Ma coordination serait de 2.5mmtro p basse. Si nous écartons de cette
comparaison le maximum de 1822, pour lequel il y a manifestement
une erreur grave, (*) l’erreur est plus forte, et ma coordination est de
18mm trop basse.
3° L e s o b s e r v a t io n s d e J. F a v r e , notaire, à Rolle. Nous pouvons
comparer les lectures faites au limnimètre Nicod-Delom, de Ve-
vey, avec celles de J. Favre, notaire à Rolle, faites sur une échelle fixée
au mur du jardin Flick, (actuellement jardin Lappé). Favre avait
déterminé sur cette échelle la position du niveau Shuckburgh, (maximum
del775), soit au moyen de nivellements exécutés par Roger, juge
à Nyon, amateur, comme Favre, des études naturelles, soit par une
lecture simultanée, opérée le 17 août 1824, par Alfred Eynard, à la
Pierre du Niton dè Genève, et par F avre à Rolle. J’ai retrouvé dans
les notes(2) de Favre 47 lectures comparables à celles du limnimètre
Nicod-Delom, à savoir : 3 en 1822, 2 en 1824, 21 en 1826 et 21 en
1827.
J’en ai profité tout d’abord pour vérifier que l’équation du limnimètre
Nicod-Delom n’a pas changé entre ces dates extrêmes ; en effet,
la différence entre les deux séries d’observation ne varie pas systématiquement;
il y a des écarts provenant, soit de dénivellation de
l’eau, soit d’erreur de lècture, l’écart maximum étant 91mm ; mais étant
donné l’irrégularité des faits à observer, les deux séries sont remarquablement
parallèles.
En second lieu, j ’en ai tiré l’équation du limnimètre Nicod-Delom,
en supposant exact le niveau Shuckburgh, tracé à Rolle, et l’ai trouvé
être ZL + 4.369m, ce qui est de 28“ “ plus élevé que la cote que je lui
ai attribuée dans ma coordination. Mais Favre et Eynard, en établissant
leur niveau Shuckburgh, ont négligé la pente du lac qui devait ce rtainement
avoir une valeur sensible entre le banc du Travers et la
pierre du Niton ; je n’essaie pas d’apporter cette correction aux calculs,
car j ’estime que l’établissement d’une ligne de niveau de Rolle à
Genève, basée sur une seule lecture de la hauteur des eaux du lac est
trop incertaine. Mais je constate que cette comparaison m ’amène à un
(h L’erreur est dans la planche Develey. En effet, pour Mestrezat les maximums
de 1822 à 1823 sont à la même cote ; pour Nicod-Delom, il y a 12m,n d’écart ; à la
machine hydraulique de Genève, le maximum de 1822 est de 95 pouces, celui de
1823 de 94 pouces.; la planche Develey fait entre ces deux maximums une différence
de 128®"”.
(2) Notes manuscrites de Favre, Roger et Eynard, bibliothèque de Rolle.
résultat assez satisfaisant ; elle indique cependant que mon équation
du limnimètre Nicod-Delom serait de quelques centimètres trop basse,
que par conséquent les cotes que j ’ai tirées des observations de cet
instrument devraient être relevées d’autant.
4° Le n i v e l l e m e n t de l’ingénieur cantonal vaudois A. P ic h a r d ,
du 9 avril 1823, (*) établit que l’eau était, au port Tingry (1700“ en
amont du banc du Travers, rive gauche) de 25,1 pieds vaudois, sous
son plan de comparaison passant à 20 pieds sur le fond de la fosse
carrée de la petite pierre du Niton ; ce creux étant à RPN — 0,477“ ,
cela établit l’eau du lac à ZL -jft’0.993“ . Le limnimètre de Vevey marquant
ce jour-là 143 pouces de Berne, cela porte le .zéro du limnimètre
Nicod-Delom à 4.488“ , et ma coordination serait de 147“ “ trop
élevée.
D’autre part, ce même nivellement nous donne l’eau au pied de la
Pierre du Niton à 26 pieds au-dessous de son plan de comparaison.
Cette cote de l’eau sous la Pierre du Niton amènerait le zéro du limnimètre
Nicod-Delom à 4.218“ , et ma coordination serait de 123“ “
trop basse, à supposer que la pente de sortie du lac fût nulle. Quelle
était la valeur de cette pente ? Etait-elle de 9 pouces vaudois, 0.27“
jusqu’à la Pierre du Niton ? cela semble impossible à admettre. Je rappelle
qu’en basses e a u x , la pente jusqu’au Jardin anglais n’est actuellement
que de 1 à 2e“ .
J’invoquerai pour expliquer ces divergences des erreurs de lecture
ou des dénivellations accidentelles du lac. Quoi qu’il en soit, ma coordination
tient entre ces deux écarts.
5° Le minimum de 1826 a été extraordinairement bas on avait enlevé
tout le barrage pendant 12 jours, comme nous l’apprend une note
de G.-H. Dufour (1843). Dans les registres de la municipalité de Mor-
ges, en date du 10 avril 1826, nous lisons : « L’abaissement des eaux
est si remarquable au printemps de 1826, que les anciens ne se rappellent
pas de l’avoir vu aussi bas. » Le secrétaire municipal S. Pa-
che, fit mesurer par deux pêcheurs la largeur des grèves mises à sec
devant plusieurs points de la ville, et les chiffres donnés prouvent le
niveau prodigieusement peu élevé de ces eaux. Cela. correspond bien
aux cotes que donne notre coordination, qui attribue 0.306“ au minimum
de 1826, et fait remonter jusqu’à 1779, pour trouver un minimum
plus bas que celui-là, par 0.241“ .
(1j, Document des archives des Ponts et Chaussées, Lausanne.