équidistantes qui figurent le relief. Dans les cartes de l’atlas Siegfried,
ce sont des courbes is o h y p s e s , soit de môme altitude, rapportées au
niveau de la mer ; l’on est parti de la supposition que le repère de la
Pierre du Niton est à l’altitude 376.86m. Comme nous l’avons dit il y a
lieu d’apporter à cette altitude et par conséquent à celle de chacune
des courbes isohypses qui en sont déduites une correction de — 3.4m.
Les isohypses de l’atlas Siegfried ont une équidistance de 10m. Pour
ma description je me servirai de préférence des courbes is o b a th e s
soit courbes d’égale profondeur rapportées au niveau moyen du lac.
Ma carte au 1 :100 000e est établie sur ce système avec équidistances
des isobathes de 25™.
Le second point est le niveau moyen du lac qui a servi à la détermination
des profondeurs, soit à l'établissement des courbes isobathes.
Ce niveau est celui admis par les ingénieurs suisses et français, 1.56m
au-dessous du repère de la Pierre du Niton (RPN — 1.56m) soit à l’altitude
absolue 375.3m quand on donne à RPN la cote 376.86m. Le
plan du niveau RPN — 1.56m diffère de trop peu du. niveau moyen des
eaux du lac, (*) lequel, est du reste variable suivant l’état des débouchés
du Rhône de Genève, pour que j ’aie songé à m’écarter de cette
valeur qui a passé depuis longtemps dans l’usage général.
ni. Le relief en creux du lac Léman.
Pour utiliser la carte hydrographique, à l’échelle du 1 : 25000e, que
nous devons aux ingénieurs suisses et français, je pourrais faire de
deux manières la description du relief du lac. En premier lieu d’une
manière empirique en étudiant simplement les profils longitudinaux et
transversaux. En second lieu d’une manière systématique en divisant
le relief en régions et en cherchant à les caractériser. Pour éviter des
double-emplois et pour simplifier, je m’en tiens à la seconde méthode.
Le lecteur pourra retrouver la plupart des faits que j’ai à décrire ici
dans la carte au 1 :100 000e avec isobathes de 25m qui accompagne
ce volume ; mais il ne doit pas oublier que les détails précis ont été
tirés de la carte originale à l’échelle de 1 : 25 000e avec équidistance
des courbes de 10m qui a servi de base à cette étude.
(*) Depuis la convention intercantonale de 1883,- ce niveau moyen est EPN—l.R0m:
Il y a lieu avant tout de séparer nettement dans le lac deux régions,
la rég io n l i t to r a l e et la r é g io n p r o f o n d e . La r é g io n l i t to r a l e
que je limiterai à la courbe isobathe de 25m (ou isohypse de 350““), est
fort compliquée et très intéressante. Sa structure est la résultante du
jeu alternatif de l’érosion des rives, de l’alluvion des affluents, de l’action
des vagues. Elle mérite une étude attentive, dans laquelle nous
aurons à considérer aussi bien la nature et la structure du sol que
son relief. Je lui consacrerai un paragraphe spécial.
Ici je me borne à constater que sa largeur et son importance sont
fort différentes d’une région à l’autre du lac. Sur les côtes rocheuses
et à talus inclinés comme celles de Lavaux et la rive de Savoie, du Bou-
veret à Evian, sa largeur est nulle ou très faible. Ailleurs, en particulier
devant la plaine du Rhône et près de Genève, elle atteint une étendue
considérable et dépasse même un kilomètre de largeur. J’aurai à expliquer
la raison de ces différences.
Je commencerai par la région profonde.
En laissant donc de côté pour lé moment le littoral et en me limitant
ici à la région profonde, je constate tout d’abord que le lac, au
point de vue de son relief comme dans sa forme extérieure, se divise
tout naturellement en deux parties, le G r a n d - l a c et le P e t i t - l a c .
Je les étudierai successivement.
1° Le Grand-lac.
La partie orientale du Léman, depuis les bouches du Rhône jusqu’au
détroit de Promenthoux, est un bassin unique et indécomposable ; il
n’est point séparé en cuvettes distinctes ; aucune barre ne le découpe
ni dans sa longueur ni dans sa largeur. Pour le décrire je considérerai
successivement le p la fo n d du lac et ses t a lu s .
Les ta lu s d’un lac sont les bords immergés du bassin, plus ou
moins inclinés, qui, partant de la rive, aboutissent à la plaine des grandes
profondeurs ou plafond du lac.
Le p la fo n d du lac est la plaine plus ou moins égale qui constitue le
fond du bassin. Etant donnée la forme allongée du Léman, nous pouvons,
indépendamment de toute notion sur son origine, le comparer à
une vallée. Le plafond du Léman sera donc le th a lw e g de la vallée. ( ‘)
I1) Le plafond d’un lac n’est pas nécessairement un thalweg : ainsi les plafonds
es acs de cratères, ceux des chotts du Sahara, etc., ne sont ni des fonds de vallées
d’érosion, ni des fonds de vallées de plissement.