autour de 24cs par litre de résidu sec dans la première moitié de l’année,
oscillant autour de 19°s dans la deuxième moitié.
b La teneur en alluvion suspendue varie considérablement : en
hiver, elle est à peu près nulle et les eaux du fleuve, d’un bleu légèrement
teinté de vert, sont presque limpides ; elle s’élève dès le premier
printemps, lors de la fonte des neiges basses; elle atteint son maximum
en été, où elle dépasse 2? par litre. Les eaux sont alors d’un gris jaunâtre,
presque absolument opaques, et forment un écran impénétrable
à l’oeil sous quelques centimètres d’épaisseur. En automne, les
eaux redeviennent limpides et perdent leur charge d’alluvion. ‘
c La teneur d’alluvion en suspension croît à peu près régulièrement
en fonction directe de la hauteur des eaux du fleuve et de son débit.
On constate cependant une différence entre la période où les eaux
sont en crue et celle où elles sont en décrue; leur teneur en alluvion
pour le môme débit est beaucoup plus faible dans la deuxième moitié
de l’année.
d La densité des eaux du Rhône est très généralement supérieure à
celle du maximum de densité de l’eau distillée. Un seul échantillon, le
N° XII, du 21 août 1886, avait une densité inférieure à 1.000.
Cherchons à obtenir de ces observations isolées, exprimant le transport
du Rhône, des faits intéressant la physique du lac. Pouvons-nous
en tirer'la valeur- annuelle de ce transport? Je le crois, si du moins
on ne nous demande pas une approximation trop exacte. ( ’)
En rapportant la charge d’alluvion du Rhône à la hauteur du fleuve
ou à son débit au jour de la prise des échantillons, j ’ai reconnu que cette
charge d’alluvion en suspension varie suivant- que le Rhône est en état
de crue ou en état de décrue. J’ai essayé, en corrigeant par la méthode
graphique les irrégularités de l’expérimentation, de dresser un
tableau (d’approximation très peu serrée), dans lequel j’exprime la
charge d’alluvion impalpable en suspension, traduite en grammes par
mètre cube pour les différents débits du fleuve, soit en crue, soit en
décrue :
¡g II serait fort désirable qu’an physicien entreprît sur le Rhône du Valais un
travail complet, analogue à celui que le Dr B. Baëff fait sur l’Arve; nous donnerons
plus loin un extrait de ce dernier travail.
Charge d’alluvion
Débit du Rhône en crue en d é c ru e
\ sec
00
© 00
40ï m3
80 550 200
120 950 400
160 1250 630
200 1530 810
240 1740 990
280 1940 1160
320 2100 . — ■
360 2250 —
En utilisant les valeurs de ce tableau et connaissant d’autre part le
débit moyen du Rhône pour les divers mois de l’année 1886, j ’ai établi
le transport d’alluvion, suspendue et dissoute, de cette année. Dans
une première colonne, je donne le débit moyen d’après les hauteurs
du fleuve; dans les colonnes 2 et 3, je donne la charge d’alluvion par
mètre cube, l’alluvion suspendue dépendant du débit du fleuve en crue
ou en décrue, l’alluvion dissoute d’après les chiffrés des analyses
Buenzod; les colonnes 4 et 5 donnent le transport en kilogrammes
par seconde des deux types d’alluvion; la dernière colonne, le transport
total.
1886 Débit. Charge p a r m 5.
Alluvion
' suspendue dissoute
Traiisport p a r seconde.
Alluvion
suspendue dissoute total
m3 sec gr. m3 gr. m3 kg. sec kg. sec kg. sec
janvier 47.0 120 230 6 11 17
février 45.2 70 230 3 10 13
mars 57.3 250 250 14 14 28
avril 79.2 550 255 44 20 64
mai 132.2 1050' 250 139 33 172
juin . 198.8 1530 230 304 46 350
juillet 381.7 2320 215 886 82 968
août 281.7 1180 190 332 54 386 ‘
septembre 227.2 940 180 214 41 255
octobre 123.2 430 185 53 23 76
novembre 84.3 220 192 19 16 35
décembre 47.8 40 210 2 10 12