s’élève à environ 1000km2. Cette superficie des glaciers a été mesurée
en 1866 par la commission hydrométrique suisse et évaluée à 1037.3kmS
pour le bassin du Rhône valaisan ; les affluents directs du lac n’ayant
point de glaciers à leur source, ce chiffre peut être attribué à l’ensemble
du bassin hydrographique du Léman. Mais cette mesure ayant été
tirée de la carte fédérale suisse, dont les levés originaux ont été faits
de 1839 à 1860, pendant une phase de crue générale des glaciers, ce
chiffre est trop élevé pour une moyenne. Dans une révision des levers
au 50 000°, opérée de 1871 à 1880, en phase de décrue générale, on a
trouvé (*) pour 19 feuilles du Valais (l’atlas Siegfried dessine le Valais,
sur 27 feuilles) une diminution de superficie de 53.86km2. C’est donc à
moins de 1000km2, peut-être à 950km2 qu’il faut fixer la superficie des
glaciers du Rhône en phase de décrue générale; comme-chiffre moyen,
on peut adopter, me semble-t-il, environ 1000km2 pour la superficie
des glaciers et neiges éternelles qui, dans la période géologique
actuelle, versent leurs eaux dans le Léman.
La superficie du bassin d’alimenfàtion du lac étant de 7994.5km2 est
égale à l’aire d’un cercle de 50.45km de rayon. Si le centre de ce cercle
était placé au centre de figure du lac, sa circonférence passerait à peu
près à Pontarlier, Concise, Estavayer, Payerne, Bulle, Rougemont,
Ormonts-dessus, Anzeindaz, Vernayaz, le Buet, Sallanches, Thôrens,
Cruseilles, Chancy, St-Claude, St-Laurent, Nozeroi, Pontarlier.
Le bassin d’alimentation du Léman ést borné au nord et au nord-
ouest par le bassin de l’Aar, affluent du Rhin; à l’ouest par le bassin
du Doubs, affluent de la Saône, et par quelques ruisseaux affluents du
Rhône en aval de Genève; à l’est par le bassin de la Reuss, affluent du
Rhin; au sud par divers affluents du Pô, et par l’Arve, affluent du
Rhône en aval de Genève. Sur le plateau qui domine La Vaux, la ligne
de partage des eaux descend tellement au sud, que le bassin du Rhin
n’est distant que de 2.5km des rives du lac à la Tour de Gourze, au-dessus
de Cully, et même à 2km sur les flancs du mont Pèlerin, au-dessus
de Corseaux.
Ce bassin d’alimentation envoie ses eaux au Léman, d’une part par
le Rhône, le principal affluent du lac, d’autre part par une vingtaine
de rivières et un grand nombre de ruisseaux que nous appellerons
les p e t i t s a f f lu e n t s d u lac. Commençons par ces derniers.
(1) F.-A. Forel. Les variations périodiques des glaciers des Alpes, III« rapport..
Jahrbuch des sclrw. Alpen-Club, XVIII. 262. Bern 1883.
R. Petits a f f lu en t s d u lac.
La superficie totale du bassin d’alimentation des petits affluents du
Léman est de 2034km2 qui se répartissent comme suit :
Rive nord, ou rive droite, ou côte suisse 1173km2
Rive sud, ou rive gauche, ou côte savoyarde 861 »
Les rivières qui se jettent directement dans le lac sont :
S u r la rive droite : L ’E au-froide*, qui prend sa source au col
d’Ayerne entre les Tours d’Aï et Malatrait, passe à Roche et entre dans
le lac au sud de Villeneuve.
La T in iè r e prend sa source au col de Chaude, et entre dans le lac
au nord de Villeneuve.
La V e ra y e a sa source entre Naye et la dent de Merdasson et soit
embouchure à Veytaux.
L a 'b a y e d e M o n tr e u x ( 1) prend sa source à la Cape de Moine et
traverse le village de Montreux pour se jeter dans le lac.
La b a y e d e C la r e n s a ses sources soit au mont Folly soit à l’Al-
liaz, et se jette dans le lac entre Clarens et Burier. Elle divaguait autrefois
dans un large lit torrentiel. Une inondation désastreuse eut lieu en
1726. Divers travaux d’endiguement furent successivement emportés
par les crues du torrent; les travaux dirigés p ar Venetz en 18.34 furent
détruits par l’inondation de 1846. Les digues actuelles, construites de
1847 à 1852, sous la direction de J.-J. de la Rottaz, ont résisté à tous les;
assauts de la rivière.
La V e v è y s e recueille les eaux du versant occidental de la Cape de
Moine, la Dent de Lys, la Tremettaz, et aussi du Niremont; elle se.
jette dans le lac à Vevey. C’était autrefois un torrent incommode et.
dangereux. De grandes inondations, le 12 juillet 1701 et le 6 juillet 1726,
provoquèrent des travaux de contention. Mais l’endiguement définitif
et rationnel n’a été commencé qu’en 1883, sous la direction de M. l’ingénieur
cantonal L. Gonin; on peut espérer que le torrent est définitivement
dompté. .
(’) Ce mot de b a y e , qui est appliqué aux torrents du pays de Montreux, vient,
évidemment du mot patois de ba i, bief, ruisseau. L’orthographe locale est celle
que je donne et non b a ie comme l’écrit la carte Dufour. La carte Siegfried écrit.
B ey pour le ruisseau de Noville.