Nous allons étudier ces deux parties, d’un coup d’oeil général, en
négligeant d’abord les. accidents locaux sur lesquels nous reviendrons
plus tard.
Les talus. Dans le Grand-lac les talus sont fort diversement inclinés.
Dans le Haut-lac ils ont leur maximum de pente dans la région
orientale ; à l’occident du profil Ouchy-Evian leur déclivité est beaucoup
plus douce. En môme temps leur hauteur varie ; elle dépend de
la profondeur du plafond dans la région considérée ; elle est moins
considérable aux deux extrémités du bassin, elle est à son maximum
dans la région centrale.
Un talus peut être constitué ou bien p ar des parois rocheuses ou bien
par des éboulis. Dans le premier cas il peut présenter toutes les irrégularités
de murailles verticales, de terrasses, d’escaliers, de ressauts
ou de replats dus aux accidents des rochers. Dans le second cas sa
pente a une courbe régulière; la déclivité est à son maximum dans les
parties supérieures et vient en s’adoucissant se rejoindre avec la plaine
horizontale du plafond.
Les talus en éboulis peuvent encore différer suivant la nature d e s .
éboulis. Ou bien ce sont des alluvions meubles dont lès matériaux
désagrégés s’étalent sur le talus en se dispersant suivant la grosseur
des fragments ; alors la pente est très régulière. Ou bien ce sont des
terrains glissant en masse, et alors la pente est plus irrégulière et plus
inégale. Nous allons trouver des exemples de ces divers types.
Le Léman ayant la formé d’uné vallée, ses talus peuvent se diviser
en talus te rm in a u x et en talus l a t é r a u x . Nous aurons donc :
Le ta lu s te rm in a l o r i e n t a l , le long de la plaine du Rhône;
Le t a lu s t e rm in a l o c c id e n ta l aboutissant à la barre de Pro-
menthoux.
Ces deux talus terminaux seront plus utilement décrits quand
je traiterai du plafond du lacj~ ils sont en effet l’origine et la fin du
thalweg du Grand-lac.
Le ta lu s l a t é r a l s e p t e n t r io n a l , le long d e là côte suisse, commence
à Villeneuve et se termine à la pointe de Promenthoux.
Le ta lu s l a t é r a l m é r id io n a l, le long de la côte savoyarde, commence
au Bouveret et se termine à la pointe d’Yyoire.
Les allures des deux talus latéraux sont à peu près les mêmes.
L’un et l’autre sont plus inclinés, très inclinés même, dans la partie
orientale en pente beaucoup plus douce dans la partie occidentale du
Grand-lac. Aboutissant l’un et l’autre au plafond du lac, leur hauteur
suit les mêmes variations que la profondeur de celui-ci ; elle n’est que
de 75™ à leur origine sur la plaine du Rhône ; elle attëint progressivement
300m vers le milieu de la longueur du Grand-lac, à Ouchy-Evian,
pour décroître progressivement jusqu’à la barre de Promenthoux où
elle n’est plus que de 6Qm.
Le plafond du lac étant dans la partie occidentale du Grand-lac rejeté
sur la côte de Savoie, le talus latéral méridional est plus incliné que le
septentrional. Cela est surtout apparent entre les profils Ouchy-
Grande Rive et Auboùne-Thonon.
En général la pente du talus est assez régulière ; il n’y a que peu de
ressauts et de terrasses ; celleS-ci ne sont que locales. Aucune d’elles
ne représente un niveau, horizontal ou incliné, reconnaissable sur l’ensemble
du lac ■ou sur une notable partie du talus ; il n’y a donc pas
trace d’une ancienne ligne de rivages à un niveau inférieur à la nappe
actuelle du lac. Nous pouvons en déduire une notion importante pour
l’histoire ancienne du. lac : Depuis que la vallée du Léman est occupée
par le lac, la hauteur de ses eaux n’a jamais' été, pendant un temps
suffisant pour produire des atterrissements reconnaissables, à un niveau
plus bas que le plan limite inférieure de la région littorale.
La pente moyenne des talus, leur largeur et leur hauteur totale au-
dessus du plafond du lac sont données dans le tableau suivant. Là où
il y a des inégalités de pente j ’indique la pente maximale. Là où il y
a des deltas saillants je prends, pour mon point de départ à la rive, la
ligne générale des côtes et non la pointe basse alluviale. Autant que
possible j ’ai suivi la ligne de plus grande pente. J’ai laissé les talus
des deltas pour une étude ultérieure.
Largeur du talus. Hauteur. Pente moyenne. Pente maxim.
Côte suisse. m. Wi.
Chillón, 75 80 0.94 1.37
Territet, 375 105 0.28 0.37
Vernex, 550 125 0.23 0.53
Bassets, 950 145 0.15 0.40
Pointe de Peilz, 1025 175 0.17 0.83
Corsier, 775 220 0.28 0.50
Rivaz, 875 255 0.29 0.51
Treytorrents, 1650 270 0.17 0.40