nous trouvons les variations générales suivantes dans la valeur des
pluies à Genève :
mm
1864 minimum par 752
1867 maximum » 847
1869 minimum ' » 741
1872 maximum (l) » 828
1874 minimum ». 788
1877 maximum » 960
1884 minimum » 780
1888 maximum (1) » 963
Dans cette suite d’années, nous sommes également loin du maximum^)
de 1841, par 1014oem, et du minimum de 1836, par 673mm. J’ai
l’impression que nous sommes très près de la moyenne générale. Cela
m’est confirmé par la comparaison entre la moyenne générale de nos
25 années, 843mm, et la moyenne générale de 65 années, 1826-90, qui
donne 834mm. L’écart n’est que de 9mm, ce qui est très peu de chose,
et je puis admettre que les moyennes de mon tableau général sont fort
près de la réalité.
Il serait fort désirable que nous pussions tirer de ces chiffres la
valeur moyenne de la chute d’eau sur l’ensemble du bassin d’alimentation
du lac, pour la comparer au volume d’eau qui s’écoule par le
Rhône à Genève ; mais il n’est pas possible de le faire avec précision.
Les stations pluviométriques sont trop inégalement réparties ; nous
tiens les mo y enne s s e c onde s ; les moyennes secondes me servent à obtenir
les mo y e n n e s t r o i s i ème s et ainsi de suite. Les moyennes secondes que
j’ai utilisées dans l’étude actuelle représentent donc la valeur de l’année considérée
multipliée par 3, celles des années voisines, la l re antécédente et la l re conséquente,
multipliées par 2, et celles des voisines suivantes, la 2e antécédente et
la 2e conséquente, multipliées par 1. La courbe compensée que j’ai tracée avec les
valeurs de ces moyennes secondes est assez adoucie pour montrer parfaitement
les variations générales.
(*) Si je fais la même opération sur les chiffres moyens des pluies de Genève, St-
Bernard, Martigny et Lausanne, je ne vois plus apparaître le maximum secondaire
de 1872 et, par conséquent, le minimum de 1874 disparaît aussi ; en revanche, j’ai
un maximum en 1881. Les valeurs extrêmes des moyennes secondes sont dans
cette série: ^ .
1866 maximum 953
1870 minimum 835
1877 maximum 1103
1879 minimum 1057
1881 maximum 1100
1884 minimum 990
1886 maximum 1024
(2) Maximum des moyennes secondes ; voir la note 4 de la page précédente.
n’avons pas assez d’observations sur les hautes régions des Alpes du
Valais qui doivent être des condensateurs puissants de l’air humide
arrivant de la plaine ; les seules stations du St-Bernard et du Simplon
ne suffisent pas pour donner des bases suffisantes pour l’appréciation
de la chute d’eau sur les Alpes bernoises et valaisannes.
Le chiffre que nous tirons de la somme des m oyennes des 30 stations
est 1000.1 ram. 11 est probablement assez éloigné du chiffre réel qui exprimerait
la hauteur moyenne de la chute d’eau annuelle sur le bassin
d’alimentation du Léman.
Pour arriver à un résultat plus précis, j’ai établi, sur la base des
chiffres de mon tableau, une carte des pluies du bassin du Léman que
je donne, planche III, 0 à l’échelle du millionième ; après avoir marqué,
en chiffres rouges, les valeurs annuelles des pluies de nos stations j ’y
ai tracé les courbes i s o h y è t e s de 10 en 10 centimètres, c’est-à-dire
que j ’ai divisé le pays en zones où la hauteur annuelle de la chute d’eau
diffère de 1 décimètre. Je les ai teintées,avec des tons rouges de plus
en plus foncés ; la première zone, la plus claire, qui occupe le centre
du Valais, a une chute d’eau inférieure à 0.6m ; la dernière zone, la
plus foncée, sur le sommet du Jura, aune chute d’eau de plus de 1.5m.
Je suis obligé de faire des réserves très accentuées sur l’incertitude de
la position de ces courbes '; si dans la plaine suisse, le Jura et les Alpes
vaudoises, les stations sont assez Serrées pour donner une probabilité
suffisante à la carte des pluies; dans la partie montagneuse'du Valais
au contraire, les stations sont trop disséminées et les conditions pluviométriques'sont
trop variées pour que nos courbes isohyètes y aient
aucune rigueur. Je les ai tracées suivant les probabilités générales,
mais dans la nature elles" doivent avoir une complication beaucoup
plus grande. Ces mêmes réserves sont applicables aux résultats numériques
que j’en ai tirés. J’ai planimétré les aires des différentes zones
de la carte et je suis arrivé à une moyenne de 909mm pour la chute
d’eau annuelle sur l’ensemble du bassin du Léman (Rhône valaisan,
affluents directs du lac et lac lui-même) ; j’évalue l’incertitude de ce
chiffre à 3 ou 4 centimètres. Une chute d’eau annuelle de 91 + 4cm,
c’est la valeur que nous utiliserons pour nos calculs de l’alimentation
du Léman.
(4) Voir plus loin, page 304.