excédent d’humidité ; il est un vent chaud parce que, tombant des
hauteurs pour arriver au sol, il s ’est comprimé et a, par la chute,
élevé sa température. Les vagues de la vaudaire peuvent être énormes,
de Vevey à Morges; à Morges, elles sont parmi les vagues les
plus violentes que nous connaissions.
Je donnerai une idée de la fréquence de ce vent, d’après mes notes
de l’année 1877, à Morges.
Le vent est venu Les lames de vaudaire
1877 jusqu’à Morges sont venues à Morges
Janvier 4 fois 5 fois
Février '■ ■ 2
Mars 1 1
Avril 1 1
Mai 3 ' 1
Juin 1
Juillet 2 1
Août 1 —
Septembre •
Octobre
Novembre 1
Décembre 5 —
Année 19 12
Ainsi, d’après ces notes, la vaudaire aurait soufflé au moins 31 fois
sur le Haut-lac. Il est probable que nombre de cas de vaudaire m’ont
échappé.
IV. — Le joran, vent du nord-ouest, est rare et mal caractérisé :
il se confond avec le vent sudois dont il a tous les caractères, à savoir
d’être un vent continu, chaud èt humide, Sa direction fait seule use
différence, en ce qu’il enfile la région orientale du lac et que ses vagues
se font sentir jusqu’aux bouches du Rhône.
Nous retrouverons plus tard le joran parmi les vents d’orage.
On connaît la loi générale de succession des vents : après les vents
du sud viennent les vents d’ouest, puis ceux du nord. Quand un cyclone
passe au nord de notre région, il nous atteint par son bord antérieur,
nous sommes dans le courant d’air venant du su d ; plus tard, il
nous traverse par son bord méridional où régnent les vents de l’ouest,
puis par son bôrd postérieur, le domaine des vents du nord. L est ce
qu’exprime fort bien le dicton vaudois :
« Le joran qui suit le vent Ç)
Tient la bise par la man. » (la main)
3° VENTS D’ORAGE
A côté des brises régulières déterminées par les différences d’é-
chauffement de la te rre et du lac, à côté des vents généraux causés
par les grands phénomènes cycloniques de la circulation aérienne,
nous'avons à signaler les vents d’orage. Ils ne sont pas spéciaux au
lac, mais ils l’intéressent, soit par les vagues qu’ils soulèvent, soit par
les seiches qu’ils déterminent; ils sont du reste un des phénomènes
importants du climat dé la vallée. Nous allons donc essayer, non pas
d’en faire la théorie, ce n’est pas de ma compétence, mais d’en esquisser
les traits généraux.
L’atmosphère n’est jamais au calme absolu sur toute la terre. Par
suite des différences de température qui existent entre l’équateur et
les pôles, entre les continents et l’océan, il s’établit normalement la
circulation aérienne des vents alizés, moussons, etc.; ces déplacements
de l’air sont accompagnés, suivant les circonstances locales, de
compression ou de dilatation de l’air lui-même, de condensation de la
vapeur d’eau et de dégagement d’électricité, qui altèrent la sérénité
de l’atmosphère et qui donnent aux saisons et aux climats leurs caractères
Spéciaux, différents dans les différentes régions. C’est là un
premier ordre de perturbations atmosphériques, mais elles sont pour
ainsi dire normales ; elles sont soumises’ à des lois régulières ; sous les
mouvements qu’elles déterminent, on peut reconnaître le calme relatif.
C’est à des phénomènes de ce groupe, mais sur une échelle très
réduite, que nous pouvons rattacher les brises locales, de périodicité
journalière.
Un second ordre de perturbations atmosphériques comprend le s .
grands mouvements tourbillonnants des cyclones et anticyclones, qui
sont déjà plus irréguliers, plus accidentels, dont le développement,
(h Le vent du sud, le sudois.