priétés et ses particularités? Pour répondre à ces questions, nous
allons reprendre les deux grands facteurs qui, agissant dans le lac,
président à la formation du sol, à ses modifications et à ses types divers.
Nous traiterons successivement :
De l’érosion et du sol d’érosion.
De l’alluvion et du sol d’alluvion.
4. Méthodes de dragage.
Pour étudier le sol du lac et en recueillir des échantillons, on emploie
la drague. Dans les conditions où nous opérons, dans des lacs peu
étendus et peu profonds, et étant connue la nature du sol de consistance
vaseuse, limoneuse ou fangeuse, j ’ai pu simplifier beaucoup les
appareils et me dispenser des grandes dragues compliquées et encombrantes
des explorateurs de l’océan.
Ma d r a g u e m é ta l liq u e est un bidon de zinc, de
section ovalaire, de deux litres de capacité (fig. 26).
Lé bord supérieur est tranchant, légèrement renversé
en dehors ; l’anse, en gros fil de fer, porte une boucle
à laquelle on noue la cordelette d’attache. Cette corde,
de 2 à 5m de long, relie au plomb de sonde la drague et
la tire en la couchant sur le sol lorsque le plomb est
traîné au fond du lac. Cela s’obtient par une manoeuvre
très simple du bateau, qu’on fait avancer lorsque le
^métallique,116 hl de sonde est assez déroulé pour prendre une in-
modèie Porei. clinaison convenable, environ 45° ; quelques coups de
rame suffisent en général pour remplir la drague ; on peut aider à
l’opération en tirant brusquement et avec quelques secousses sur la
sonde. Le plomb de sonde doit être assez lourd, d’autant plus lourd
que le fil de sonde est plus épais et plus rugueux, et que la profondeur
où l’on drague est plus grande. Je me se rs suivant les circonstances
de poids variant de. 2 à 8 kilogrammes. Quant à la sonde et au
treuil, je les ai suffisamment décrits dans mon avant-propos, page 3.
Les ingénieurs hydrographes chargés du lever de la carte au 1 : 25 000e
ont recueilli de nombreux échantillons du sol en employant le s o n d e u r
à c o u p e . C’est un cône creux en fer (fig. 27), largement ouvert, vissé,
par une tringle au boulet qui sert de plomb de sonde ; il s’enfonce
dans le limon à l’arrivée de l’appareil au fond du lac et se remplit jusqu’au
bord. Une rondelle en cuir épais glisse librement sur la tige
d’attache de la coupe, et ferme celle-ci pendant la remontée. Ce sondeur
a parfaitement fonctionné dans les sols argileux, marneux ou
fangeux. Il semble moins heureux dans les sols sableux ; dans le ravin
sous-lacustre du Rhône, il est plusieurs fois revenu vide. Son contenu
a-t-il été lavé par les puissants courants qu’il a traversés ? c’est l’opinion
de M. Hôrnlimann. Le 29 avril 1886, à bord du bateau le Sondeur,
je discutais Cette question avec l’excellent ingénieur hydrographe
Suisse ; nous étions au large de Lutry et nous venions de faire un d ra gage
avec le sondeur à eoupe, sur la plaine centrale. Je fis traîner
(Fig. 27.J'Sondeur à coupe du bureau topographique fédéral.
l’instrument rempli d’une vase argileuse pendant un quart d’heure,
derrière le bateau qui marchait avec une vitesse de 4m par seconde ;
le contenu de la coupe ne fut aucunement lavé. Cette expérience
prouve qu’un violent courant ne peut pas vider le sondeur à coupe,
s’il est plein d’une argile plastique. Puisque l’instrument a échoué dans
le ravin sous-lacustre du Rhône, il faut en conclure que le sol est de nature
différente que celui de la plaine centrale, que c’est du sable qui
entre mal dans la coupe, ou qui peut mieux y être lavé par les courants.
2. Dè l’Erosion.
Que faut-il entendre par érosion lacustre ? ^ De même que les
agents atmosphériques attaquent les roches à l’air libre, les démolissent
et les dispersent, de même l’eau du lac érode les roches immergées
; elle attaque aussi la zone immédiatement superposée à l’eau,
celle qui est temporairement immergée ou simplement mouillée p ar
les vagues; elle est aidée dans son action sur cette zone par l’effet
dissociant et dissolvant des agents atmosphériques.