qui, à l’occasion de ses mesures thermométriques, a constaté la profondeur
du lac devant Genthod, Meillerie et Evian.
Dans lès sondes de Saussure il y a une erreur de fait, inexplicable
autrement que par une faute de transcription. Il donne au lac devant
Meillerie (') à 800 toiseS du bord (1560“ ) une profondeur de 950 pieds
(308“ ) . en réalité' dans cette localité le lac a une profondeur de 260“ .
Devant Evian (2) à une demi-lieue, du bord il n’a trouvé que 201“ ,
tandis qu’en réalité le lac y mesure 309“ . Les mêmes erreurs se retrouvent
sur la carte qui accompagne son premier volume. Je présume
qu il y a eu faute de copie et qu’il a donné à Meillerie la profondeur
trouvée devant Evian. Cette erreur de Saussure s’est propagée dans
les souvenirs populaires, et nous avons beaucoup de peine à corriger
dans le public la notion fermement ancrée que le lac a sa plus grande
profondeur devant Meillerie.
2° La carte des sondes de H.-T. de la Bêche, (3) naturaliste anglais
qui, du 15 septembre au 1er octobre 1819, fit sur le lac un-voyage de
sondages bathymétriques et thermométriques; il donna une cinquantaine
de coups de sonde dans le Petit-lac et autant dans le Grand-lac
La carte qu’il a publiée permet de suivre le chemin qu’il a parcouru
sur le lac et indique ainsi les profils qu’il a étudiés. Je ne citerai que
ce qui se rapporte au Grand-lac, en désignant les escales qu’il a faites
successivement : De Nyon à Thonon, à Morges, à Ouchy, à Meillerie,
à St-Gingolph, à Vevey, à Chillon; puis de Vevey à Rolle en suivant
l’axe longitudinal du lac, et de Rolle à Yvoire.
La earte de la Bêche au 1 : 200000e est bonne pour l’époque, mais
dans le texte explicatif il n’est donné aucune indication sur la manière
dont le point a été relevé. Quant à l’exactitude des sondages,
elle était à peu près suffisante ; la plus grande profondeur qu’il ait-
trouvée devant Evian était 164 brasses, soit 300.1™, ce qui est de
9 mètres trop faible pour la profondeur maximale du lac : à supposer,
ce qui est probable, qu’il ait atteint la plaine centrale du lac, son erreur
aurait été de 3 %. Cette carte, la seule que nous ayons possédée
jusqu’à ces dernières années, donnait une idée assez juste du relief du
lac, et celui qui savait ne pas lui demander trop de détails ou trop dp
(L) Loi cit. | 44.
(2) Loi cit. | 46.
(*) H.-T. de la Bêche, sur la profondeur et la température du lac de Genève. Bibl.
univ. Sc. et arts XII, 118, Genève 1819.
précision en tirait des. notions très satisfaisantes. Toutes mes premières
études se sont fondées sur la carte de la Bêche, et je n’ai pas,
de son fait, commis de trop grosses erreurs.
Ce sont les sondes de la Bêche qui sont inscrites dans la carte vau-
doise au 1 : 50 000e.
3° En juillet 1846, le prof. Ch. Martins de Montpellier Q) essaya dans
le lac Léman son appareil de sondage, et trouva les profondeurs
suivantes :
à 4 km au large de Lutry 304“ de profondeur,
à 60“ au devant de Chillon 64“ »
à 400“ W.-S.-W. de Chillon 78“ »
4° La carte du Petit-lac, ou lac de Genève, a été établie de 1872 à
1876 par le major Ed. Pictet-Mallet de Genève, au moyen d’un très
riche réseau de sondages exacts. Cette belle carte, très détaillée, ne
comprend que la partie du lac qui s’étend de la ligne Coppet-Her-
mance jusqu’à la sortie du Rhône à Genève; elle a été publiée en
1877 au 1 : 12500e avec courbes isohypses, équidistantes de 5“ . Un
texte explicatif a été donné en 1875 dans les Archives. (2)
5° La carte hydrographique de l’atlas Siegfried, au 1 : 25000e. Elle
a été levée par divers ingénieurs et à diverses reprises (fig. 8).
a En 1873, M. Ph. Gosset, du bureau topographique fédéral, dirigé
alors par le col. Siegfried, a levé les feuilles 438 bis, 438 ter, 440 et
440 bis, soit la partie du lac de St-Saphorin à St-Sulpice et de St-Gingolph
à Evian. Il a donné pour cela 1450 coups de sonde, avec la
(9 Ch. Martins. Description d’un appareil de sondages. Arch, de Genève, août
.1866.
(2) Ed. Pictet. Note sur la carte du lac de Genève. Arch, de Genève LII, 15,1875.