grêle. Au point de vue de l’alimentation du lac, nous pouvons réunir
ces diverses formes de précipités aqueux et les compter pour leur valeur
en eau.
I. J’indiquerai d’abord la répartition et la fréquence des jours de
pluie dans l’année, c’est-à-dire des jours dans lesquels il est tombé assez
d’eau pour qu’on ait pu la mesurer au pluviomètre. J’en donnerai le
tableau d’après les observations des stations de Genève, 1826-75, E.
Plantamour, -11 de Morges, 1849-54, Ch. Dufour, — de Lausanne, Mon-
treux et Aigle d’après les notes de M. Billwiller, pour les années signalées
plus haut.
Genève Morges Lausanne Montreux Aigle . Moyen?
janvier 10.1 9.4 10 84 5.4 8.6
février a s 8.4 10 8.3' 7.6 8.5
mars 9.9 7.4 12 10.4 . 9.4 ■ 9.8
avril 10.5 12.2 13 ■ -10.7 11.3 11.5
mai 11.8 15.0 14 11.5 12.2 12.9
juin 10.6 ■ 13.0 . 15 11.9 , 14.7 13.0
juillet 9.4 12.0 13 11.1 14.8 14.1
août r 10.1 14.2 12 11.6 12.1 12.0
septembre 19.4 . 9.6 11 8.3 11.0 10.1
octobre 11.5 13.8 13 10.6 12.0 12.2
novembre 10.8 10.6 13 10.0 10.0 10.9
décembre 9.1 7.3 15 , 7.6 9.0 9.6
hiver 27,5 250 35 24.3 22.0 26,8
printemps 32.2 34.6 39 32.6 32.9. 34.3
été 30.1 39.2 ' 40' 346 41.6 37.1
automne 32.7 34.0 37 ’ 28.9 33.0 33.1
année 122.7 132.8 151' 120.4 129.5 131.5
La fréquence de la pluie est, d’après ces observations, Q la plus grande
à Lausanne, la plus faible à Montreux ; dans toutes les stations elle est
le plus faible en hiver; dans toutes, sauf à Genève, elle est le plus
forte en été; à Genève les chutes d’eau sont plus nombreuses au printemps
et en automne qu’en été. En moyenne, sur l’ensemble de l’année,
il pleut dans notre pays un peu plus d’un jour sur trois.
II. Je donnerai en second lieu la quantité moyenne d’eau, mesurée en
0 Ajoutons, d’après les indications de M. Billwiller, qué les jours de pluie
étaient notés d’une manière un peu différente dans les stations qui nous intéressent.
A Morges, 1849-54, à Genève et à Lausanne on marquait comme jour de pluie
toute journée où une quantité d’eau, si faible fût-elle, avait pu être recueillie au
pluviomètre ; tandis qu’à Morges 1864-66, à Aigle et à Montreux on ne comptait,
d’après les conventions internationales, que les journées où la chute de pluie
dépassait 0.3mm.
millimètres, recueillie par les observations pluviométnques. Pour indiquer
les allures du phénomène, je détaillerai le tableau complet des
valeurs mensuelles, saisonnières et annuelles, d’après la station de
Genève, observations de 1826-75, ordonnées par E. Plantamour. ( )
mm. \ mm- mindécembre
51.1 1 jqcq
janvier 48.7 1 hiver lob.d
février 36.5 )
™aril 56!8'( printemps 183.1
mai 791 )
juillet 70.8 | été 227.1
août 80.4 ;
octobre*6 10L0 ( automne 269.2
novembre 74.0 ) •
année 815.9
Les plus grandes chutes d’eau ont lieu en automne, puis en été, puis
au printemps, puis en hiver. Octobre est le mois qui donne le plus
d ’ e a u , février celui qui en donne le moins. Cette variation est assez
compliquée. E. Plantamour a reconnu que, aussi bien au point de vue
de la fréquence de la pluie que de la quantité des chutes d’eau, il y a
dans l’année deux périodes de maximum, phases humides, l’une vers
la fin de mai, l’autre tin de septembre, et deux périodes de minimum,
phases sèches, l’une vers le milieu de février, et l’autre vers la fin
d’août. (2) ,
La plus grande quantité d’eau tombée en 24 heures à Geneve a ete
dans la période 1826 à 1861 (3)
Dans la nuit du 30 au 31 décembre 1841 176.5“
..........................— 1AO h le 30 mai 1827 . 163-4
le 3 septembre 1839 85.4
le 19 octobre 1855 80.9
le 29 mai 1856 -80.7
Les deux premiers chiffres sont évidemment exceptionnels et correspondent,
le premier à une trombe locale de pluie et de neige, le
second à une trombe d’eau ; nous pourrions donc compter que les
plus fortes pluies ne dépassent guère 80 à 9Q">«> dans les 24 heures,
si nous n’avions pas le fait extraordinaire su iv an t.
La plus forte chute de pluie connue sur le bassin du Léman est celle
du 2 au 3 octobre 1888, qui a commencé à 2 heures de l’après-midi et
a duré 24 heures.
(i) E. Plantamour, II, 233. 0 Id., II, 243. 0 Id., I, 204.