interstices du barrage qui était peu étanche, et par les chenaux d’alimentation
des roues et turbines hydrauliques.
L entreprise de la régularisation du régime du Léman et de l’utilisation
des forces motrices du Rhône, accomplie en 1883-87, a .considérablement
modifié et amélioré les conditions de l’écoulement du fleuve.
Dans les régimes antérieurs à 1820, avec les faibles quantités d’eau
réclamées pour l’alimentation de la ville de Genève, la force motrice
était toujours surabondante.; les barrages avaient pour principale
fonction de relever les eaux d’hiver pour faciliter la navigation dans
la rade de Genève et pour empêcher l’accès à gué des murailles de la
ville, (i) Dans le régime de 1820, et surtout de 1840 à 1880, les nécessités
d eau étaient plus considérables et le barrage augmentant, la hauteur
de chute donnait une force plus importante. Le régime actuel de 1884
doit satisfaire aux besoins suivants :
a Donner un libre passage aux hautes eaux pour ne pas occasionner
des crues exagérées du lac. La cote conventionnelle pour ces hautes
eaux est 1.70m. (2)
b Relever les basses eaux d’hiver de manière à donner une profondeur
d eau de 2 “ sur la passe du banc du Travers pour les nécessités
de la navigation. La cote conventionnelle de ces basses eaux est 1.10™.
c Emmagasiner une réserve d’eau suffisante pour que même par un
hiver très sec, le fleuve ait toujours un débit minimal de 120™3 SG° né-
cëssaire au jeu des 20 turbines de, la nouvelle usine hydraulique de la
Coulouvrenière.
Pour donner satisfaction à ces besoins divers, en mêmetemps-que le
port et les bras du Rhône ont été dragués à une profondeur convenable,
le fleuve a été barré par une digue brisée. Celle-ci part de la rive droite
à la place Chevelu, traverse le bras droit sous le pont de la Machine,
en comprenant l’ancienne machine hydraulique, puis elle devient longitudinale
en rejoignant la tête de l’Ile; elle'comprend l’Ile de Genève,
la grande digue longitudinale en aval de l’île, et enfin le bâtiment des
nouvelles usines hydrauliques, pour venir atterrir à la rive gauche à la
O Voir à ce sujet l’intéressante étude de M. H. de Saussure, l’Escalade par le
lac, dans le Journal de Genève du 12 décembre 1882. La question de la défense de
la ville du côté du lac revient souvent dans les rapports des Conseils de Genève
du commencement du XVIII» siècle.
(2) L’étiage du lac est à RPN. — 8.0»>.
Coulouvrenière. Cette digue présente les barrages mobiles suivants,
qui selon les besoins peuvent être ouverts ou fermés.
1° Le grand barrage du Pont de la Machine, fermé par 39 rideaux
mobiles, système Caméré, de 1.12m de largeur chacun.
La largeur totale de l’ouverture èst de 45.50m
Le seuil 4st à la cote f1) RPN — 4.50“
Sa hauteur dé retenue aux basses eaux est de 3.30m
' 2° Les canaux des roues Cordier et de la machine Callon de l’ancienne
usine hydraulique ont leur seuil à la cote RPN' — 3.28™ et
^ 9 4.74m
Leur largeur totale est de 18.80™
3° Les vannes Séchehaye entre l’ancienne usine hydraulique et le
haut de l’Ile.
La largeur totale de l’ouverture est 16.40“
Le seuil est à la cote RPN W 4.50™
La hauteur de retenue 3.30m
4° Les vannes de décharge, eh aval de l’Ile,-entre celle-ci et la digue
longitudinale de la nouvelle usine hydraulique.
La largeur totale de l’ouverture est 38.80™
La seuil est à la cote RPN — 5.35“
La hauteur de retenue aux basses eaux 4.05™
5° Les canaux des 20 turbines donnent chacun passage à un volume
d’eau évalué
aux basses eaux à 6.0“ 3 sec
aux hautes eaux à 13.35 »
Les diverses constructions des temps passés, successivement établies
puis enlevées sur le cours du Rhône, ont, chacune à sa manière,
influencé le débit du fleuve à sa sortie du lac. L’action était, comme
nous l’avons dit, d’autant plus puissante que la construction était
plus considérable, qu’elle faisait davantage saillie sur le lit du fleuve,
et que sa situation était plus rapprochée de l’origine même de l’émissaire,
au banc du Travers. Au point de vue limnimétrique, soit au
point de vue de leur action sur le régime du lac et sur la hauteur de
ses eaux, nous devons les diviser en deux groupes :
(■) Il est donc de 10™ plus bas que le sommet de la passe du banc du Travers,
BPN — 4 .4 »'. .