2.06 B E Q
de la groffeur du doigt : le Chaînetier s’en fert potir
contourner & former les gros chaînons.
B e q u e t t e d’Epinglier , c’eft une efpece de tenailles
dont une mâchoire eft pyramidale & l’autre
ronde, & diminuant de groffeur vers fon extrémité.
Elle fert à tourner le fil de fer ou de laiton comme il
plaît à l’ouvrier, foit qu’il faffe des crochets, des portes
, des claviers , & des hameçons. Voye£ ces mois
à Leur article. Cet outil fe nomme aufli bec-d'âne &
de canne.
B e q u e t t e de Fondeur de petit-plomb ; c’eft encore
un forte de petite pince dont l’ouvrier fe fert pour
tirer la branche du moule. V. B r a n c h e & M o u l e .
BEQU1LLER,v . a£l. ( Jardinage. ) eft le même
que béckotter , pour fignifier le petit labour que l’on
donne tous les mois aux orangers & aux autres arbres
encaiffés, afin de rendre meuble la terre, qui eft
trop battue fur la fuperficie d’une caiffe, & que les
arrofemens puiffent pénétrer jufqu’aux racines de
l ’arbre.
Ce labour doit être fort leger, fait à la houlette
autour d’un arbre encaiffé, fenblableà celui que l’on
appelle binage en fait d’entretien de bois & de pépi-
niere-
On peut encore bèqiùller une planche de laitue, de
chicorée, de fraifier, d’afperges, avec une lerfoiiet-
te ; ce qui ne produit toujours qu’un très-petit labour.
< * ) >
BEQUILLON, f. m. terme de Fleurifie, qui fignifie
les petites feuilles arrondies qui garniffent le dedans de
l ’anémone , c’eft-à-dire qui fortent de la peluche de
certaines anémones. Un bèquillon pour être beau,
doit être large & arrondi par le bout ; c’eft une mar:
que que la fleur eft forte. {K )
* BER, { I f iß. nat. bot. ) grand arbre ou pommier
des Indes, qui porte beaucoup de feuilles, de fleurs,
& de fruit. Il a la feuille femblable à celle du pommier,
d’un verd obfcur & blanchâtre par le bas , ôc
velue comme celle de la fauge ; la fleur petite, blanche
, à cinq pétales, & fans odeur ; & le fruit comme
la jujube, mais plus agréable au goût. On le trouve
fur les côtes de Malabar &c de Malaca. On le nomme
aufli malaïo. On dit qu’on trouve fur cet arbre la
gomme lacque ; & l’on attribue à fes feuilles la qualité
d’arrêter le cours de ventre.
BERACA, ( Hiß. ecclif. ) c’eft le mot qui defigne
la bénédiction que donne, parmi les Juifs fur le boire
& fur le manger, celui qui fe trouve être le plus quar
lifié de l’affembiée.
* BER A MS, f. m. {Comm,) toile toute fil de coton,
unie ou rayée, qui vient deSurate. La blanche porte
dix-neuf aunes fur fept huitièmes de large : la rayée,
qui eft de couleur, a onze aunes ~ fur trois quarts. ,
* BERAR, ( Geog. ) province de l’empire du Mo-
gol en Afie, près du royaume de Bengale. Shapour
en eft la capitale.
* BERAUN, ( Géog. ) ville de Boheme, capitale
du cercle du même nom, fur une riviere. Long. 3 / . 55. lat. 5o. 2.
* BERAY, ( Géog.) ville de France dans la haute-
Normandie , avec titre de comté, fur la Carantone.
Long. 18. 20. lat. 4c). G.
* BERBICE, ( la ) Géog. riviere de l’Amérique
en Terre-Ferme, qui fe jette dans la mer du Nord, au
(T. 3 0. de latitude. Les Hollandoisy ont des établiffe-
mens fort confidérables : ils y ont fait, ainfi qu’à Surinam
, de grandes plantations de caffé. Ils ont apporté
du caffé de Moka ; ils ont cultivé ce caffé dans
leurs ferres d’Amfterdam ; & quand les plantes ont
été affez fortes pour fupporter le voyage, ils les ont
tranfportées à Surinam &C à Berbice.
* BERCAD, ( Géog, ) ville de Pologne dans le I
palatinat de Braclaw.
