peut-être aussi devant la terrasse rocheuse irrégulière qui s’étend de
Clarens à la Tour-de-Peilz.
Tout le reste des talus du Haut-lac, quoique fort inclinés p ar places,
me paraît formé d’éboulis meubles. La muraille formant sous-sôl peut
être rocheuse, mais elle est probablement, partout ou presque partout,
recouverte d’éboulis de cailloux, galets, sables et alluvions. lacustres.
Quant aux talus très peu inclinés de la partie occidentale du Grand-
lac, avec des pentes qui n’atteignent pas 0.10, ils peuvent être des
talus de glissement de terrains qui se sont effondrés en masse, étant
donnée l'irrégularité de la pente, ou bien, ce qui est peut-être plus probable,
les restes des anciens accidents irréguliers du sol avant l’invasion
du bassin par les eaux du lac, ces accidents étant émoussés par
l’alluvion lacustre.
Nous reviendrons plus loin sur les talus des deltas de rivières qui
forment un accident de type général sur l’ensemble des talus du lac.
Le plafond. — Le p la fo n d du G r a n d - l a c se divise tout naturellement
en trois parties qui sont, en allant de l’est à l’ouest, ou de
l’origine du lac à sa sortie :
La r am p e d e s c e n d a n t e partant des bouches du Rhône et aboutissant
à la plaine des grands fonds.
La p l a in e . c e n t r a l e ou plaine de grande profondeur.
La r am p e a s c e n d a n t e partant de la plaine centrale et aboutis-
tissant à la barre de Promenthoux.
Et d’abord la plaine' centrale est un vaste trapézoïde que nous pouvons
limiter par la courbe isobathe de 300™. Elle occupe à peu près
le milieu de la longueur du Grand-lac ; sa longueur est de 12k™ depuis
le profil Tour ronde-Villette au profil Amphion-Morges. Son bord méridional
est parallèle à la rive savoyarde ; son bord septentrional est
parallèle au bord savoyard dans toute la partie orientale jusqu’à
Ouchy ; elle mesure dans cette région 6.5km de large. A partir d’Ouchy
son bord suisse descend obliquement et va rejoindre le bord méridional
en faisant avec lui un angle de 30°. Son bord oriental est perpendiculaire
à l’axe du lac et aux bords latéraux. Sa superficie est
d’environ 60kmSf.
Cette plaine est admirablement plate. Ses bords continuent la pente
des talus et des rampes orientales et occidentales sur une largeur
d’un kilomètre au plus, et le centre tout entier est absolument horizontal
avec une profondeur de 307 à 309m. Cette horizontalité est très
remarquable. Je la compare à une table de billard, et ce n’est pas
exagéré. Dans une expédition que fit M. Hôrnlimann le 25 mai 1886 à
la recherche du point de plus grande profondeur du lac, expédition à
laquelle j’eus le plaisir d’assister, nous avons donné 10 coups de
^ sonde sur un espace circulaire de 2.5k™ de diamètre ; de ces sondages,
9 nous ont donné une profondeur variant entre 309.4 et 309.8™; un
seul nous a donné 309.2™; en prenant 3Ô9.6™ comme moyenne, nous
n ’avons pas, sur une superficie de 5 k™2, des inégalités de sol dépassant
20 centimètres. Et encore, étant reconnue l’impossibilité où nous
sommes de suivre de l’oeil le fil de sonde et d’en vérifier la verticalité
absolue, cet écart de 20cm est-il presque dans lés limites des erreurs
d’observation.
Depuis lors cette plaine a encore été sondée à maintes reprises par
les ingénieurs éuisses et français dans le lever régulier de la carte;
leurs sondages ont confirmé , ces données. Puis dans deux circonstances
une étude spéciale de cette plaine centrale a été faite, avec un
luxe exceptionnel de précautions, pour en assurer la profondeur avec
la plus grande précision :
Le 1er et le 4 octobre 1888 les deux bateaux sondeurs de MM. Hôrnlimann
et Delebecque se sont donné rendez-vous et ont opéré conjointement,
côte à côte. Six sondages ont donné les profondeurs suivantes
: -
309.6m 1 coup de sonde.
309.5™ 4 »
309.3"> 1 »
Le 22 mai 1889 M. Hôrnlimann, après avoir vérifié à nouveau la
graduation de son compteur et les corrections d’élasticité, a. repris les
sondages dans la plaine centrale; il a trouvé :
309.5™ 5 coups de sonde.
309.6™ 4 »
309.7™ 1 »
J ai limité la plaine centrale à l’isohypse 70™ soit à la profondeur de
305.3m, pour plus de commodité, car cette courbe est tracée dans la
carte au 1 : 25 000e : Si je trace moi-même les courbes isohypses de
un metre d’écartement (*) je vois qu’elles sont encore assez serrées
fwVïïj®' ,reProrï’n s Pas ici cette carte, car les différences minimes de profondeur
reye e sont, en partie, dans les limites des erreurs d’opération, et le relief