Ce qui a beaucoup influé sur les moyennes, c’est que les maximums
élevés, qui étaient l’exception dans la première moitié de la période,
sont devenus la règle dans la seconde. De 1840 à 1880, il n’y a qu’une
seule série de maximums bas, vers 1858, tandis qu’auparavant c’étaient
les séries à maximums élevés qui étaient l’exception. C’est ainsi que
le nombre des maximums bas est plus élevé dans la première moitié
de la période, le nombre des maximums hauts dans la seconde moitié;
ainsi que l’indique la groupement suivant :
Maximums avant 1840 après 1840
au-dessous de 2.0m 13 3
de 2.0 à 2.4“ 32 20
au-dessus de 2.4m 15 20
Ce fait devient très évident dans notre planche IV, si l’on y étudie la
Courbe compensée des maximums. On y voit la grande relevée que
subit cette courbe de 1858 à 1880.
Pour les maximums, ma conclusion sera donc qu’il y a tendance à
les voir se relever dans les années modernes ; tout au moins tendance
à une fréquence plus grande des maximums élevés.
A m p litu d e d é la v a r ia t io n a n n u e lle . La différence entre le
maximum et le minimum annuel, autrefois très forte, tend à diminuer
dans le cours du siècle. Avant 1840 elle était en moyenne de 1.72m,
après 1840 elle descend à 1.43m; différence 29cm. Cette variation est la.
conséquence forcée de celle que nous avons constatée chez les minimums.
A mesure que les basses eaux de l’hiver se sont relevées, sans
que les maximums de l’été aient subi un relèvement aussi considérable,
la différence entre les deux valeurs s’est atténuée.
M o y e n n e s a n n u e lle s . Elles se sont progressivement relevées.
Cela est déjà évident dans notre tableau B des moyennes vingtennai-
res ; cela est établi par notre tableau C où nous trouvons
avant 1840 moyennes annuelles 1.157m
après 1840 — .1.467
différence 0.310m
Ce relèvement tient en majeure partie au relèvement des basses
eaux qui entrent pour la moitié dans les moyennes annuelles, en faible
1749 et 1752 Observations de Maritz ;
1782 Réclamations et pétitions des communes vaudoises.
Mais, en l’absence d’observations repérables, il nous est impossible de comparer
ces crues du lac avec celles de notre période limnimétrique.
(jc.nc au loiovomcin ues naines eaux; ceia n a pas Desom ae démonstration.
D u ré e d e s h a u t e s e a u x . Si la hauteur des maximums n’a pas
considérablement changé dans le cours du siècle de nos observations
limnimétriques, il est en revanche une valeur qui s’est successivement
accrue, c’èst la durée des hautes eaux. Dans le début de notre ère limnimétrique,
la crue du lac commençait plus tard, finissait plus tôt, et
le nombre des jours à cotes élevées était moins grand que dans les
vingt dernières années. C’est ce que je montrerai par quelques chiffres.
J ’ai compté pour deux périodes, l’une la plus ancienne de notre îmi-
nimétrie de 1817 à 1839, Q) l’autre la plus récente de 1871 à 1883, le
nombre de jours pendant lesquels les eaux étaient au-dessus de la
cote ZL + 1.3m, hauteur qui était considérée comme la limite supérieure
des basses eaux ; c’était la cote à laquelle on enlevait le barrage
mobile du Rhône de Genève. Etonné de l’écart énorme qu’il y
avait entre les deux séries de chiffres, j ’ai répété le compte pour les
cotes 1.5“ et 2.0m, et je suis arrivé à des résultats analogues.
Le lac a été en moyenne au-dessus de la cote
Uim - 1.5“ 2.0"
1817-1839 133 jours 109 jours 45 jours
1871-1883 270 — ' 196 — 80 —
Différence 137 jours' 87 jours 35 jours
La durée des hautes eaux a presque doublé d’une période à l’autre
Pour la période 1817-39, j ’ai compté su r les registres du limnimètre
Nicod-Delom, à Vevey, les jours où les eaux étaient au-dessus des
cotes 125,116 et 96 pouces de Berne, ce qui, dans notre coordination,
correspond aux cotes ZL - f 1.287®, 1.506® et 1.994®. Comme il y a
une certaine incertitude dans l’équation de ce limnimètre, j ’ai voulu
me rendre compte de l’effet qu’aurait donné pour la durée des hautes
eaux une erreur de 5cm qui est, à ce que je crois, le maximum de l’erreur
probable. En prenant le nombre des jours dépassant les cotes
127,118 et 98 pouces de Berne, en fixant par conséquent la limite des
hautes eaux à u n niveau de 49®® plus bas, cela ne m’a donné un allongement
de la phase des hautes eaux que de 5, 4 et 6 jours. La dif-
; (’) Pour l ’année 1826, nous n’avons que des observations insuffisantes ; cette année
a donc été sortie de compte. 1