dut être transformée entièrement en 1727 par un Bernois, Maritz. Une
roue de 24 pieds de diamètre actionnait les pistons de 6 corps de
pompes. En 1740 la machine fournissait 660 litres d’eau par minute
En 1820, la machine a été reconstruite à nouveau sous la direction
de G.-H.Dufour qui en a donné une description détaillée.(‘) Une seule
roue de 8.15” de diamètre et de 2.52m de largeur mettait en jeu 8
pompes ; la force de la machine était évaluée à 27 ‘/a chevaux et la
quantité d’eau élevée à 31® de hauteur était en moyenne de 700 litres
à la minute.
Vers 1840, la machine a été déplacée et transportée à 20” en amont
de l’île de Genève sur le bras droit du fleuve. M. Cordier construisit
deux grandes roues Poncelet, à axe horizontal de 6m de diamètre et
de 5m de largeur ; leur force motrice était évaluée à 25 ou 30 chevaux
pour chacune ; en bonne marche, la machine débitait 3800 litres à la
minute. En 1863, l’on a adjoint dans une aile gauche du bâtiment, soit
du côté occidental, une roue Poncelet, remplacée en 1871 par une turbine
à axe horizontal construite par Benj. Roy, à Vevey ; en 1872, dans l’aile
droite, une turbine à axe vertical de Girard et Callon, à Paris. I.a chuta
motrice étant aux hautes eaux de 0.90™, la force de ces deux nouveaux
engins était évaluée à 41 chevaux en été, et à 77 chevaux en
hiver. La construction de ces deux ailes a rétréci d’environ 22m la
largeur de la section libre du fleuve sous le pont de la Machine., Le
débit total de ces divers engins était évalué en 1880 à un maximum
théorique de 10 500 litres par minute en hiver et de 12500 litres en
été ; en réalité, ces chiffres s ’abaissaient à 7800 et 8300 litres par minute.
(E. Merle d’Aubigné.j
Ces machines hydrauliques pompaient l’eau dans le fleuve et l’éle-
vaient à une hauteur suffisante pour l’alimentation d’eau de la ville de
Genève et de la banlieue. Le réservoir de distribution était primitivement
au sommet du bâtiment de l’Hôtel-de-Ville ; depuis 1872, il a été
transporté au bois de la Bâtie, où un immense réservoir accumule
5000™3 d’eau pour les besoins de la cité genevoise.
Ces machines hydrauliques étant insuffisantes pour l’alimentation
d’eau de la ville, l’on a construit en 1880 une première machine à
vapeur, située à la Coulouvrenière sur la rive gauche ; elle pompe
l ’eau amenée par un conduit, qui s’ouvre au milieu du bras gauche
0) G.-R. Dufour. Description et résultats de la machine hydraulique de Genève.
Bibl univ., sc. et arts XLV, 412,1830.
du fleuve, en amont d u p o n t de la Machine. Cette machine à vapeui de
150 chevaux,de force est capable d’élever à la hauteur du réseivoii
de la Bâtie 9000 litres à la minute. Une seconde machine de secours
de même force lui a été adjointe en 1881.
Enfin de 1883 à 1887, une transformation complète de système a
■réglé définitivement, ou pour longtemps du moins, les artifices q u i .
influencent le débit de l’émissaire à la sortie du lac. Un barrage très
perfectionné sur le bras droit donne passage libre à l’eau ou l’arrête
plus ou moins complètement; le bras gauche est transformé en un
bief qui amène l’eau nécessaire au bâtiment des turbines situé à la
Coulouvrenière, bien en aval de l’île de Genève, à laquelle il est
relié par une digue longitudinale. Des écluses ouvertes soit en amont
soit en aval de l’Ile donnent, en cas de nécessité, un passage supplémentaire
pour l’eau accumulée dans le bras gauche, et augmentent le
débit du fleuve. La chute motrice dont la hauteur varie de 1.68™, avec
un débit pour chaque turbine de 13.35” 3 sec aux hautes eaux, à 3.7”
avec un débit de 6™3 sec aux basses eaux, projette l’eau du bras gau-
che.sur les turbines et la fait descendre dans le bras droit. Lorsque
les 20 turbines seront terminées, leur débit total variera de 120, régime
d’hiver, à 267m3s®c, régime d’été. Les turbines du type Fontaine, modifié
par Jonval, ont chacune une force effective de 210 chevaux. La
force-totale théorique est de 6000 chevaux, donnant 4200 chevaux
effectifs sur l’axé des turbines; c’est un rendement de 70 %. Un
tuyau, d’abord en bois, aujourd’hui en fer, va chercher 1 eau d alimentation
dans le lac même, au milieu du bac du Travers, et l’amène jusq
u ’au bâtiment des turbines de la Coulouvrenière.
Les travaux de construction des nouvelles machines hydrauliques
de Genève, et ceux de la régularisation du régime du lac ont été brillamment
menés a bien sous la direction de M. Turrettini, ingénieui,
membre du Coüseil administratif de- Genève, délégué aux travaux;
cette entreprise difficile a été exécutée de 1883 à 1890 par MM. Julien
Chappuis et Cie, de Nidau.
Voici les dates principales (’) de ceux de ces travaux qui intéressent
le lac.
Dans une première campagne, le bras gauche du Rhône a été fermé
par deux bâtardeaux, l’un au-dessus de l’Ile, l’autre en aval du pont
(fi Th. Turrettini. Utilisation des forces motrices du Rhône et régularisation du lac
Léman.- Genève 1890.