ces cinq valeurs est 53 pour cent de silicates, chiffre notablement
inférieur à ceux des autres groupes.
5 e G ro u p e . Région littorale. Enfin je réunis ensemble les échantillons
dragués près de la rive, où je crois devoir admettre un mélange
plus ou moins important d’alluvion littorale, ce sont:
Profondeur' Silicates
NQ II devant Morges Grand-lac 35m 70 Risler.
— IX — Amphion — 35m 48 P. et Ch.
— XV --W Beauregard Petit-lac 2m 54
— XVI près d’Hermance _ — 13m 40 — .
Je puis maintenant mettre en présence les moyennes de ces divers
groupes, en laissant de côté le dernier, trop affecté par des influences
locales, et je trouve les chiffres suivants :
1er groupe Cône d’alluviôn du Rhône 69 % ~
3e — Partie occidentale du Grand-lac . 61 —
4e Petit-lac 53 —
Il y a là une loi qui paraît claire : La richesse en silicates va en diminuant
à mesure qu’on avance dans le lac en s’éloignant du Rhône du
Valais; la grande source des éléments siliceux est dans l’alluvion de
ce fleuve. C’est du reste conforme à tout ce que nous apprend la pétrographie
du bassin d’alimentation des divers affluents du lac ; le Rhône
a une notable partie de ses sources en territoire cristallin des hautes
Alpes du Valais; les affluents latéraux du Léman sont tous dans des
terrains secondaires ou tertiaires, en territoire calcaire et mollassique. (*)
Au milieu de cette décroissance progressive et bien marquée des
éléments siliceux, il est intéressant de voir l’alluvion de la plaine centrale
(n° VIII) signalée par une aussi faible teneur en silicates, 59 °/0
seulement ; je n’aurais pas attendu, je l’avoue, une action aussi évidente
de l’alluvion des affluents latéraux du lac ; leur faible débit m’aurait
fait croire à une prédominance absolue de l’alluvion du Rhône. Je
m’incline devant les résultats de l’analyse.
Je ne poursuis pas plus loin cette comparaison des chiffres des
analyses ; j ’arriverais à des conclusions analogues, mais en sens inverse
si je m’adressais à la teneur en chaux, en magnésie, etc. Le lecteur que
(i) Ce territoire calcaire et mollassique .est cependant recouvert de terrains glaciaires
; cela explique la richesse-encore assez grande en éléments siliceux de l’al-
luvion qui en provient.
cette question intéresse en trouvera les éléments dans les chiffres
originaux que j ’ai donnés plus haut.
Mais en terminant je dois tirer de cette étude générale une déduction
importante c’est la variabilité considérable qui existe, d’une localité
à l’autre, dans la composition chimique de l’alluvion du môme lac.
Cette alluvion, qui est si uniforme au point de vue physique, qui diffère
à peine par quelques nuances de la coloration, varie grandement dans
la proportion des éléments chimiques qui la constituent. Au point de
vue stratigraphique elle formerait une couche continue, unique; au
point de vue chimique elle différerait considérablement d’une région à
l’autre. Cette conclusion me paraît présenter un intérêt général, justifiant
le développement qui m’y a amené.
La moyenne générale des vingt-huit analyses du limon du Léman
donne pour la partie insoluble dans H Cl, à savoir silice et silicates
59.84, soit en nombre rond 60 %•
A u point de vue minéralogique ¡e me suis adressé à M. le professeur
Dr C. Schmidt de Baie, en lui remettant les échantillons de limon du
Léman :
N° XXVIII. Hörnlimann XXXV, 20, dans le Haut-lac, au large de
Clärens, à distance égale, 3k“ , de Clärens, Montreux et le Vieux Rhône,
130m de profondeur.
N° XXIX. Hörnlimann HI,1, sur la ligne Morges-Amphion, à 7km de
Morges, au bas du talus suisse, à l’angle occidental de la plaine centrale,
par 287m de fond.
N° XXX. Hörnlimann XI, 12, Petit-lac, fosse de Bellevue, près
Genève, 30m de profondeur.
Voici la traduction du rapport que M. Schmidt a eu l’obligeance de
m’envoyer en date du 15 avril 1891 : « Les trois échantillons de limon
ont été étudiés au microscope, aussi bien sur des préparations dans
l’eau que dans du baume de Canada, aussi bien à l’état naturel
qu’après élimination des carbonates et des matières organiques par
traitement à l’acide chlorhydrique et par calcination. Les minéraux qui
ont pu être reconnus sont : c a r b o n a t e s , q u a r t z , c h lo r i t e , m u s c o -
v i te (mica potassique), é p id o te , o r th o c l a s e , p la g io c l a s e , to u r m
a lin e , z i r c o n et r u t i le . Les trois dernières espèces se trouvent
toujours à l’état de cristaux intacts ; l’épidote apparaît soit en grains,
soit en cristaux allongés suivant l’axe b ; . les autres minéraux ne se