bases fondamentales sont encore actuellement à l’étude, permettra
quand il sera définitif, une évaluation très simple et parfaitement
exacte des quantités d’eau qui s’écoulent hors du Léman. Ce sera un
travail de longue haleine, et dont les résultats ne seront à notre disposition
que dans les années à venir. Les chiffres que nous allons donner
d’après les premières années d’étude montreront le grand intérêt qui
sortira de ce travail.
Essayons maintenant d’utiliser ces chiffres actuellement à notre disposition
pour évaluer le débit effectif du Rhône de Genève, la quantité
d’eau qui s’écoule hors du lac.
Un premier calcul consistera à prendre lès hauteurs moyennes du
lac pour la période la plus rapprochée .des époques de jaugeages-, et,
en leur rapportant les débits du Rhône, à en tirer la valeur annuelle
moyenne de l’écoulement du lac. Pour les hauteurs moyennes du lac
nous devons nous adresser à une longue, série, car les variations annuelles
et cycliques sont fort grandes comme nous le verrons plus
tard. D’une autre part, nous ne pouvons nous écarter trop de l’époque
des jaugeages, car ainsi que nous l’avons vu, les variations dans les
conditions de l’écoulement du fleuve sont, considérables, et celles-ci
ont changé souvent fort rapidement. Je prendrai un moyen terme
entre ces deux exigences, en choisissant pour les hauteurs du lac les
moyennes mensuelles des années 1861 à 1880, et en les rapportant
aux valeurs du débit du Rhône déduites des jaugeages de 1873 et 1874.
Le tableau suivant donnera les chiffres obtenus par ces calculs.
Mois. Hauteur du lac. Débit moyen. Débits mensuels m
Janvier 1 .202“ 133m3 sec 356167 200™3
Février 1.169 126 307584000
Mars 1.191 .130 348192000
Avril 1.268 140 362880000
Mai 1.479 312 835 660 800
Juin 1.89T . .35 5 920160001)
Juillet 2.242 448 1119 923 200
Août. 2.326 467 1250812800
Septembre .2.051 405 1049,760 000
Octobre 11590 3g6 873158400
Novembre 1.381 155 401760 000
Décembre . 1.300 . 144 385 689 600
Somme totale 8 291 808 000
8300 millions de mètres cubes, telle serait la quantité d’eau qui
s ’écoulerait année moyenne du Léman. Mais ce calcul est très incertain.
L’incertitude vient :
D’une part des variations possibles dans les conditions d’écoulement
du fleuve aux diverses époques de cette période de vingt ans.
D’une autre part des irrégularités d’une année à l’autré dans
l’époque des manoeuvres du barrage de Genève. J ’ai attribué aux mois
de novembre à avril le débit du Rhône, barrage fermé, mais il y a eu
certainement dans cette saison nombre de jours et de semaines pendant
lesquels, vu la hauteur accidentelle du lac, le barrage a été partiellement
ou totalement ouvert ; au commencement et à la fin de la
saison d’été, il y a eu parfois des fermetures partielles.ou totales du
barrage. Je ne puis dire si ces erreurs en sens opposés se compensent,
et je dois à mon grand regret reconnaître l’incertitude-grave qui compromet
ce chiffre moyen de l’écoulement du Rhône à Genève.
Nous avons, pour quelques années seulement, la valeur exacte de la
quantité d’eau écoulée par le Rhône de Genève, à savoir :
1° Pendant 14 mois, du 18 octobre 1873 au 31 décembre 1874, le
Bureau vaudois des ponts et chaussées, pour donner une base précise
aux projets qu’il étudiait de la régularisation du Léman, a fait faire des
lectures journalières à différentes échelles fluviométriques, placées
par ses soins dans le port de Genève et le Rhône. Nous utilisons dans
ces séries les observations de l’échelle Q située à la Coulouvrenière,
en aval du barrage, à côté du profil des jaugeages Pestalozzi et Legler ;
à la id e d’un tableau graphique où les valeurs des jaugeages sont ordonnées
en fonction de la hauteur du fleuve, nous pouvons en déduire
les débits de l’émissaire à une date donnée, et en moyennes mensuelles
et annuelles.
2° Depuis l’établissement de la nouvelle machine hydraulique de la
Coulouvrenière, la hauteur de l’eau du fleuve est observée chaque
jour par les soins de M. l’ingénieur G. Butticaz, directeur du. service
des eaux de la ville de Genève. Depuis le milieu de l’année 1889, les
travaux de dragage du lit du Rhône aval de la Machine ont été achevés,
et depuis - ce moment l’on a pu constater une relation régulière
entre la hauteur de l’eau dans le fleuve et le débit de celui-ci. Pour
déterminer cette relation, il est nécessaire de tenir compte de la pente
superficielle variable du fleuve ; suivant la hauteur des eaux de l’Arve,