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 du Niton?  Ou  bien  faut-il  avoir  recours  à  un  mouvement géologique  
 local qui  depuis  1817  aurait  soulevé  la  région  de  Genève  ou  abaissé  
 la région  du Grand-lac ?  Je n’ose vraiment pas  choisir  entre  ces  explications  
 d’un fait inexplicable. 
 —  Quoi qu’il en soit,  en laissant ouvert ce problème de la divergence  
 entre  les  observations  genevoises  et  les  observations  vaudoises  des  
 maximums  de  1816  et 1817, je  crois  pouvoir  conclure,  en me  basant  
 sur  les  comparaisons  et  contrôles  dont nous  disposons  actuellement,  
 que,  pour  les  époques  antérieures  à  1840,  les  coordinations  de  ma  
 limnimétrie  sont  justes, probablement  à  quelques  centimètres  près,  
 avec une  tendance  à  être  un  peu  trop  basses.  -C’est la  même  conclusion  
 à laquelle  est arrivé,  par une toute  autre méthode, (4) M. l’ingénieur 
 A.  Burkli-Ziegler,  de  Zurich,  expert  du  Tribunal  fédéral  chargé  de  
 l’étude  de la  limnimétrie dans le procès  du Léman. (2) 
 Pour les  années  postérieures  à 1840,  nous  avons  un grand nombre  
 de contrôles  à notre disposition.  Il  serait oiseux  de les  énumérer  et  de  
 les  discuter. Notre  limnimétrie  est  aussi  exacte que  peut l'être un  résumé  
 d’observations  de  cette  nature.  Sa  précision  augmente  à  mesure  
 que l’on  se rapproche des  époques  contemporaines ;  elle  est parfaite  
 depuis l’ère  des  limnographes,  à partir  de'1876. 
 VARIATIONS  PÉRIODIQUES. ET  ACCIDENTELLES 
 Reprenons  maintenant les  chiffres  obtenus  pour  la  limnimétrie  du  
 Léman,  et  étudions  les  faits  généraux  qui  peuvent nous  intéresser,  à  
 savoir : 
 Le maximum  de 1816 a eu lieu le 20 aoûtfdu 15 au 18 août,le vent sudois a régné;  
 du 19 au 26, le vent du nord ; mais celui-ci était peu  intense, tellement que chaque  
 matin  le  calme  reprenait, excepté  dans  lésTjournées  du  20, 24  et 26,  où  les notes  
 de l’Observatoire  inscrivent  NE pour toute  la journée. C’était un temps  de  calme  
 avec tendance à une bise peu accentuée. Ce n’était pas une forte bise.’ — Le maximum  
 de  1817  a  eu  lieu  le  16 juilletà Genève, le  17  juillet à Vevey.  Le  sudois  a  
 régné pendant tout le mois jusqu’au 24, la bise du 24  au 80 ; le 24, lé lac avait déjà  
 baissé de 16cm ; et le maximum était dépassé  depuis  longtemps. Il  faut donc  écarter  
 l ’effet dé la bise pour expliquer la divergence entre lès observations du Grand-  
 lac et celles de Genève. 
 (>)  La méthode employée par M. Bürkli  eét la superposition  de  courbes graphiques  
 tirées  dos  observations  faites  aux  divers  limnimètres,  en  remontant  des  
 échelles  repérées à celles qui ne l’étaient pas. 
 (2)  Communication verbale de M. Bürkli. 
 Les variations périodiques journalières. 
 Les  variations périodiques  annuelles. 
 Les variations périodiques cycliques. 
 Les variations  systématiques ou  séculaires. 
 Les  variations  accidentelles. 
 1.  VARIATION  PÉRIODIQUE  JOURNALIÈRE 
 Y  a-t-il dans  la hauteur  du  lac  une  périodicité  correspondant  à  la  
 journée  de  24  heures  ?  Un  maximum  diurne  ou  nocturne  ?  A  cette  
 question,  la  réponse  est  sans  hésitation  négative.  Cette variation périodique  
 est insensible. 
 A quoi  serait-elle  d u e?  A des  variations  journalières  dans  le  débit  
 des  affluents.  Ces  variations  existent,  cela  est incontestable.  Pendant  
 la phase diurne de la journée,  les  neiges  et glaciers  fondent  avec plus  
 d’activité  que pendant la phase nocturne.  Chaque torrent glaciaire subit  
 une  crue  sensible  en  été,  dans  l’après-midi de  chaque journée  de  
 beau  temps  chaud.  Mais  la  longueur  du  cours  des  divers  affluents  
 étant  différente,  la  durée  du  parcours  de l’eau  des  diverses  sources  
 glaciaires  du  fleuve  est,  de même,  différente ;  ces  diverses  crues partielles  
 se  compensent  plus  ou  moins,  de  telle  sorte  que le Rhône,  le  
 seul  affluent  du  lac  qui soit  à  considérer dans cette question, intégrant  
 toutes  ces variations  élémentaires, ne montre plus  dans son  cours  inférieur  
 de  périodicité  journalière  appréciable.  Les  quelques  observateurs  
 que  j ’ai  pu  consulter  à  ce  sujet  n ’ont  pu  m’indiquer  l’heure  
 d’une crije  régulière  du Rhône, ou  plutôt,  ils m’ont  donné  chacun une  
 heure  différente  pour  le  moment  du  maximum,  les  uns  le matin,  les  
 autres  le  soir,  les uns  à  midi,  les  autres  à  minuit,  ce qui prouve  qu’il  
 n’y  a  aucune  constance dans le  phénomène. 
 Le  débit  du  seul  affluent  dont la variation pourrait  être  active  sur  
 le  lac  étant  ainsi  relativement uniforme,  et  aucune  autre  cause  de  variation  
 n’apparaissant  probable,  il  n’y  a  p as à  chercher  de variation  
 périodique  journalière  dans  la  hauteur du lac. Et dans le fait, jamais  
 les  courbes  des limnographes ne nous  en  ont montré  d’indices. 
 Je  dois  cependant  noter ici  deux  citations  qui  affirment  l’existence  
 d’une  crue périodique  journalière,  soit  du Rhône,  soit  du  lac. La première  
 est  tirée  d’un  article  du journal  Le  Confédéré  du  Valais  :  (*) 
 (*)  Reproduit dans le Nouvelliste vaudois du 18 septembre  1880.