« C’est ce qui a lieu pour les particules solides en suspension dans
un liquide, et qui se meuv.ent du haut en bas. Pour les particules se
mouvant obliquement, la loi n’est pas la même; on le reconnaît immédiatement
en considérant celles qui se meuvent horizontalement ou
verticalement de bas en haut. Nous pouvons donc énoncer cette conclusion
:
« L o r s q u ’u n liq u id e c o n t ie n t u n e m a tiè r e s o lid e e n s u s 7
p e n s io n , on p e u t c a l c u l e r d i r e c t em e n t s a d e n s i té e n a jo u t
a n t le p o id s d e s p a r t i c u l e s .so lid e s au p o id s d u liq u id e , à
la c o n d i tio n q u e l ’on s o it e n d r o it d ’a d m e t t r e q u e la p r e s q
u e to t a l i t é d e s p a r t i c u l e s s o lid e s s e m e u v e n t v e r t i c a lem
e n t d e h a u t e n b a s . »
Odin arrivait ainsi par la théorie pure au même résultat que nous
avait donné, à M, Dufour et à moi, la voie d’expérimentation physique.
Je suis donc fondé à faire le calcul suivant :
Le 6 juillet 1886, l’eau du Rhône contenait une charge de 2.25s
par litre, d’alluvion impalpable sèche.
Cette alluvion, nous la connaissons quand elle est déposée au fond
du lac. D’après l’étude de M. le professeur E. Chuard (voyez p. 122),
sa densité est de 2.68.
Le volume d’eau déplacé par ces 2.25s est donc de 0.847e™3, soit
0.847s.
L’excès de charge par litre est donc 1.403s.
Avant d’arriyer à la densité de l’eau du Rhône, calculée d’après les
charges des matières dissoutes et suspendues trouvées par M. Buen-
zod dans les échantillons d’eau de St-Maurice, je dois faire intervenir
la notion de la température d’après les mesures faites par les g e n d a r mes
du pont de St-Maurice. Je continue ce calcul dans mon exemple
du 6 juillet.
L’eau avait ce jour-là une température de 10.7°. A cette température,
l’eau pure a une densité de 0.999 694 d’après la formule de Kopp, l’eau
distillée à 4.0° étant l’unité.
L’eau pure du 6 juillet pesait par litre . . . . . 999 694 m?
Elle contenait 2 4 0 d’alluvion dissoute donnant
dans l’eau un excès de Charge dé . . . . 148 »
2250®» d’alluvion suspendue donnant dans l’eau
un excès de charge de 1 403 »
le poids d’un litre était donc . . . . . . . . 1001 245™?
La densité de cette eau était donc 1.001 245.
Dans le tableau suivant, je répète ce calcul pour les-15 échantillons
d’eau du Rhône de 1886.
Ce tableau renferme :
Le débit approximatif du fleuve d’après lès lectures du jour à l’échelle
fluviométrique.
La température de l’eau d’après les observations des gendarmes de
St-Maurice.'
La teneur en matières dissoutes et en matières suspendues (alluvion
impalpable), d’après les analyses de M. Buenzod; ces valeurs sont
données à l’unité du milligramme par litre, soit ën millionièmes.
Enfin la densité rapportée à celle de l’eau distillée à 4° d’après les
.calculs ci-dessus exposés.
N° - Date Débit Teïnpérat. Matière Matièré én Densité
1886 du fleuve de l’eau dissoute suspension
m3 sec 9 mgr. litre mgr. litre
I 11 janvier 48 0,0 230 . 65 1.000 053
II 21 février 40 2.7 230 80 167
m 17 mars 42 4.2 250 39 — 169
IV 22 — 62 7.2 250 290 iË&f. 259
V 2 avril 80 9.7 280 330 — 148
v i 27 87 1 1 5 230 ,850
VII 12 mai 102 12.2 250 1200 - 451
VIII 21 V:-;.v 195 12,7 250 1850 — 790
IX 7 juin 257 9.7 230 1520 865
X 6 juillet 365 10.7 240 2250 1245
XI 30 — . 298 9.7 190 890 . - . 447
XII 21 août 210 10.2 190 230 0.999 993
x n i 29 septembre 119 10.2 180 400 , 1.000 093
XIV 21 octobre 114 7.7 185 , 1050 — 674
XV 26 novembre 74 1.7 192 150 — 164
Le chiffre le plus élevé du transport du Rhône, matières en solution
et en suspension (N° X), est donc de 2.490?, disons 2 Va grammes par
litre. Cette charge est forte ; mais c’est bien peu de chose comparativement
à l’eau de mer, qui, rien qu’en sels dissous, en contient
35 grammes par litre. C’en est la quatorzième partie seulemènt.
Des chiffres de ce tableau il résulte les faits suivants :
a La quantité des matières dissoutes est peu variable, oscillant