des
lignes droites, à moins qu’elles ne foient infiniment
petites ; par confisquent fi un corps attiré continuellement
vers un centre, eft lancé outre cela dans une
direction qui ne paffe point par ce centre, il décrira
alors une courbe, dans chaque point A de laquelle
(PI. de Mèch. fig. 24.) il tachera de s’éloigner de la
courbe, & de continuer fon mouvement dans la
tangente A D ; ce qu’il feroit en effet fi rien ne l’en
empéchoit: enforte que dans le même tems qu’il décrit
l’arc A E , il s’éloigneroit par fa force centrifuge
de la longueur de la ligne D E perpendiculaire à A
D ; ainfi en fuppofant l’arc A E infiniment petit, la
force centrifuge eft proportionnelle à la ligne D E perpendiculaire
à la ligne A D .
Un corps obligé à décrire un cercle, le décrit le
plus grand qu’il peut ; un plus grand cercle étant en
quelque forte moins circulaire, moins courbe, ou
moins différent de la droite qu’un plus petit. Voye^
C o u r b u r e . Un corps fouffre donc plus d’altération
dans fon mouvement, & exerce plus vivement fa
force centrifuge lorfqu’il décrit un petit cercle, que
lorfqu’il en décrit un grand, c’eft-a-dire que la force
centrifuge eft toûjours proportionnelle, toutes cho-
fes d’ailleurs égales, à la courbure du cercle dans laquelle
le corps eft emporté.
Il en eft des autres courbes comme des cercles ;
car une courbe quelle qu’elle puiffe être, peut être
regardée comme formée d’une infinité d’arcs de cercle
infiniment petits, décrits de différens rayons, de
façon que les endroits où la courbe eft le plus courbe,
font ceux ou la. force centrifuge eft plus grande, tout
le refte d ailleurs égal ; & ainfi dans une même courbe
la force centrifuge du corps qui la décrit, varie fni-
vant les différens points où il fe trouve.
On peut voir les lois & la théorie des forces centrifuges
expofées plus en détail dans l’article des F o r c
e s CENTRALES , au mot C ENTR AL .
CENTRIPETE, adj. (Méch.) Force centripète, c’eft
celle par laquelle un mobile pouffe dans une droite
A G 0%• 24*) » eft continuellement détourné de fon
mouvement/eétiligne, & follicité à fe mouvoir dans
une courbe.
Ainfi en fuppofant l’arc A E infiniment petit, la
force centripète eft proportionnelle à la droite D E ,
perpendiculaire k A D ; d’où il s’enfuit que la force
centripète ou centrale & la force centrifuge, font
égales. Voyei P article C e n t r a l .
CENTROBARIQUE, méthode centrobarique , (en
Méckanique.) .c’eft une méthode pour mefurer ou déterminer
la quantité d’une furface ou d’un folide
en les confidérant comme formés par le mouvement
d’une ligne ou d’une furface, & multipliant la ligne
■ ou la furface génératrice par le chemin parcouru par
fon centre de gravité. Cette méthode eft renfermée
dans le théorème fuivant, & fes corollaires.
Toute furface plane ou courbe , ou tout folide produit
par le mouvement ou <Pune ligne ou d'une furface , ejl
égal au produit de cette ligne ou furface , par le chemin du
centre de gravité, .c’eft-à-dire par la ligne que ce centre
de gravité décrit. Voye1 C e n t r e DE GRAVITÉ. Voici
la démonftratjon générale que certains auteurs ont
crû pouvoir donner de ce théorème.
Suppofons le poids de la ligne ou furfàce génératrice
ramaffé dans fon centre de gravité ; le poids
total produit par fon mouvement, fera égal au produit
du poids mû par le chemin du centre de gravité
: mais lorfque les lignes & les figures font regardées
comme des corps pefans homogènes, leurs poids
font alors entr’eux comme leur volume ; & par con-
féquent le poids mû devient alors la ligne ou figure
génératrice , & le poids produit eft la grandeur engendrée
: la figure engendrée eft donc égale au produit
de la ligne ou de la figure qui l’engendre par le
chemin de fon centre de gravité. Il ne faut pas être
bien difficile à fatisfaire en démonftration , pour fe
payer d’une preuve fi infuffifante & fi vague, qu’on
trouve néanmoins dansM. “Wolf, d’où Chambers a
tiré une partie de cet article.
Pour mettre nos lecteurs à portée d’en trouver
une meilleure preuve , confidérons un levier chargé
de deux poids , & imaginons un point fixe dans
ce levier prolongé ou non : on fait ( Voye^C e n t r e
& L e v ie r ) que la fomme des produits fait de cha-
quepoids paria diftance à ce point, eft égale au produit
de la fomme des poids par la diftance de leur
centre de gravité à ce point ; donc fi on fait tourner
le levier autour de ce point, fixe , il s’enfuit que les
circonférences étant proportionnelles aux rayons ,
la fomme des produits de chaque poids par le chemin
ou circonférence qu’il décrit, eft égale au produit
de la fomme des poids par la circonférence décrite
par le centre de gravité. Cette démonftration
faite par deux poids ^s’applique également & facilement
à tel nombre qu’on voudra.
CorollaireI. Puifqu’un parallélogramme A B CD
(P L de, Méch. fig. a<5Y) peut être regardé comme
produit par le mouvement de la droite A B toûjours
parallèlement à elle-même le long d’une autre droite '
A C , St dans la direétion de .celle-ci, & que dans ce
mouvement le chemin du centre de gravité eft égal
à la-droite E F , perpendiculaire à C D , c’eft-à-dire
à la hauteur du parallélogramme ; fon aire eft donc
égale au produit de la bafe C D , ou de la ligne qui
décrit le parallélogramme par la hauteur £ F’. Voyez
P a r a l l é l o g r a m m e .
