8 fois dans ces 16 années; une variation dépassant 15cm s’est présentée
4 fois ; une seule fois, la variation a dépassé 20c”i'. Je vais analyser
ces cas très intéressants des plus fortes crues du lac.
Crue du 25 m a i 1818. Sous l’action des orages, du föhn et de la
pluie, le lac est monté d’une manière tout à fait insolite. L’orage a
commencé le 24 mai à 5'1 du soir. La pluie a été fort violente, ainsi que
le prouvent les mesures pluviométriques des 24 et 25 mai qui donnent
à Genève 57.1™m d’eau
à Lausanne 73.8 Trau
Grand St-Bernard v 44.3 —
à Græchen . 48.8 -, -r-
D’après les tracés du limnographe de Morges, le lac est monté de
155mm, du 24 mai à 5 >/2h s au 25 mai à la même heure ; la crue a continué
jusqu’au 26 mai à 10h s donnant une hauteur totale de 203mm.
Que nous n’ayons pas eu affaire à une dénivellation locale, cela est
prouvé par la comparaison avec les tracés du limnographe de Séche-
ron. M. Ph. Plantamour a obtenu pour ces jours les hauteurs suivantes
du lac, entre 9hm et 3hs.
24 mai \ .952™
25 — 2.076 crue en 24 heures 124mm
26 — 2.146 — , 70
crue totale 194™
'Nous pouvons donc accepter comme valable la crue donnée par le
limnographe de Morges de 155™ en 24 heures. Les barrages de Ge-
nève étaient entièrement ouverts; le débit de l’émissaire n’était entravé
par aucune manoeuvre extraordinaire. Cette crue, la plus forte
qu’ait enregistré l’histoire du lac avant le nouveau régime, est due
simplement à l’excès d’entrée de l’eaii par les affluents débordés.
Nous avons tiré des valeurs de cette crue le débit des affluents du
lac, et l’avons évalué à un total de 1475™^«= (voir page 362).
Crue du 3 octobre 1888. Nous avons cependant une crue, plus forte
encore, du lac, le 2-3 octobre 1888, qui a dépassé notablement celle
du 24-25 mai 1878. Mais les conditions n’étaient plus aussi simples; la
fermeture du barrage de Genève est' intervenue et a certainement
aggravé, et de beaucoup, la hausse extraordinaire du lac.
Le 2 octobre 1888 vers 2hs, un orage de pluie, sans manifestations
électriques, sans grand vent, mais avec pluie diluvienne, a éclaté sur
le bassin du Léman et de ses affluents directs, et y a versé une masse
considérable d’eau; la pluie ayant duré 24 heures et cessé le lendemain
à peu près à la même heure qu’elle avait débuté, nous pouvons
compter pour la chute des 24 heures la somme des lectures pluviométriques
des deux journées consécutives; cela nous donne les
chiffres que nous avons résumés page 296, soit en moyenne :
Sur la côte suisse du Léman 122.8mm d’eau.
— ~ savoyarde 164.0 . —
Sur le lac et le bassin des affluents directs 143.4 —
La pluie a été localisée sur la plaine suisse, le Jura et les Préalpes
suisses et savoyardes; le Valais a presque entièrement échappé à
Forage.
Sous l’action de cette pluie d’intensité excessive, le lac a subi une
crue considérable ; elle est constatée par toutes les observations faites
à tous les limnimètres du lac. Voici les chiffres du limnographe de
Sécheron d’une part, et la moyenne des chiffres des limnimètres de
Vevey, Ouchy,-Morges, Rolle, Nyon, Coppet.
Limnographe de
Limnimètres vaudois. Sécheron.
1 octobre 1.671m 1.652“
2 ‘ — 1.680 1.698
3 — 1.915 1.901
4 B 2.044 2.064
Si j ’analyse les tracés du limnographe de T h o n o n ,je trouve les
allures de la crue et j ’en détermine la valeur horaire :
Valeur horaire
de la„crue.
du 2 oct. 2lls au 2 oct. 8ils 8.0™m
8hs 3 - - 10hm 8.8
3 V 10hm 3 _ 4hs 13.0
_ 4hs — 10'is 8.0
■ E lO » " - 4 — 6h,n 4 ’2
De ces chiffres on voit qu’au moment de la hausse la plus rapide
du lac, la crue a eu uné valeur moyenne de 13m™ par heure et cela
pendant 6 heures de suite, ce qui exclut l’idée d’une dénivellation
locale..
Si nous cherchons sur les tracés limnographiques la crue la plus
forte en 24 heures, nous trouvons :