ce dernier jaugeage fait en 4883 a peut-être rencontré des conditions
de l’émissaire notablement différentes de celles de 1873. Dans l’impossibilité
où je suis de faire rentrer ces deux derniers jaugeages dans le
rang, j ’en suis réduit à devoir déclarer qu’il y a dans mon tableau
incertitude sur les débits du Rhône quand le lac dépasse les cotes de
2.4 ou 2.5™.
Quoi qu il en soit, en régularisant par une courbe moyenne les irré-
gulai ités des observations accidentelles, j ’admettrai pour les années
1873 et 1874, et pour les années voisines, les débits du Rhône rapportés
à la hauteur du lac que voici ;
Hauteur Débit Hautéur du lac. Débit du Rhône. du lac. du Rhône.
2.5m barrage ouvert, 510m3sec 1.5™ barrage ouvert, 302m3seG
fcô ¡b
cc
1 1
480
456
1.4 — 282
2.2 1 ■ | 437 1.4™ barrage fermé, 157ni3sec
2.1 — 418 1.3 144
2.0 —
O 00
1.2 , — 131
1.9 — 380 1.1 ■ _ 117
1.8 ' U : 360 1.0 — 105
1.7 _ 340 0.9 —^ 91
1.6 ' H 320 0.8 — ■ 77
Dans la période nouvelle, depuis la régularisation du régime du lac,
depuis l’organisation des engins de 1883-1887, qu’avons-nous à notre
disposition pour le débit du lac ?
Dans ce nouvel état de choses, l’occlusion du Rhône est parfaite
lorsque tous les barrages sont fermés ; lè libre passage de l’eau est
assuré lorsque les barrages sont ouverts."!! semblerait donc que l’on
puisse établir des rapports simples entre la hauteur du lac et le débit
de l’émissaire dans ces deux états des barrages. Mais dans la pratique
jusqu’à présent adoptée, les faits sont plus compliqués. Dans le régime
des grandes eaux, le barrage à rideaux est ordinairement tout ouvert;
mais à côté de-cela les vannes accessoires, écluse Séchehaye, vannes
de.l ancienne machine hydraulique, sont tantôt ouvertes ou fermées :
il est bien peu de jours où le directeur des eaux de Genève n ’ordonne
quelque modification à 1 état du barrage. Dans le régime des basses
eaux, l’état du barrage est beaucoup plus constant et l’on pourrait
facilement établir les relations d’écoulement en fonction de la hauteur
du lac ; mais cela n’aurait que peu d’intérêt.
Je me contenterai donc de donner d’après les calculs de M. Legler le
débit du Rhône par le barrage à rideaux du bras droit du fleuve'toutes
vannes ouvertes. La hauteur de l’eau dans le port de Genève est mesurée
au limnimètre du Jardin anglais.
Hauteur de l’eau Débit du Rhône
dans le port de Genève. p ar le bras droit du fleuve.
~ 1.9™
1.6
1.3
1.0
0.7
0.4
297
259
221
182
146
Ces chiffres ne donnent ni les quantités d’eau qui s’écoulent par les
turbines de la machine hydraulique, ni celles que débitent les vannes
accessoires (écluses Séchehaye, roués Cordier, écluse de décharge) ;
ces quantités sont essentiellement variables, et il serait trop long de
chercher ici les formules qui les représentent.
Il faut donc renoncer à trouver dans l’état actuel des choses une
relation simple entre la hauteur du lac et le débit de l’émissaire. Le
Léman est aujourd’hui un étang d’usine dont le régime est artificiellement
réglé par les intérêts et les nécessités des machines hydrauliques
de Genève ; la hauteur de ses eaux n’est plus régie p a rle jeu libre des
faits naturels. Je ne m’en plains pas, je le coilstate.
Il est cependant facile de trouver le débit de l’émissaire. Des observations
fluviométriques sont faites journalièrement à une échelle située
en aval du barrage, au-dessous de l’usine hydraulique de la Coulouvre-
nière. Des jaugeages, mesures directes et calculs de MM. Turrettini et
Butticaz, ont donné .les éléments d’un tableau graphique où le débit
du Rhône est indiqué en fonction de deux éléments variables : de la
hauteur de l’eau à l’échelle fluviométrique aval des turbines et de la
pente de l’eau dans le fleuve, entre les turbines et le confluent de
l’Arve. Cette pente est si faible depuis que le lit du Rhône a été dragué
et régularisé — sur une longueur de 1000™ environ, elle n ’est que de
20=™ aux basses eaux, de 50™ aux hautes eaux — que sa valeur est
d’influence considérable sur le débit du fleuve,. Ce tableau, dont les