BERCE , oifeau. Voye{ GORGE-ROUGE. (/ ) ;
B E R
Berce, f. f. fphondylium, ( Hifi. nat. bot.y genre
de plante à fleurs en rofe, difpofées en ombelle. Chaque
fleur eft compofée de plufieurs feuilles inégales
faites en forme de coeur, difpofées en rond & foûte-
nues par un calice. Ce calice devient dans la. fuite
un fruit compofé de deux grandes femences appla-
ties, ovoïdes, échancrécs par le h a u t& cannelées.
Ces femences quittent ordinairement leurs enveloppes
, & font marquées de quelques.traits à l’endroit
par où elles fe touchent. Tournefort,Voye1 P infi. rei herb. lante. ( f )
Sphondylium vulgareliirfutum, C. B. P. t5y. Toiirn. Injt. 320. Les Polonois & les Lithuaniens font bouillir
les feuilles & les graines de la berce dans l’eau ; &
en y ajoûtant un ferment, il en tirent une forte boil-
fon, qui fait la bierre des pauvres.
La berce eft d’une qualité acre comme la férule &
la thapfie : quelques-uns la regardent comme émolliente.
Sa racine eft bonne en décoélion dans la paflion
hyftérique : elle purge l’humeur pituiteufe, guérit la
jauniffe, l’orthopnée, l’épilepfie.
Son huile eft bonne contre les maux de tête, la
phrénéfie, la léthargie : on l’applique en embrocation.
(N )
BERCEAU, f. m. ( Coupe des pierres & Architecte
eft une voûte cylindrique quelconque, dont la courbure
peut être de différente efpece. Lorfqu’elle eft
circulaire , on l’appelle plein cintre. Les arches des
ponts font pour la plupart des berceaux cylindriques ,
principalement lorfque leur longueur excede leur largeur.
Foye^ Cintre. {D).
B e r c e a u , infiniment à l’ufage des Graveurs dans
la maniéré noire : il eft emmanché dans un morceau
de bois de la longueur de quatre pouces, & de la forme
d’un coeur alongé , du milieu duquel partiroit
une efpece de tige évuidée, & propre à être reçue
entre les doigts , & à la furface poftérieure duquel
on auroit pratiqué un gros bouton, propre à s’appliquer
dans le creux de la main. Cet outil, qui reffem-
ble à une petite bêche quarrée, eft en bifeau d’un
côté ; & de l’autre il eft fillonne de traits parallèles
entr’eux, qui forment autant de petites dents à l’arc
convexe qui termine fa partie fupérieure. Le graveur
prend cet infiniment , applique la convexité
de fon arc perpendiculairement à la furface du cuivre
fur lequel il fe propofe de graver , & le balançant
également de droite à gauche fur des lignes qu’il
a tracées pour lui fervir de guide, il couvre toute la
furface de fon cuivre de petits points ; ce qu’on appelle
faire le grainage. Voye%_ Grainage ; voyeqG r a -
VtJRE en maniéré noire ; yoye{ auj]i Fl. H. de Gravure,
fis-9- & 10• U y a des ouvriers qui emmanchent autrement
leur berceau ; ce n’eft qu’une petite poire,
femblable à celle qui fert de manche aux burins. On
a des berceaux de toute grandeur , pour fatisfaire à
toutes fortes de grainage. Voye^ aufli la Planche des
outils dans la maniéré noire, Berceau o# T onelle , ( Jardinage. ) ces deux
mots font fynonymes : celui de tonelle eft plus ancien.
C’eft une longueur d’allée couverte , formant
une treille ou bien un cabinet de verdure, fait de
charmille ou de treillage , garnie de jafmins, che-
vrefeuils, rofiers , chafl’elas , verjus, &c.
On les fait de charpente , de perches , & d’écha-
las : fouvent ces berceaux font quarrés par-deffus ,
pour y mettre de la vigne & du verjus ; mais ils font
moins beaux que les cintrés. (AT) Berceau d’eau , ( Jardinage. ) On appelle ainfi
deux rangées de jets obliques, qui en fe croifant forment
des efpeces de berceaux, fous lefquels on peut
fe promener fans craindre d’être mouillé. {K ) BERCEAU deprejfe d'Imprimerie en lettres; ce font
deux pièces de bois à rainures, pofées fur champ,
B E R
affemblées aux deux extrémités par deux traverfes
plates. La figure d’un berceau de preffe eft celle d’un
chaflîs quarré long, dans le vuide duquel font placées
les bandes, qui font deux autres pièces de bois
de même longueur, pofées à diftance égale, & revêtues
fur leur plat de fer à arête ou en lame. Ce
berceau eft foutenu d’un bout par Un pié qui lui eft
propre ; il eft appuyé par le milieu fur un fommier
mobile, & à l’extrémité fur une des barres de bois
du train de derrière, où il entre comme dans une
mortoife, & y eft retenu ou par un écrou, ou par
une barre de bois qui le traverfe, pofée derrière le
fommier. Voye^ P I. IV. fig. 2. G g qui repréfente le
pié du berceau ; k km, dont on ne voit que les côtés
nkk j m le quatrième oppofé à kk , lui eft en tout
femblable.
