minimum 9m3 se° ■
basses eaux moyennes 57
eaux moyennes 199
hautes eaux moyennes 737
maximum 1692
Ce dernier chiffre me paraît trop fort : je me fonde sur deux faits
pour justifier cette critique.
A. Le graphique Bürkli-Ziegler donne 1074m3 sec' comme débit probable
du Rhône lorsque ses eaux sont au pont de Collombey à la cote
4.4m du fluviomètre. Or les plus hautes eaux que j’aie su trouver dans
les observations hydrométriques suisses sont celles du 2 juillet 1879,
qui sont restées à la cote 4.1m de cette môme échelle.
B. La crue du Léman la plus rapide que nous connaissions (en dehors
dê celle de 1888, laquelle était due uniquement aux affluents directs
du lac et à la fermeture du barrage de Genève) est celle du 24
au 25 mai 1878, pendant laquelle le lac est monté de 155mm en 24 heures.
Un calcul analogue à celui de la page 357 me donne pour le débit
total des affluents du lac 1475m3 scc. (*) Dans ce cas-là, une notable
partie de la crue doit être attribuée aux affluents directs du lac qui
étaient extraordinairement gonflés par la pluie ; (®) le Rhône n’a pas
été exceptionnellement fort, et, en réalité, il n’a atteint ce jour-là au
fluviomètre du pont de Collombey que là cote 3.0m, ce qui correspond
à un débit de. 552m3 ?ec d’après le graphique Bürkli-Ziegler. Mais
le fait que nous n’avons pas,, depuis l’ère des observations limnimé-
triques authentiques, de crue du lac supérieure à celle qui nous
occupe, et que cette crue n’a amené un débit total des affluents què
de 1475m3 sec, m’empêche d’admettre comme probable un débit maximal
du Rhône seul de 1692m3 sec, comme le veut M. Lauterburg.
Je connais les jaugeages suivants faits dans le Rhône du Valais :
raS soc
17 mai 1843 Vallée (3) St-Maurice hautes eaux 350
1843 » . . J> » basses » , 58
2 février 1858 F. Burnier et L, Dufour (4) Porte du Scex. .27
8 avril 1863 J Gay (5) ■ 55
f1) F.-l. Forel. Contribution à la limnimétrie du Léman. IVme série. Bull. S. V S.
N., XVI, 645, 1880
(2) A Genève il est tombé ces jours-là une hauteur d’eau de 57mm.
(3) Comptes-rendus Acad de Paris, XIX, 930,1844.
(*) Bull. S. V. S. N. VI, 6,1858.
(5) D’aprés M. Ch. Dufour cité dans!. Favre. Recherches, I., 15.
14-15 septb. 1868
23 avril 1874
18 juin 1874
7 juillet 1874
21 juillet 1877
29 mai 1887
J. Gay
- Bernardi1)
Legier P)
J. Epper (2)
Porte du Scex
m3 sec
193
' 89
187
505
505
88
La pente du Rhône en Valais est assez irrégulière : il présente par
place des rapides et ailleurs de longs paliers où la pente est presque
nulle. Voici quelques chiffres moyens calculés d’après les cotes de
l’Atlas Siegfried en partageant la vallée dans sa' longueur et en divisant
le cours du fleuve en rapides et en pentes douces; la pente est
inée en millièmes de la longueur du trajet.
longueur pente
1er rapide de Gletsch à Oberwald 3.5kl" 109 °%o
Vallée de Conche d’Oberwald à Blitzingen 15.7 8
2merapide de Blitzingen à la Massa 14.3 39
Plaine de Brigue de la Massa à la Souste 22.0 4
8m* rapide de la Souste à Sierre 8.2 8
Plaine de Martigny de Sierre au Bois-noir ; 51.5 2
4!"= rapide du Bois-noir à Massongex 5.8 4
Plaine du bas Rhône de Massongex au Léman - 19.0 2
Ainsi, de l’embouchure de la Massa au Léman, soit dans son cours
paisible à travers la vallée du Valais, le Rhône n’a qu’une pente de
3 00/oo- Dans la partie montagneuse d e'G le tsch àO b e rw a ld lap en te s é-
lève à 109 °°4|, 11 %. La pente générale de Gletsch (hôtel du Glacier
du Rhône) au lac est de 9 °%o-
Le Rhône du Valais divaguait autrefois librement dans la v allée,
de grandes étendues de marais et de terres basses étaient inondées à
chaque crue. Un seul chiffre suffira à donner une idée de Ges inondations.
Dans les crues du 1er au 3 septembre 1860, les plus terribles
dont l’on se souvienne, la surface approximative inondée en dehors
du lit du Rhône s’est élevée à 71km2, près du huitième de la surface
du laCi (î)- ' . .
Les travaux d’endiguement qui ont été exécutés de 1863 à 1880
(h K. Pestalozzi et H. Legier. Rapport sur les conditions de l’écoulement du Rhône
à Genève, p. 15, Lausanne 187(5.
(2) Communiqué par le bureau vaudois des ponts et chaussées.
(8) Communication originale de M. Zen Ruffinen, ingénieur des ponts et chaussées
du Valais in litt. 27 oct. 1887.