Ce corollaire pourroit faire naître quelque foup-
çon fur la vérité & la généralité de la réglé précédente
: car on pourroit dire que la ligne CD fe mouvant
le long de A C , le centre de gravité de cette ligne,
qui eft fon point de milieu, décrit une ligne égale &
parallèle à A C ; & qu ainfi l’aire du parallélogramme
A C D B eû le produit de C D par A C: ce qui feroit
faux. Mais on peut répondre que A Cn’eft point proprement
la directrice de C D , quoique CD fe meuve
le long de A C; que cette directrice eft proprement
Ialigne££,qui mefure la diftance d e A B k C D ;
& que le chemin du centre de gravité par lequel il
faut multiplier la ligne décrivante C D , n’eft point
le chemin abfolu de ce centre , mais fon chemin ef-
timé dans le fens de la directrice, ou le chemin qu’il
fait dans ‘-Un fens perpendiculaire à la ligne décrivante.
Cétte remarque eft néceffaire pour prévenir
les paralogifmes dans lefquels .on pourroit -tomber
en appliquant fans précaution la réglé précédente à
la mefure des furfaces & des folides. •
Coroll. 11. On prouvera de la même maniéré que
la folidité de tout corps décrit par un plan qui def-
cend toujours parallèlement à lui-même le long de
la droite A C , & fuivant la direction de cette droite
doit fe trouver en multipliant le plan décrivant par
la hauteur. Voye^ Prisme & C y l in d r e .
Coroll. I I I . Puifque le cercle fe décrit par la révolution
du rayon CL (fig. 2 7 .) autour du centre
u , & que le centre de gravité du rayon CL eft dans
ion milieu F , le chemin du centre de gravité eft donc
ici une circonférence d’uçi cercle X décrit par un
rayon foûdouMe ; & par ednféquent l’aire du cercle
eit égalé au produit du rayon C L , par la eifeonfé-
rence que décriroitun rayon foûdouble de C F ; ce
qu on fait d’ailleurs. V o y t ^ C k r c l e .
CorfilL I K S i un reffangle A B C D {P L i t Mich,
fig. 20. ) tourne autour dé fon axe A D , le reCtan-
R r f Cr lT^ Par ce mouvf ment un cylindre, & le côté
• ma ace. ^ ce cylindre : mais le 'centre de gravite
de la droite B C , eft dans fon milieu F ; & le
centre de gravité du plan qui engendre le, cylindre,
elt dans le milieu G de la droite E F. Ainfi le chemin
de ce dernier centre de gravité eft la circonférence
d un cercle décrit du rayon E G ; & celui du premier
, la circonférence d’un cercle décrit du rayon
E F : donc la furface du cylindre eft le produit de la
hauteur B C , par la circonférence d’un cercle décrit
du rayon E F ; Scia, folidité du cylindre eft le pro-
duitdu reétan^Ie A B C D , qui fert à fa génération ,
par la circonférence d’un cercle décrit du rayon £ G
foûdouble de E F , demi-diamètre du cylindre.
Suppofons, par exemple , la hauteur du plan qui engendre
le cylindre, & par conféquent celle du cylindre
B C = a , le diamètre de la bale D C = r , on
aura donc £ G r ; & fuppofant que le demi-
diametre foit à la circonférence comme 1 eft à m la
^conférence décrite par le rayon j r fera = -m r •
d’où il s’enfuit que multipliant \ m r par l’aire du rec-
tangle A C = a r , on aura l’a folidité du cylindre=
i tn a r2 ; mais i- ma.r* = ±rxm r x a : or£ mr r=z 1 aire du cercle décrite par le rayon £ G. Ileft donc
evident que le cylindre eft égal au produit de fa bafe
parTa hauteur, ce qu’on fait d’ailleurs.
De même, puifquele centre de gravité de la droi-
(,PL W Ê p r Ê S Ê m I eA àzns fon malien
M , & qu on décrit la furface dû cone en faisant mouvoir
le triangle A B C autour d’un-de fes côtés^ A B
pris pour axe , on en peut:conclure que fi PM =s
? ? ? ’}aJ 'irface^ lconefe*a égale au produit de fon
cote A B par la circonférence du cercle décrit du
rayon P M , c’eft-à-dire d’un rayon foûdouble du
demi-diametre de la bafe B C .
Suppofons , par exemple , B C ~ r , A B— a le
rayon étant à la circonférence, comme 1 eft à m •
on aura donc P M = a r , & Ja. circonférence dé-
crite de ce rayon = £ mr ; & ainfnmultipliant {m r
par le côté A B du cône, le produit qui fera -'à mr
devra repréfenter la furface du cone : mais {a m r
eft auffi leproduit de{a par mr;donc la furface du
cone eft lë'produit de la1 circonférence de fa bafe par
la moitié de fon côté, ce qu’on fait d’ailleurs,
CorolL- V. Si le triangle A C B ( PL. de Méchan;
f ig 'f 9 - ) tourne autour d’un axe ,il décrit un cone :
mais lion .coupe C B en deux égalementau point D ,
qu’on tire la droite A D , & que A O = { A D , il eft
démontré que le centre de gravité fera alors fitué
en O,* donc la folidité du'cône eft égale au produit
du triangle C A B par la circonférence du cercle
décrit du rayon P O. Or A D eft à A O , comme
B D eft k 'Ô P .’ d’ailleurs A O = { A D ,S c D £ =
C B , donc O P— { D B —{ C B. Suppofons, par
exemple , C B —r, A B — a , El la -raifon du rayon
à la circonférence celle de i à m , on aura donc O P
F 7 r , la circonférence décrite de ce rayon — ~mr
le triangle A C B = { a r ,S c par conféquent lafoli^