et d’intensité souvent considérables, agitentl’atmosphère et font circuler
les masses aériennes d’un pays dans l’autre; ils sont ce que nous appelons
les v e n t s g é n é r a u x .
P a r le fait de la rotation de la terre qui entraîne l’atmosphère de
1 occident à l’orient, tout vent qui s ’éloigne de l’équateur est dévié vers
l’est, tout vent qui s’en approche est dévié vers l’ouest. Il en résulte que
la forme circulaire du tourbillon cyclone se transforme en une forme
ovalaire dont le grand axe est dirigé dans l’azimut du S.-W,—N.-E.;
que dans la rotation autour du cyclone les vents du N.-E. et du S.-W'.
sont renforcés et deviennent prédominants,- les vents du S.-E. et du
N.-W. sont de moindre importance.
Les cyclones se déplaçant dans le sens du S.-W. au N.-E., la vitesse
de translation s’additionne avec la vitesse de rotation de l’air ou s’en
soustrait, suivant le quadrant considéré. Il en résulte que les vents du
S.-W., où les deux vitesses s ’additionnent, sont d’intensité prédominante,
que les vents du N.-E., où elles se soustraient, doivent être de
ce fait d intensité diminuée. Autour des cyclones, pour employer la
terminologie des marins, le quadrant S.-E. est le c ô t é d a n g e r e u x ,
le quadrant N.-W. est le c ô t é ma n i a b l e .
Quant aux caractères des vents, ils sont régis essentiellement par
trois facteurs : le transport de l’air d’un pays plus chaud ou d’un pays
moins chaud, le transport de l’air d’altitudes plus élevées ou moins
élevées, le transport de l’air de pays plus humides ou moins humides.
Le premier de ces facteurs agit a peu près de la même manière
quelle que soit la position de la station considérée : les vents du nord
amènent de l’air venant de pays plus froids, ils sont plus froids ; les
vents du sud sont plus chauds. Malgré la rotation qui fait tourbillonner
1 aii autour de 1 axe du cyclone, il est évident que le séjour, même
temporaire de l’air, dans un pays plus septentrional, a abaissé sa température,
dans un pays plus méridional l’a réchauffé.
Les deux autres facteurs agissent différemment suivant les localités ;
ils donnent aux divers vents des caractères spéciaux suivant la position
géographique et suivant les conditions d’altitude absolue ou relative
de chaque station.
L air, soumis à une dépression, se refroidit ; soumis à une compression,
il se réchauffe. P a r conséquent une localité, située à une altitude
donnée, verra de ce fait l’air, qui lui arrive de plaines plus basses ou
de plateaux plus élevés, se refroidir ou se réchauffer par ces changements
locaux d’a ltitu d e , mais arriver en définitive au même
degré relatif de température déterminée par l’altitude absolue de
la station. La nappe du Léman étant à 372m d’altitude, et l’air se
refroidissant en m oyenne de Va degré par 100m de surélévation, que le
vent lui arrive de la mer. du Nord, de l’Atlantique ou de la Méditerranée,
du fait de son ascension à 372“ , il abaissera sa température initiale
de 1.9° environ. Quelle que soit sa direction, l’effet sera le même. Mais
l’effet sera différent suivant le relief des pays que l’air aura traversés
pour arriver dans notre station, par le fait des condensations aqueuses
qui peuvent avoir lieu selon les circonstances. Si, dans son trajet,
l’air remonte sur une pente continue, il se refroidit proportionnellement
à l’altitude, et suivant son humidité absolue originelle, ou bien
l’humidité relative sera accrue, ou bien il se fera des précipitations
aqueuses. De toutes manières l’humidité relative sera exagérée, l’air
sera humide. Si, au contraire, dans son trajet, l’air a rencontré une
chaîne de montagnes qui l’a soulevé à de hautes altitudes, et, en
le refroidissant, a déterminé de fortes condensations de pluies, quand
il est redescendu dé l’autre côté de la montagne et qu’il est revenu en
plaine il s’est réchauffé sans se charger d’une quantité correspondante
d’humidité, et il. est relativement sec ; non seulement il est plus sec,
mais encore il est plus chaud. En effet, par la condensation de la vapeur
d’eau, il y a eu de la chaleur latente dégagée, et l’air qui s’élevait
en a été relativement réchauffé ; dans sa descente et pendant
sa compression il ne s’est produit aucune absorption de chaleur qui
amène une action inverse, et l’air est resté relativement chaud. Autrement
dit, après avoir franchi une chaîne de montagnes, par le fait des
dilatations et compressions d’actions opposées, mais de même valeur,
l’air reviendrait à sa température primitive ; mais s ’il y a eu des condensations
aqueuses pendant la phase de dilatation, il sera de ce fait,
plus sec et plus chaud. Pour chaque station, l’enceinte des montagnes
qui la séparent de l’océan, et leur répartition dans les différents quadrants
de l’horizon auront donc une influence importante, sur la qualité
des vents. Pour notre Léman, la grande chaîne des Alpes au S.-E.,
la chaîne du Jura, moins élevée au N.-W., à l’ouest et au S.-W., le plateau
suisse moins élevé encore au N.-E., sans parler des chaînes plus
éloignées des basses montagnes de France et d’Allemagne, seront
d’influence déterminante pour la température et l’humidité des vents
généraux.