granit, blocs erratiques qui sortent de l’eau dans la partie orientale du
port de Genève, devant le quai des Eaux-Vives. C’est, des deux pierres
connues sous le nom de Pierres du Niton, celle qui est la plus éloignée
du rivage.
Le repère de la Pierre du Niton est désigné dans l’hypsométrie
suisse par les lettrés RPN, quelquefois PN. Exemple : Le seuil du
grand portail de la cathédrale de Lausanne est à l’altitude RPN
+ 1 5 2 .2 5 “ .
La plaque de bronze est, d’après les notes de Dufour, à un pouce
au-dessous du sommet de la pierre. Cette donnée a été confirmée par
une étude du repère faite en 1882 par M. l’ingénieur Guiguer de Pran-
gins, sous les ordres de M. L. Gonin, ingénieur des ponts et chaussées
du canton de Vaud. La plaque de bronze soit le repère de la pierre du
Niton est exactement à 27mm en contrebas du sommet du bloc. Une
cavité carrée située au sud de la plaque a son fond à 477“ “ en contrebas
du repère.
La grande pierre du Nitôn a son sommet, d’après M. Guiguer,
à RPN + 0.619“ 1
D’après le général Dufour, à RPN + 0.637
Les premières déterminations géodésiques ont été faites par des
mesures d’angles zénithaux.
En 1829 le colonel Filhon 0 du corps royal d’état-major de France
rattachait la Pierre du Niton à la hauteur de la Dole déterminée par le
colonel Coraboeuf. Il en tirait RPN = AA 378.669“ . (2)
En 1833 le colonel Filhon (3) donna une correction à ses calculs
primitifs et arriva pour le sommet de la petite pierre du Niton à
' AA 376.668“
ce qui donne pour RPN AA 376.641
Ce chiffre transformé en 376.64“ a été admis par le général Dufour
pour la base de l’hypsométrie des cartes fédérales suisses. Toutes les
(*) G. H. Dufour. Extrait' d’un mém. de M. Filhon, etc. Bibl. univ. Sc. et Arts LI,
217. Genève 1832.
(") Je désigne par ces deux lettres AA l’altitude absoluefau-dessus du niveau de
la mer.
(8) Lettres du colonel Filhon sur quelques corrections à apporter à l’extrait d’ùn
mém., etc. Bibl. univ. LII, 212. Genève 1833.
cotes d’altitude de l’atlas Dufour au 1 :1 0 0 000e sont rapportées à cette
valeur.
D’après le général Dufour la nappe du Léman, dans les eaux
moyennes, serait à 1.61“ au-dessous de ¡RPN, soit à l’altitude absolue
de 375.03m. Ce chiffre a été arrondi à 375“ dans la carte suisse au
1 :100 000e (feuilles xvi et xvn).
Une mesure de la hauteur des lacs suisses et en particulier du
Léman a été faite, de même par des mesures d’angles zénithaux, à l’occasion
de l’établissement du réseau trigonométrique de la Suisse. (*)
L’on est parti du sommet du Chasserai dont l’altitude absolue
était connue par les mensurations françaises. Celles-ci l’évaluaient à
1610.54 et à 1608.60“ . Le chiffre moyen 1609.57“ a été admis par les
ingénieurs suisses. Par des mesures d’angles, et en passant par
les points intermédiaires duChasseron, du Suchet, delà Dole, de Dougy
et de la tour de Nyon, l’on a trouvé pour la hauteur moyenne du lac
Léman (2) 374.6“ . (3) Il n ’est malheureusement pas dit comment cette
hauteur moyenne a été déterminée.
Puis sont venus les nivellements avec le niveau du géodésien, qui
perfectionnant de plus en plus leur précision nous ont amenés enfin à
des résultats satisfaisants.
En 1855 M. Schlemmer, ingénieur du chemin de fer de Lyon à
Genève, (4) |fit un nivellement partant du repère du pont de Tilsitt à
Lyon, dont l’altitude au-dessus de l’Océan était évaluée à 163.0“ . Il
trouva pour RPN la cote 376.99“ .
En 1858 (5) M. Bourdaloue, ingénieur du service spécial de la navigation
du Rhône, partant du même repère du pont de Tilsitt, arriva
par un nouveau nivellement à la cote de RPN =:AA 376.733“ .
En 1858 aussi, Bourdaloue relia le repère du pont de Tilsitt avec le
(*) Ergebnisse der Trigonom. Vermessungen in der Schweiz. Zurich 1840.
I2) Ergebn., p. 230.
(3) En note à la même page nous lisons que des observations de Henry et Coraboeuf
on est arrivé à 374.95”.' Je n’ai pas pu retrouver les éléments de ce calcul.
d) 1. Michel. Mémoire pour servir à l’hypsométrie du bassin du Léman. Bull. S.
V. S. N. VI, 372. — Je désigne par ces lettres le Bulletin de la Société vaudoise
des Sciences naturelles que j’aurai fréquemment l ’occasion de citer. Il se publie à
Lausanne.
(5) J. Michel. Mémoire, etc., loc. cit.