ration est complète, plus cette réduction est importante. Nous ne pouvons
donc chercher des rapports simples entre la hauteur du lac et
le débit de l’émissaire que dans la saison où le Rhône est entièrement
ouvert. Cela nous force à n’utiliser dans cette étude que les jaugeages
2, 3, 4 et 9 dans la période de 1840 à 1858, et les jaugeages. 1 0 ,1 1 ,1 2 ,
15 et 17 dans la période 1873 à 1883.
Si nous les ordonnons en série, nous avons pour la période 1840-58 :
N°
du jaugeage
Date
Epoque
Hauteur de l’eau
dans le port de Genève
Débit du Rhône
3 1841 2.458m 482m3 s®c
4 1852 2.228 532
2 1840 1.983 424
9 1850 1.17 à 2.33 269
Les résultats de ces divers jaugeages, faits par des observateurs différents,
avec des méthodes et dans des conditions différentes, sont trop divergentes
pour être directement utilisables. Du jaugeage n° 3(1841) au
jaugeage n° 4 (1852) nous voyons le débit du fleuve augmenter, tandis
que la hauteur du lac était plus faible. Si cette variation n’est pas due
à des erreurs d’observation, les conditions de l’écoulement du fleuve
avaient trop varié d’une époque à l’autre pour que la comparaison de
ces débits nous soit profitable. Nous serions du reste assez embarrassés
pour retrouver dans ces époques anciennes la-signification de
la hauteur de l’eau mesurée au limnimètre du Grand-quai, et pour la
rapporter à la véritable hauteur du lac. Nous nous contenterons donc
de citer ces jaugeages historiques de la période 1840 à 1858, et nous
n ’essaierons pas aujourd’hui d’en tirer des valeurs sur le débit du
Rhône de Genève.
La seconde série de jaugeages, faits de 1873 à 1883, nous offre de
meilleures conditions de sécurité. Exécutés parles mêmes hommes, su r
les mêmes profils, avec les mêmes méthodes, leurs résultats semblent
bien mieux comparables. Nous pouvons espérer d’en tirer des valeurs
utilisables.
Malheureusement, il paraît que les ingénieurs qui ont.fait avec toute
la précision désirable les observations du débit du fleuve (nous avons
vu les feuilles d’observation et les profils de jaugeage ; ils sont établis
avec le plus grand soin) n ’ont pas donné autant d’attention à l’étude
de la hauteur de l’eau dans le port de Genève et à celle du lac. Le plus
souvent nous ne trouvons qu’une seule lecture : pour les jaugeages 10
à 14 cette lecture était faite au limnimètre temporaire B, pour les jaugeages
15 à 17 au limnimètre du Jardin anglais. Les auteurs de ce tra vail
ont ignoré alors la grande variabilité de la hauteur de l’eau dans
le port de Genève : ils n’ont pas Su que, d’un instant à, l ’autre, par le
passage incessant des bateaux à vapeur, par les manoeuvres des
vannes du barrage de la machine hydraulique, enfin et surtout par les
seiches, la hauteur de l’eau varie de quart d’heure en quart d’heure,
souvent de quantités importantes, des centimètres, parfois des décimètres
; ils n ’ont pas su que pour avoir la-hauteur réelle des eaux du
lac, base fondamentale de tout leur calcul, ils auraient dû faire faire
des observations simultanées, répétées toutes les cinq ou les dix minutes,
non seulement dans le port, mais surtout dans le lac, en amont
des jetées de Genève, pour tenir compte des oscillations des seiches.
L’importance absolue, la nécessité de ces lectures multipliées sera
démontrée par le tableau suivant :
Hauteur
Jaugeage
Limnimètre Limnographe Limnimètre du lac
du de de adoptée
n° Epoque Echelle B Jardin anglais Sécheron. Vevey par F.-A. F.
10 1873 . 2.43” 2.405“ - 2.481” 2 481“
11' Id. . 1.95 -7 2.005 . 2.070 2.065
12 Id. 1.51 . 1.625 1.599 1-.665
13 Id. 1.18 1.245 1.275 1.267
14 1874 0.80 0.845 0.873 0.855
15 1877 2.6,35 (‘) 2.725 (*j .2.725
16 1882 0.995 (<) - 1.002 ~ 1.002
17 1883 2.425 (h 2.503 2.503
Dans ce tableau j ’ai mis en présence, pour les jours des jaugeages,
les lecturès faites :.
a au limnimètre B de MM. Pestalozzi etLegler, vers le débarcadère
des bateaux à vapeur de la rive gauche, à une dizaine de mètres aval
du limnimètre du Jardin anglais.
b au limnimètre à flotteur du Jardin anglais, d’après les notes de
l’Observatoire de Genève.
Í1) Le même jour les lectures faites au Jardin anglais par les agents des Ponts et
chausséés vaudois donnaient :
jaugeage 15 18 juillet 1877 2.685”
—' 16 14 février 1882 1.005”
— 17. 23 juillet 1883 2,415”
C2) Gejour-là, 18 juillet 1877, la lecture faite au limnographe de Morges donnait
2.725”. Les différentes observations de hauteur de l’eau sont parfaitement concordantes
quand elles sont faites dans le lac lui-même.