
 
		à un haut degré les méthodes  de  sondage  et  de  lever  de  ces  cartes.  
 Je  crois utile  de décrire ici leurs procédés,  qui  ont  été  appliqués  dans  
 toute leur perfection pour le lever  de la  carte  du Léman, au 1 : 25 000e  
 (atlas  Siegfried)  par M.  J. Hôrnlimann,  ingénieur du bureau  topographique  
 fédéral  dans  les  eaux  suisses,  et par M. A. Delebecque  et  les  
 agents  du  bureau  des  ponts  et  chaussées  de  l’arrondissement  de  
 Thonon,  pour les  eaux  françaises. 
 L’opération  (*)  du  lever  de  la  carte  se  décompose  pour  chaque  
 point  en  deux  manoeuvres,  la  mesure  de  la  profondeur  de  l’eau,  ou  
 le sondage,  et la  détermination  de la position  du  point. 
 Pour  le  sondage,  les  ingénieurs  suisses  emploient  actuellement  un  
 fil  d’acier de 0.8mm  de diamètre,  de la fabrique Felten  et  Guillaume,  à  
 Mülheim  sur le Rhin.  Ce  fil possède une  fprce  de  traction  de  100ks  à  
 la  rupture.  Avec  un  si  petit  diamètre,  300m  d’un  tel  fil représentent  
 une superficie  de75dm2 seulement;  cette  surface fest  lisse  et les  frottements  
 dans l’eau so n t très  faibles. 
 A l’extrémité libre  du fil  est  attachée une tringle  de  fer  qui traverse  
 un ou plusieurs boulets  de fonte. Pour les faibles profondeurs un poids  
 de  7k»  est  amplement  suffisant ; pour les fonds  de  150m  et plus,  on y  
 ajoute un  second boulet de 3kï,  ce qui  porte  à 10ks  le poids  du plomb  
 de  sonde. 
 Le fil  s’enroule  sur le tambour d’un treuil  établi  d’après  les  dessins  
 de M. l’ingénieur Haller de Berne  (fig.  9)rC’est  un solide bâti  de  fonte  
 qui porte le tambour,  avec  ses . manivelles,  le  compteur  et les poulies  
 de renvoi. Le tambour est actionné p ar une manivelle,  avec,un ou deux  
 engrenages, suivant le poids du plomb  de  sonde ; un seul homme suffit  
 à la  mettre  en  mouvement.  Le  tambour porte un frein puissant pour  
 modérer  ou  arrêter  la  descente  de  la  sonde.  Les  poulies  au nombre  
 de  trois  dirigent  le  fil  en  dehors  du  bateau  et  le  laissent  librement  
 tomber  dans  l’eau. ;Une  de  ces  poulies  est  calibrée  de telle manière  
 que la  circonférence  de  sa gorge  soit  exactement d’un mètre. Son  axe  
 s ’engrène  avec un  appareil à compteur qui indique le  nombre  de tours  
 de roue,  et de dixièmes  de tour, permettant  ainsi  d’apprécier  la  profondeur  
 à  un  décimètre  près.  Un  ingénieux  système  de  bascule  fait  
 désembrayer la roue  du  compteur  à  l’instant  où  le  plomb  de  sonde, 
 (!)  J. Hôrnlimann, Ueb.er Seetiefen messungen. Schw.-Bauzeitung. B° V I I1886. 
 en touchant le fond,  cesse  de peser  de  son  poids  sur  la  poulie  équilibrée  
 autour  de laquelle s ’enroule  le  fil. 
 Dans le littoral,  les  très  faibles  profondeurs  sont  mesurées  à  l’aide  
 d’une latte graduée qu’on plonge verticalement dans  l’eau. 
 La barque qui porte l’appareil à sondages;,  le  Sondeur,  est  du  type  
 de la cochere, bateau plat,  non ponté,  sauf  une  petite  chambrette  à la  
 proue;  elle  a deux mâts  dont  l’un  est voilier  et porte une voile latine,  
 l’autre  est  une  règle  graduée  qui sert  de mire  à  la  stadia  et  en même  
 temps  de mât pour les  signaux.  Quatre  avirons  servent  de moteur  au 
 (Eig.  9.) Appareil  à 'sonder  du  bureau topographique  fédéral. 
 Sondeur.  L’équipage  est  composé  de  l’ingénieur  hydrographe,  d’un  
 mécanicien  et  de  quatre  rameurs. 
 Le bateau  est dirigé sur la ligne  des profils  par  un  ingénieur  établi  
 sur la grève,  qui vise le navire à l’aide d’une  abdade  et  le ramène  sur  
 1 alignement par un jeu  de signaux  convenus.