mométriques de quatre stations, à savoir Genève 1864-1880, Morges
1864-66, Lausanne (Asile des aveugles) 1881-86, Vernex-Montreux
1864-72, et les présenter dans un tableau synoptique, en les ordonnant
en tant pour cent, d’après les demi-quadrants de la rose des vents.
Dans les diverses stations, l’on a pris au moins trois fois par jour la
direction du vent, sans tenir compte de son intensité ou de la nature
du courant d’air. C’est donc la direction de la girouette qui est indiquée
par ce tableau, quand il y a courant d’air.
Mais ce qui rend fort difficile l’utilisation du tableau, c’est l’intervention
de la rubrique du calme ; l’appréciation du calme est évidemment
très personnelle à l’observateur ; l’un appelle calme ce qui, pour
un autre, est une légère brise. Puis, il y a la situation de la station,
plus ou moins abritée, plus ou moins ventée. C’est ainsi que la girouette
de l’observatoire de Genève, au sommet d’une colline, entre la vallée
de l’Arve et le lac, ne perd pas un souffle d’air et qu’elle est toujours
en mouvement, alors que le calme plat peut régner sur le lac,, à ses
pieds. Morges est sur le chemin des brises lacustres, et le morget et le
rebat soufflent au fond de son golfe plus que partout ailleurs. L’asile
des aveugles de Lausanne, où les observations ont été faites jusqu’en
1886, est une station bien exposée au vent, mais elle est assez éloignée
du lac, et assez haut en-dessus de lui, pour échapper presque absolument
aux brises lacustres. Quant à Montreux, niché dans sa cachette
abritée contre tous les vents, sauf le vent sudois, il jouit d’un repos
admirable de l’air; souvent, tandis que la bise fait rage sur tout le Léman
occidental, le lac n’y est pas môme ridé. La côte de Montreux est,
au point de vue du calme, dans une situation trop protégée pour que
ses observations donnent une juste idée de l’agitation de l’air sur le
Haut-lac. Une girouette placée dans la plaine du Rhône donnerait de
tout autres résultats.
La signification du calme anémométrique est donc fort variable
d’une station à l’autre. Cela n’aurait pas grand inconvénient si cette
valeur n’influait pas sur les autres chiffres du tableau. Mais, quand
une rubrique peut varier dans les limites de 3°/0 à Genève à 90% à
Montreux, on comprend que tous les autres chiffres en soient considérablement
affectés et que la comparaison soit difficile. (*)
(') Le résumé de l’année météorologique 1890 de Genève, que M. A. Kammer-
mann vient de publier (Archives de Genève XXVI, 404,1891) justifie les réflexions
ci-dessus. En utilisant pour l’appréciation de la force du vent les données d el’ané-
Quoi qu’il en soit voici le tableau de M. Billwiller, en tant pour cent,
rapporté à 3 observations par jour :
Genève. Morges. Lausanne. Montreux.
N. 21.4 19.2 0.5 2.0
2 'ipj
11.5 5.9 21.1 1.3
; e. 4.7 0.1 0.5 0.6
S.-E. 5.3 0.1 1.6 1.4
S. 21.6 0.6 0.5 0.4
S.-W. 23.4 9.7 22.0 0.2
w. 5.2 2.4 1.0 1.0
N.-W. 4.0 0.5 3.8 3.0
Calme 2.9 61.5 49.2 90.1
Ce qui ressort le plus évidemment de ce tableau, c’est la proportion
des calmes qui serait, avec la réserve des points que j’ai indiqués :
à Genève 3 pour cent des observations,
à Lausanne 49 » »
à Morges 61 » »
_ à Montreux 90 . » »
En second heu, la direction dominante des courants d’air serait :
à Genève les vents du S. et S.-W., du N. et N.-E., soit les vents parallèles
à la vallée du Petit-lac ;
à Morges lès vents du N. et N.-E., du S.-W. et W., soit d’une part
les vents parallèles à la plaine suisse, soit d’autre part les vents perpendiculaires
à la côte;
à Lausanne, prédominance énorme des vents du N.-E. et S.-W., soit
les vents longitudinaux de la plaine suisse qui sont en même temps
perpendiculaires à la côte;
à Montreux enfin, les vents dominants sont ceux du N.-W. et du
S.-E,, soit les vents parallèles à la vallée du Haut-lac.
momètre Richard, installé récemment à l’observatoire, les météorologistes dà
Genève ont, pendant cette année, fait entrer dans M rubrique du calme tout courant
d-’air dont la vitesse était inférieure à 0.5m par seconde, ce qui correspond au
dçgré 0 de la Va échelle Beaufort employée dans les observatoires suisses. Il en résulte
que, pour cette année, le nombre des calmes s’est élevé à 29.6 pour cent observations,
donnant un écart de 23.9% sur la moyenne des 29 années normales 1847-75,
qui est de 5.7%. Pour cette année, le chiffre de 30% de calmes se rapproche donc,
sans les atteindre il est vrai, des valeurs indiquées pour les autres stations de la
région du Léman.