d La sécheresse de l’air augmente l’évaporation, et diminue la condensation
; elle tend à faire baisser le lac, e t v ic e v e r s a .
e Le beau temps, dans les jours précédents, a desséché la te rre et
a augmenté sa puissance d’absorptiôn des pluies ; la même chute d’eau
atmosphérique détermine une plus faible crue des affluents, et le lac
aura une tendance à moins élever ses eaux, e t v ic e v e r s a .
f Les allures de la pluie donneront un afflux plus grand des affluents,
si elle se précipite en grande masse et violemment, que si elle tombe
plus lentement, en une bruine poussiéreuse, e t v ic e v e r s a .
Je pourrais continuer longtemps cette analyse des effets variables
sur la hauteur du lac des divers facteurs météorologiques, chaleur,
humidité, vents, insolation, etc. Ces vérités d’évidence n ’ont pas besoin
d’être développées. Je me bornerai donc à constater qu’au lieu de la
courbe adoucie et régulière des moyennes mensuelles, la courbe lim-
nimétrique réelle de chaque année présente des irrégularités, accidentelles
qui, temporairement, la relèvent ou la font tomber au-dessus
ou au-dessous de la normale. La courbe limnimétrique de chaque année
est caractérisée par des traits propres qui la distinguent de toutes
les courbes antérieures ou postérieures ; la même courbe limnimétrique
ne se répète pas deux fois, identiquement sur le même tracé.
Pour donner une idée des allures de ces courbes, j ’ai représenté dans
la figure 42, la coyrbe de l’année 1830, l’une des années où les eaux
du Léman ont été le plus basses, et celle de l’année 1877, l’une des
années avec les plus hautes eaux connues. Je n’analyserai pas les détails
de ces courbés, qui sont suffisamment parlants.
J’ai décrit, page 516, le procédé très pratique que j ’emploie pour
apprécier numériquement le caractère limnimétrique d’une année ; je
compte le nombre des jours peudant lesquels le lac se tient aux divers
degrés des eaux basses, moyennes et hautes. Je me borne à donner
ici comme exemples les chiffres d’une année à eaux remarquablement
élevées, 1877, et d’une année à eaux remarquablement basses. En’
même temps, comme termes de comparaison, ujè réunis ensemble les
moyennes des chiffres d’une Série d’années à eaux très élevées, (')
1871-1879, et celles d’une série d’années à eaux relativement peu élevées;
enfin, je donne les chiffres analogues des deux années 1890 et
-0) L’année 1874, au milieu de cette série, a eu cependant'des eaux relativement
assez basses ; pendant 92 jours le lac s’est maintenu à des cotes inférieures à 1.0m ;
c’est ce qui explique le chiffre assez fort, 18, pour les très basses eaux de la série.
1891 pendant lesquelles on a commencé à mettre en application le
nouveau régime du lac. La comparaison de ces valeurs est d’un intérê
t évident. Je le répète, ces chiffres représentent le nombre de jours
<Fig. 42.) Courbes limnimétriques d’une année de hautes eaux, 1877, et d’une année de
basses eaux, 1830* comparées à la normale.
Echelle : 1 mm. = 2 cm. de hauteur d’eau.
de l’année pendant lesquels le niveau du lac est resté entre les .cotes
indiquées en première colonne.