tiens aujourd’hui à la ligne de chanvre, beaucoup plus sûre et plus
commode à manier.
J’ai employé pendant plusieurs années une corde de fil d’aloès ;
elle est plus légère et plus économique que la sonde de chanvre. Mais
elle est moins bien tordue, et celles que le commerce nous livre doivent
être, à force égale, de plus gros diamètre, ce qui est un grave
inconvénient. J’y ai renoncé.
, Je recommande pour l’étude des lacs dont la profondeur ne dépasse
pas 3 à 400 mètres une ligne"de chanvre ou de lin de 3, 4 ou 5mm de
diamètre, bien tordue, à 3 ou 4 torons de 2 à 3 fils chacun. Celle que
je possède, formée de 4 torons de 3 fils chacun, a une épaisseur de
5mm ; elle peut supporter sans se rompre 150 ks ; elle est fournie
dans le commerce au prix de 5 à 6 francs par 100m de longueur.
Pour l’usage d’une telle ligne de sondeje donnerai quelques recommandations
utiles.
a Avant tout la corde, qui est sur-tordue au sortir des mains du
cordier, doit être détordue si l’on veut éviter la formation de boucles.
Pour cela déroulez-la derrière le bateau en marche et laissez-la traîner
dans le lac pendant une demi-heure au moins, en l’enroulant à diverses
reprises sur le treuil. Poursuivez l’opération jusqu’à ce que la ligne,
devenue parfaitement souple, ne forme plus de boucles lorsqu’elle
n’est plus tendue,
b II est bon de vitrioler la corde pour éviter une trop prompte
détérioration. Pour cela plongez-la pendant 24 heures dans un baquet
contenant une solution de sulfate de cuivre au 1 : 15e, puis laissez-la
sécher. — Une corde faiblement goudronnée, quoique un peu moins
souple, est aussi très recommandable.
c II est indispensable de faire sécher la sonde après chaque journée
de travail avant de la rentrer en magasin ; si on la laissait enroulée sur
le treuil elle se moisirait et ne tarderait pas à se pourrir. Pour cela
déroulez-la en boucles lâches sur un bâton, à la mode des pêcheurs,
et suspendez-la dans un hangar où l’air circule librement. Une corde
ainsi ménagée durera des annéesr en gardant son intégrité des premiers
jours.
d Pour graduer la ligne de sonde je m’y prends comme suit. Je
plante solidement dans le sol deux piquets verticaux, à 5 mètres de
distance ; j ’enroule la corde mouillée autour de cette bobine en la tendant
convenablement ; je laisse sécher. Avec un pinceau je fais des
marques de couleur à l’huile qui atteignent tous les tours de la corde,
en rouge par exemple sur l’un des piquets désignant les dizaines de
mètres, en noir sur l’autre piquet signalant les demi-dizaines intermédiaires.
Pour distinguer les différentes dizaines, j’y ajoute des noeuds
de laine colorée ; la première dizaine à partir de 0, de 50, de 100, de
150 mètres, etc., est marquée par un noeud à côté de la tache rouge, la
seconde dizaine par 2 noeuds, la troisième par 3 et ainsi de suite. Je
distingue les séries de dizaines par la couleur différente des noeuds de
laine, le noir étant réservé à la première moitié d elà centaine, de 0 à 40,
de 100 à 140, et le bleu à la seconde moitié, de 50 à 90, de 150 à
190, etc. Je n’ai pas à craindre de confusion d’une centaine à l’autre.
Mon tableau de numérotation est donc :
Laine noire. Laine bleue. Laine noire. Laine bleue.
Tache rouge sans noeud, 0 50 100 150
» » un noeud, 10 60 110 160
> » " deux noeuds, 20 70 120 170
» » trois noeuds, 30 80 130 180
» - » quatre noeuds, 40 90 140 190
et ainsi de suite.
Quant au bout terminal de la sonde, de 0 à 20m, j ’y fais des marques
de mètre en mètre avec des taches de couleur à l’huile ou des noeuds
de laine. Gela a l’avantage de m’avertir, lorsque je relève la sonde, du