BERCELLE, f. f. outil d’Emailleur ; c’eft une efpece
de petite pincette dont ces ouvriers fe fervent
quand ils veulent tirer l’émail à la lampe , elle eft
faite d’un feul morceau de fer qui eft replié en deux;
fes branches font plates & un peu pointues. Voye£
E m a i l ; voye^ auffi M o u l e .
BERCER, ( s e ) v. paf. en Manège, fe dit d’un
cheval qui fe laiffe aller nonchalamment d’un côté & i
d’autre au pas & au trot, imitant pour ainfi dire, Le
mouvement qu’on fait faire au berceau pour endor-,
mxr un enfant. Ce dandinement marque très-fouvent
un cheval mou & fans vigueur, {V )
BERCHE, f. f. ( Marine.) forte d’artillerie dont on
fe fervoit anciennement dans les navires. C ’étoient
de petites pièces de canon de fonte verte. Il y en
avoit de fer fondu qu’on appelloit barces. C es fortes
de canons ne font plus en ufage. (Z )
BERCHEROCT, f. m. ( Commerce.) poids dont
on fe fert à Archangel, & dans tous les états du czar
de Mofcovie , pour pefer les marchandifes d’une
grande pefanteur ou de grand volume. Le bercheroct
pefe quatre cents livres mofcovites, qui rendent environ
trois cents vingt-huit livres, poids de Paris.(G)
* BERCHITURIA, {Géog.) ville de Sibérie fur
la riviere de même nom, à la frontière de Ruflie.
* BERCHTOLSGADEN , {Géog.) ville d’Allemagne
dans la préfeélure de même nom, enclavée
dans l’archevêché de Saltzbourg, & fituée fur l’Aha.
Long. 3 o. 40. lat. 47. 30.
* BER CK E L, {Géog.) riviere qui prend fa fource
dans l’évêché de Munfter, & fe jette dans Eiffel, à
Zutphen.
* BERCKHEIM, {Géog.) ville de France en Al-
face.
B E R CO V IT Z , {Commerce.) L’on nomme ainfi
en Ruflie un poids ufité dans ce pays, pour charger
des navires. Le bercowitç pefe dix pudes, ou quatre
cents livres de Ruflie.
B E R D IN ou B E R L IN , coquillage. Voyez Pa-
1ETTE. (/ ) ' ‘
* BERD1SH, f. f. {Géog. mod.) efpece de hache
legere, que les Mofcovites ont coutume de porter en
guife d’armes.
* BERDOA, {Géog.) peuple de brigands, & de-
fert de même nom en Barbarie, au midi du royaume
de Tripoli.
* BERDOE 0« BERDOA, ville d’Afie dans la
Perfe, province de Grandja. Long. 65.3 o. lat. 4/.
* BEREBERES ou BREBERES, ( l e s ) Géog. &
Hifi. mod. peuples d’Afrique qui vivent fous des tentes
à lïmaniéré des Arabes, dans les différentes contrées
de la Barbarie, mais furtout au midi des royaumes
de Tunis & de Tripoli. Ils font braves & fe piquent
de nobleffe ; ils fe difent defcendus de la tribu
des Sabeens, qui pafferent de l’Arabie heureufe en
Afrique fous la conduite de leur roi Melec - Ifriqui ;
qui, félon quelques-uns, a donné fon nom à l'Afrique.
Il y a des Btreberes fedentaires.
B E R 2 0 7
* BERECINTHE ou BEPÆCÏNTHIE, {Myth.)
c eft ainfi que la mere des dieux fut appcüée de Bérî-
cmtht, montagne de Phrygie, le lieu de fa naïflance. '
Son culte dura dans les Gaules •jifftjti’au quatrième
niecle; On plaçbit Béréciiïtht fur un char attelé de
boeufs , & on la pronrenoit dans les c'Hatnps & dans
les-vignes, pour la confervation des biensde là terre.
