lacustres à périodicité régulière, brises lacustres non périodiques,
causées les unes et les autres par les inégalités d’action sur les couches
atmosphériques de sols terrestres ou aquatiques de températures
différentes ou variables. (*)
Notons ici l’apparition, pendant la saison chaude, de l’orage local
qui se développe par suite de l’ascension rapide des masses d’air suréchauffé
au contact d’un sol brûlant, ascension qui est accompagnée
de condensation des vapeurs; orage local qui avorte ou qui éclate, qui
se reproduit périodiquement à la fin de chaque journée, mais qui
n’est qu’un accident, qu’un intermède dans la série des jours de beau
temps. (2)
Notons encore, pendant la saison froide, les brouillards de.Genève
et les nuages bas du Grand-lac, dont la nappe attristante voile trop
souvent le ciel de notre plaine subalpine suisse, tandis que la région
des Alpes et les sommités du Jura jouissent du soleil radieux du grand
beau temps d’hiver. (3)
5» Quand nous sommes dans le régime de l’anticyclone qui se
reconnaît par l’état de hausse extrême du baromètre, nous sommes
en possession du beau temps, sec et froid. Mais ce beau temps est
généralement moins sûr et moins persistant que le beau temps du
régime du calme; en effet, l’anticvclone est dû, si notre interprétation
est juste, à une action éloignée de plusieurs cyclones; il y a donc
menace de perturbations possibles, si l’un ou l’autre de ces cyclones
venait à se rapprocher; nous sommes exposés à être entraînés dans
son aire de troubles atmosphériques. Cependant, et cela surtout ri ans
la saison d’hiver, nous voyons parfois l’anticyclone rester stationnaire
pendant des jours, des semaines sur le centre de l’Europe, et spécialement
sur le massif des Alpes. Il semble alors que les cyclones se
séparent en deux groupes, l’un suivant l’Atlantique du nord, l’autre la
Méditerranée et l’Algérie, qui laissent, entre ces deux routes agitées
par les tourmentes, comme un îlot ou un promontoire de calme et de
hautes pressions atmosphériques, lesquelles nous assurent le beau
temps. Exemples : décembre 1879, hiver 1890-91.
Dans l’anticyclone, il y a tendance à l’établissement de vents généraux,
divergeant centrifugalement, avec indication d’une rotation spé-
(') Voir page 302.
(2) Voir page 330.
(3) Voir page 208.
ciale de gauche à droite. Ils sont du reste mal marqués et ne deviennent
évidents que lorsque l’action plus efficace d’un cyclone voisin
vient en renforcer l’intensité.
6° L’approche d’un cyclone nous est indiquée par la baisse du baromètre
au-dessous de la moyenne. Plus le cyclone est puissant, plus la
baisse barométrique est forte au centre du tourbillon. Toutes choses
égales dans la puissance du cyclone, plus la baisse barométrique est.
forte, plus nous sommes rapprochés du centre du tourbillon. L’effet
d’un cyclone est différent suivant que son centre passe au nord ou au
sud de notre pays, ou bien le traverse directement.
7» Un cyclone dont le centre passe sur notre pays amène les plus
graves perturbations. Une baisse barométrique,maximale est accompagnée
de vents du sud ou sud-ouest, de toute intensité, avec grandes
chutes de pluie; quand le baromètre est au minimum, surviennent des
sautes de* vent plus ou moins violentes, irrégulières, désordonnées;
puis passage aux vents du nord pendant que le baromètre remonte
rapidement. Le cas est peu fréquent; il est très rare que le centre
d’un cyclone traverse notre vallée, mais quand il nous frappe, c’est le
temps des grandes tempêtes. L’ouragan du 20 février 1879 en est un
exemple; son intensité fut extrême, car toute sa puissance était concentrée
sur une aire relativement peu large.
8° Un cyclone, dont le centre passe au nord de nous, nous amène
les grands vents du sud, et cela avec d’autant plus d’intensité et de
durée que, le centre étant plus rapproché, la corde tracée par notre
station, immobile sur l’aire de son cercle en mouvement, est plus longue.
Pendant toute la durée de la baisse barométrique, c’est le sudois
qui domine; pendant le minimum barométrique, c’est le jo ran ; pendant
la hausse du baromètre, c’est la bise.
A quelle distance un cyclone fait-il sentir son action? Cela dépend
naturellement de sa puissance, de l’intensité de la dépression atmosphérique,
de l’étendue de l’aire de dépression. Je ne fais pas grande
erreur si je dis qu’en général un cyclone qui passe sur l’Ecosse n’a
point d’action dans notre vallée; un cyclone dont le centre passe su r
le nord de l’Angleterre occasionne chez nous quelques bouffées de
vent sudois ; un cyclone qui passe sur la Manche et la Belgique agit
puissamment, et nous amène le grand mauvais temps; ceux dont le
centre est encore plus rapproché, déploient leurs effets désastreux
. dans toute leur énergie. Si je traduis ces évaluations en chiffres, je