talus du lac très inclinés et très profonds. Peu de falaises, grève caillouteuse
peu large, pas de beine. Il y a sur cette côte un seul delta
torrentiel, celui de la Morge de St-Gingolph, comparable en tous
points à ceux des torrents du district de Vevey. Sa pente est de 65
pour cent.
5° Entre Amphion et Thonon s’étend l’énorme delta de la Dranse,
de 2km de saillie sur la côte, de 10km2 de superficie dans la partie
émergée. Il est le plus important du lac après celui du Rhône; il a
tous les caractères typiques que nous avons décrits dans nos généralités.
La pente de son talus est de 40 pour cent.
6° De Thonon à Yvoire est un golfe large et profond', la G r a n d e -
C o n c h e , au fond duquel les alluvions de deux ruisseaux, le Redon
et le Foron, ont formé un cordon littoral avec des lagunes, et une
plaine sableuse avec des dunes. C’est l e seul point du lac où je connaisse
cette dernière formation.
7° La p o in te d ’Y v o ire est remarquable par le beau développement
de ses falaises et par la moraine de gros blocs glaciaires qui
apparaît sur la beine, m o r a in e l i t to r a l e .
8° De Nernier à Genève la côte ne présente à signaler, en fait de
de détail important du relief, que le promontoire immergé des H a u ts -
m o n ts ; je l’ai décrit plus haut.
Je veux encore indiquer dans la rade de Genève la formation des
a r a n s que j’ai décrite à propos de la côte de la plaine du Rhône
(page 83). Je rappelle que nous appelons arans des promontoires immergés,
plus ou moins obliques à la ligne du rivage, qui s’avancent
sur le bord libre de la beine ou apparaissant sur la beine elle-même ;
ce sont des h a u ts -fo n d s sur sol d’alluvion. L’on voit fort bien cette
formation des arans sur la belle carte de la rade de Genève levée en
4880 par E..Merle d’Aubigné. (*) Sur la rive gauche on reconnaît
cinq pointes sous-lacustres s’avançant plus ou moins en avant ; sur la
rive droite il n’y en a que deux. La saillie de ces arans de Genève est
peu considérable, elle n’est que de 30 à 50cm au plus : mais ils n’en
sont pas moins très bien visibles sur cette carte à grande échelle où
les courbes horizontales ont une équidistance de 10em seulement.
Je résumerai la nature des côtes du lac Léman en suivant ses
(h Plan de situation du Banc de Travers d’après les sondages faits en fé vrier et
mars 1880.
rivages et en indiquant les caractères généraux de l’appareil côtier
tel qu’il se développe successivement en partant des bouches du
Rhône :
Rive droite.. Des bouches du Rhône à Villeneuve. Plaine
du Rhône, C ô te d ’
Delta du Rhône, alluvion.
Delta de la Tinière, id.
De' Grandcbàmp à Veytaux, côte rocheuse, érosion.
Veytaux, delta de la Veraye, alluvion.
Golfe de Territet, érosion.
Delta de la baye de Montreux, alluvion.
Golfe de Vernex, érosion.
Delta de la baye de Clarens, alluvion.
Du Rasset à Vevey, érosion.
Delta de la Veveyse, alluvion.
De Corseaux à Lutry, (’) érosion.
Delta de la Paudèze, alluvion.
De Pully à Cour sous Lausanne, érosion.
Delta du F.lon, -alluvion.
Golfe des Pierrettes, embouchure de la Tsamberonne.•
lagunes, id.
Pointe de St-Sulpice, falaises, érosion.
Delta de la Venoge, alluvion.
Côte de Préverenges, falaises, érosion.
Delta du Rief, alluvion.
Delta de la Morges, alluvion.
Côte de l’ancienne Poudrière, falaises, érosion.
Delta du Roiron, alluvion.
Fraid’aigue, falaises, érosion.
Pointe de St-Prex, ancien delta, alluvion.
Golfe de la Moraine, falaises, érosion.
Pointe de Coulet, ancien delta, alluvion.
Côte de Ruchillon et de Fontanettes, falaises, érosion.
Pointe de Chanivaz, delta de l’Aubonne, alluvion.
Sous la Gordanne, stationnaire.
(1) Cette partie, toute en côte d’érosion, est interrompue à Cully par une pointe
d’alluvion formée par le transport du petit ruisseau torrentiel, la Gérine.