Le peuple itu-voit en fonte, chantarrt & danfant de-
vant le char.
* BEREdZ, (Géog.) ville de là Tranfvlvanie.
BERENGAÎUENS, f. m. pl. hérétiques
ainfi nommés de leurcheffierengér, archidiacre
d’Angers, thréforièr & éColâtre de S. Martin de
Tours , ’dont il-étoit natif, & qui vivoit dans le xi.
fiecle. Cét héréfiarque fut lé premier qui ofa nifer 4
préftn'éèiréelie de Jefuÿ-Chrift dans l’enchariftie;:
condamnë'&cceffivement pàrpltifrettrs papes & pln-
fieufs concilés, il tétriO* les erreurs, & ligna trois
différentes fois des proféffrons de foi- catlicJloliques
qti’il abjura autant de fois’: mais enfin on croit qü’il
mourut tinceremenî converti & deîabiifé de (es erreurs.
A celle dont nous venons dé parler , ' & qi(i
efbit la principale , il ajouta celles de combattre les
mariages légitimes, foûtenant que l’on pduvpit ufer
de toutes fortes de femmes-. H attaquoit auffi lè baptême
des eiifans, qu’il regardoit comme nul.
'Lanffanc & Guimond les contemporains, écrivirent
contre lui avec beaucoup d'avantage : cédërnier
èxpofe ainfi les fentimens & les variations des Ih-
Yèngàrims fur le facremént de l’euchariftié. «Tous,
dit- il, » s’accordent à dire que’lé pain & le vin né
» fontpas changés effentiellement; mais Hs different
» en ce que les uns dilcn: qu’il n’y a : iur: abfoiument
» du pqrps & du fang.de Notre-Seigneur dânsle facre-
» mfent, St que ce ri’éft tjü’fine ombré & tifie figtirê.
» D autres cedant aux raifons de l’égiife,faits quitter
» leur erreur, difent que le corps & le feng rle fefus-
» Ghrift font en effet contenus dans le facrenrént,
» mais cachés par une efpèc.e d’impanïftiôn, afin qui
» nous les puiflïons prendre.; & ils difent dtté ç’eft
» l'opinion la plus fubtîle de Berenger mêiïte' D W
» très croyent que le pain & le vjn font.çhatfeés en
il partie ; quelques tmsibiitier.ncnî q n e ïb ciumens
u font changés entièrement, mais que quand ceux
» qui fe préfentent pour lés recevoir !;/ ài#opt inffi-
» gnes, alors la chair & le fang de Jtfftfs*- Clirifï re-
» prennent la nature du pain & du vin ». Guimond
contr. Bereng. bibliot. PP. pag. 3 27.
On voit clairement par cet expôfé que les Bercn-
gariens ont été les précurfeurs des Luthériens & des
Calviniftes ; & par la conduite de l’E<rlife , à l’égard
des premiers, il eft aifé de décider quelle étoit alors
fa foi ; & qui eft coupable d’innovation à cet égard ,
ou des Catholiques, ou des Proteftans.
Au refte, quelques efforts qu’euffent fait les Be-
rengariens pour répandre leur doélrine en France, en
Italie, & en Allemagne, les auteurs contemporains
remarquent que ces hérétiques étoient en fort petit
nombre ; & il feroit difficile de prouver qu’il en reliât
encore lorfque Luther & Calvin parurent. On peut
confulter le dictionnaire de Moréri, à l’article Berenger,
fur ce qui concerne la perfonne & les diverfes
avantures de cet héréfiarque. (G) 1 BERENZNOE ou BERESINA, {Géog.) riviere
qui a fa fource en Lithuanie, & fe jette dans le Nie-
per.
* BERESOVA, {Géog.) ville de la Samogitie,
en Mofcovie, fur l’Oby.
* BERG, ( D u c h é de) Géog. contrée d’Allemagne
, fur le bord oriental du Rhin, dans le cercle de
"Weftphalie. Dufleldorp en eft la capitale.
* BERGA, {Géog.) petite ville de Catalognei
fur la riviere de Lobrega.
* BERG AM ASC, {Géog.) province d’Italie, dans