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 HYDROLOGIE 
 Cette partie de notre livre doit traiter  du  régime des eaux du Lémart,  
 soit  des  variations  de  hauteur  de  sa  nappe.  Pour  l’étudier,  nous  le  
 décomposerons  en  chapitres,  à  savoir  : 
 1°  Le bassin d’alimentation  du Léman. 
 2°  Les petits  affluents  du lac. 
 3°  Le Rhône du Valais. 
 4°  L’émissaire du lac,  le Rhône  de Genève. 
 5°  La limnimétrie du Léman. 
 I.  lie bassin d’alimentation du Iiéman. 
 La terre ferme dont  les  eaux  se versent  dans  le  Léman  comprend  : 
 1°  Le  canton  du Valais, 5247km2, moins la vallée  du  Simplon  (145km2)  
 dont  les  eaux  s’écoulent  dans  la Doveria,  affluent  du Pô, et  le versant  
 nord du Grammont,  communes  de  St-Gingolph  et du Bouveret (15krri2),  
 dont les  eaux  sont  affluents  directs  du lac. ^ r 
 2°  La vallée  de la  Vallorcine,  canton  de  Chamonix  (Haute-Savoie),  
 de 40km2  environ,  dont les  eaux  s’écoulent dans le Trient. 
 3°  Les Alpes vaudoises,  dont les  eaux  se versent dans le Rhône par  
 l’Avençon,  la  Grionne et la Grande-Eau.  Leur superficie  est  d’environ  
 330km2. 
 4°  Une  partie  du  pays  bas  du  canton  de  Vaud,  de  Fribourg,  du  
 flanc  oriental  du  Jura,  du  canton  de  Genève  et du Pays  de Gex,  qui 
 envoient leurs  affluents  dans le lac  s u r  sa rive nord.  Environ 1470km2. 
 5»  Les  communes valaisannes  du Bouveret  et de St-Gingolph, 15km2. 
 6°  Le  Chablais  tout  entier,  dont  les  eaux  se  versent  directement  
 dans le lac  sur  sa rive gauche. Environ 860km2. 
 En  additionnant  ces  chiffres,  j’arrive  pour  le  bassin  d’alimentation  
 du  lac  à un total  de  7502km2. 
 D’après  les chiffres de la commission hydrométrique suisse, le bassin  
 hydrographique  total du  lac  en  amont  de Genève  étant  de  7994.5km2,  
 si j’en retranche la superficie du lac,  582.4km2,  il  reste  pour  le  bassin  
 d’alimentation lui-même,  7412.1km2,  soit 80km?  de moins  que  ne  donne  
 le  calcul  ci-dessus.  J’adopterai  de  préférence  le  chiffre  de  la  commission  
 hydrométrique. 
 Le  lac  n’est  en  superficie que la 1  :  12.8 partie  du  bassin d’alimentation  
 fourni  par  la  te rre  ferme,  ou  le  1  :  13.7  du  bassin  total  de  
 7994.5km2 dont les  eaux  s’écoulent à Genève. 
 Les 8000km2  du bassin  d’alimentation peuvent  être  divisés  en  zones  
 suivant leur  altitude. Une mesure approximative que j ’ai faite  en 1882,  
 d’après  la  carte  hypsométrique  suisse -au 1  :  500 000®,  m’a donné les  
 chiffres  suivants  : 
 Le la c  Léman  582km2 
 Le bassin d’alimentation  de  375 à  500m d’altitude  650 
 »  500 à  1000“   »  1210 
 _  f»  ^  1000 à  1500m  »  1060 
 V » .  ■  1500  à  2000m  » .   1350 
 Au-dessus  de  2000m  d’altitude  3150 
 En  y  comprenant  la  nappe  du  Léman,  cela  donne  une  altitude  
 moyenne  de 1944m. 
 Le nombre  des glaciers  qui  se  trouvent  dans  le  bassin  d’alimentation  
 du Léman  est  considérable.  Sur le  catalogue de Siegfried (*) j’en ai  
 compté 284. Dans  l’étude qu’a  faite en 1866  la  commission  hydrométrique  
 suisse, (2)  elle  en  a  reconnu  257.  Quant  à  leur  superficie,  elle 
 (*)  J.-J. Siegfried. Les  glaciers  de  la  Suisse,  rangés  par  régions  et  par  groupes  
 Zurich 1874. 
 ¡ ¡ f i   Nomenclature provisoire des glaciers du réseau limnimétrique suisse, dressée  
 par la commission hydrométrique en 1866.  Ce tableau  lithographié n’a pas  encore  
 été  publié  en  édition  définitive.  La  partie  qui  traite  des  glaciers  du  bassin  du  
 Rhône, et qui donne la superficie  détaillée  de  61  glaciers ayant plus de 4km2,  et en  
 un bloc la superficie totale de 196 petits  glaciers, a été  reproduite par M. Ch. Du-  
 four, président de  la  commission  hydrométrique,  dans  le  Bulletin  S. Y. S. N., X,  
 668,1870.