près St-Prex, à Founex, près de Céligny, (*) à Coppet, au Reposoir,
sous Pregny, près de Genève, et à Montalègre, sous Cologny, également
près de Genève. Ces dernières ont été étudiées fort attentivement
par Macaire-Prinsep, qui en a donné une bonne description, avec un
plan détaillé au 2000e. (2) On peut aujourd’hui, en mesurant la profondeur
de l’eau au point le plus avancé du bord de la chambre d’exploitation,
en déduire la hauteur approximative de l’eau au moment où
le creusement a été commencé. Voici les chiffres que nous obtenons
ainsi :
Carrière de Pully ZL + 0.37m M. Fl. Robert 1880.
CarrièredeFraidaigue ZL — 0.3m F.-A. Foré] 1880.
Carrière de Founex ZL, + 0.0m » 1892.
Carrière de Coppet ZL — 0.23m » 1892,
Carrière du Reposoir ZL — 0.05® JeanLombardetF.-A.Forell892.
Carrière de Montalègre ZL*^- 0.5m (3) » 1892.
D’après cela, à une époque inconnue que nous pouvons rapprocher
de l’an 1700, les basses eaux du lac descendaient aux cotes g - 0.3m
ou — 0.5m de notre échelle limnimétrique.
Quoiqu’il en soit, il est probable qu’à ces époques anciennes l’amplitude
des variations annuelles devait être considérable ; aux basses
eaux, le cours du Rhône était insuffisamment barré par des digues
primitives, et le lac devait s’abaisser considérablement en hiver ; les
hautes eaux devaient être surélevées par les obstacles nombreux qui
à Founex, devant la frontière du territoire entre le cercle de Coppet et l’enclave
de Céligny;
à Coppet, à environ 4/3 kilomètre au nord de la ville ;
au Reposoir, près Genève, devant la villa Rothschild ;
à Montalègre, sous Cologny, sur un kilomètre de longueur de la côte ; les plus
belles sont au nord du port de la villa Rrot.
(>) Dans le journal de la commission d’enquête de 1822, tenu par Nicod-Delom
(dossier appartenant à M. M, Morel), je trouvéTsur ces carrières de Founex une
note qui pourrait conduire à des recherches fructueuses : « En 1818 (lisez 1713) il
y a eu procès avec le baron de Coppet pour les droits d’exploitation d’une partie
de ces carrières, qu’il s’attribuait; on transigea. » Je n’ai pas su, jusqu’à présent,
retrouver les actes de ce procès.
(2) Macaire-Prinsep. Notice sur les travaux entrepris sur le niveau du lac de Genève.
Mém. soc. phys. Genève. V. 64:1824.
(3) Les chambres des carrières de Montalègre ont en général leur bord à la cote
ZL.ri; 0.5“ ; mais il y a, à l’extrémité nord du grand groupe des carrières.situées à
200m au nord du port Brot, deux chambres dont le bord descend à ZL — 0.9»' ; je
les ai visitées et mesurées deux fois en -mai 1892. Je préfère cependant m’en tenir
à la cote ZL — 0.5m qui est déjà suffisamment étrange.
obstruaient l’émissaire, les quatre rangées des pilotis du port, les
ponts, et enfin les nombreux moulins bâtis sur pieux, qui faisaient sur
les deux bras du Rhône une véritable ville lacustre.
2e période, de 1713 h 1820. De la période 1713 à 1820, nous
avons déjà quelques observations limnimétriques datant du milieu et
de la fin du siècle dernier et du commencement du XIXe ; elles sont
difficiles à coordonner avec les nivellements actuels. On peut cependant
être certain de quelques faits que je citerai en détail, vu leur intérêt
historique.
A. En 1739, ou peut-être déjà avant, l’ingénieur bernois Maritz, directeur
de la machine hydraulique de Genève, avait établi une échelle
limnimétrique, le premier limnimètre connu sur le Léman, consistant
en un pieu sur lequel étaient fichées des chevilles espacées de 3 pouces,
soit de 81mm; leur numérotation allant de haut en bas, l’échelle était
du type des limnimètres à zéro supérieur. Nous possédons encore des
observations régulières faites, chaque samedi, du 7 février 1739 au
31 mars 1752, plus quelques notes isolées ; les manuscrits en sont
conservés aux Archives d’Etat de Genève, dossier n° 4666. Nous les
utilisons dans notre tableau limnimétrique, mais en les accompagnant
des remarques suivantes :
L’échelle n’était malheureusement pas repérée et nous ne savons, pas
plus que M. H. de Saussure, (*) comment les rapporter à des hauteurs
connues. Les cotes des maximums et minimums que nous en tirons
n’ont donc pas de valeur absolue, mais seulement une valeur relative.
Nous déduirons de ces valeurs extrêmes l’amplitude de la variation
annuelle. Mais ici encore nous devons faire une réserve. Nous ne
savons pas la situation de l’échelle, mais elle était probablement près
de la machine hydraulique, autrement dit dans le Rhône, en aval du
port. P ar conséquent la pente variable de la sortie du lac entache ces
observations d’une erreur variable, si nous voulons en tirer la variation
de hauteur du lac. Nous ne savons comment corriger cette erreur. Les
valeurs de cette variation, telles qu’elles sont indiquées par notre tableau,
sont probablement trop faibles.
Nous donnerons encore dans notre tableau les dates des maximums
et minimums. Nous devons noter à leur sujet que ces dates ne sont
(2) Question du lac, p. 403.