n’est en moyenne que de 600km2 en janvier, elle est de 6900km2 en
juillet. L’eau qui tombe en pluie s’écoulant directement dans les
affluents, le débit de ceux-ci va e a augmentant.}® Dans la saison
automnale, l’effet inverse se produit et le débit des affluents va en
diminuant.
b Dans la saison hivernale, la neige s’accumule sur la zone gelée et
y reste à l’état solide jusqu’au printemps où elle est fondue par la
chaleur ; les parties basses du pays sont peu longtemps au-dessus
de l’isotherme zéro, et par conséquent la neige y devient moins
épaisse que dans les parties hautes qui sont gelées pendant 6 mois,
8 mois, 10 mois et où la neige acquiert des épaisseurs considérables. (*)
Par conséquent à mesure que, dans la saison printanière, l’isotherme
zéro s’élève, la chaleur fait fondre des masses de neige accumulées
depuis plus longtemps et par suite plus épaisses; à mesure que la
saison printanière s’avance, la fusion de la neige hivernale représente
la transformation en eaù de la neige entassée depuis un plus
grand nombre de mois. De ce fait, le débit des affluents va progressivement
en augmentant dans la première moitié de l’année.
Cela est surtout évident pour les glaciers et neiges éternelles des
sommets des Alpes. Ces grandes accumulations d’eau à l’état solide
occupent une région où la chute annuelle de neige dépasse en valeur
la fusion estivale, et où l’épaisseur de la couche glacée s’accroîtrait
indéfiniment si celle-ci ne descendait pas mécaniquement dans le
fond des vallées par l’avalanche neigeuse et par l’écoulement du glacier
(écoulement de la masse plastique). Les neiges des hauts sommets
sont donc amenées dans les vallées où la chaleur de T é té les transforme
en eau et de là elles arrivent dans la plaine par le canal des
torrents glaciaires. Mais cette liquéfaction n’a lieu que dans la saison
fort courte où l’isotherme zéro s’élève au-dessus de la partie terminale
des glaciers ; pendant ces quelques semaines, quelques mois à peine,
(*) En nombres ronds, on peut, de notre tableau de la position des isothermes,
déduire que la saison où normalement tout est gelé dure
à l'altitude de . 500” . . f/f' mois.
1000 3 —
1500 .5 g§ÍI§
3000 6 —
. 3500 7 '
3000 8 —
,3500 - 10 —
4000
la neige tombée durant toute l’année sur la région alpine supérieure
' doit être évacuée. Les torrents glaciaires reçoivent donc pendant la
saison estivale un afflux considérable d’eau qui se déverse dans les
fleuves alpins. Or nous avons vu que, pour le bassin du Rhône, les
glaciers et neiges éternelles représentent environ 1000km2 de superficie,
le huitième du bassin total d’alimentation du Léman. L’eau météorique
tombée pendant les douze mois de l’année sur un huitième
de la superficie du bassin doit donc s ’écouler en quelques mois d’été.
De là là grande crue estivale du Rhône du Valais.
c D’une autre part nous savons que les chutes de pluie sont plus
fréquentes (v. p. 294) et plus abondantes (p. 295) en été qu’en hiver.
De ce fait, il résulte que le débit des affluents doit aller en croissant
dans la saison printanière, en décroissant dans la saison automnale.
d ■ Si l’on combine ces trois facteurs, on verra que le débit des
affluents doit subir une crue générale au printemps, une décrue générale
en automne ; que par conséquent il y a, dans l’alimentation du lac
par les affluents, les conditions suffisantes pour la production d’une
crue printanière et d’une décrue automnale.
Mais cette variation dans le débit des affluents ne suffit pas à faire
bomprendre le caractère e t les allures de la variation du lac. Un second
ordre de faits intervient, à savoir la variation du débit de l’émissaire.
Celui-ci, indépendamment des manoeuvres des barrages artificiels,
varie en fonction de la hauteur des eaux du lac : quand les eaux sont
basses, le débit de l’émissaire est faible; quand les eaux sont hautes,
il est fort. Il en résulte qu’au début de la saison printanière, quand les
affluents sont gonflés par.la fonte des neiges de plaine, le niveau du
lac est encore fort bas, le débit de l’émissaire est faible et le lac monte
rapidement. A mesure que le lac s ’élève, le débit de l’émissaire s’accroît
et, à la fin de la saison printanière, il devient assez fort pour être
égal à celui des affluents, même gonflés par la fonte des glaciers et des
neiges dites éternelles; le lac cesse alors de,croître e t le maximum
estival est atteint. Au commencement de la saison automnale, le lac
étant encore très haut, le débit de l’émissaire est encore énorme ; les
affluents réduisent leur apport, le laissent tomber au-dessous de celui
de l’émissaire, et le lac s ’abaisse rapidement. La rapidité de la décrue
du lac va en s’atténuant à mesure que l’on arrive dans les cotes plus
basses du lac, car alors le débit de l’émissaire se réduit tellement q u’il