5° Sur les flancs du mont, sable et vase.
6° Au pied du mont, vase.
7» En avant du mont, le talus est recouvert par le limon de Vallu-
vion lacustre.
C. J’ai signalé (') la présence de sable sur le monticule des digues
du ravin sous-lacustre du Rhône. C’est du sable du Rhône mélangé
d’un peu de vase:
Deux autres dragages ont donné, de même, du sable presque pur,
provenant de la région profonde du lac. C’est dans le profil
CLXXXXVIII, points 29 et 30, Delebecque, devant la Drance, à 2600
et 3000m de la rive, par 247 et 248m de fond. D’après l’analyse faite par
M. P. Freundler, étudiant en sciences, dans le laboratoire de M. le professeur
Duparc à Cenève, il est formé pour un tiers de poudre très
fine, pour deux tiers de sable. C’est en grande majorité du quartz blanc,
un peu de calcaire, et des silicates colorés par le fer. Il peut se diviser
en quatre grosseurs :
' G-rosseur des éléments
Poudre très fine, représentant V faible de la niasse ~ 0.048““
Sable fin ; — Vs fort — 0.166“”
.Sable grossier 1U - 0,256“ “
Gros grains peu nombreux, pauvres en quartz 0,4 à 0.8mm
Limon des grands fonds. Toute la région profonde du lac a
son sol formé par de l’alluvion impalpable, dans la grande généralité
du lac l’alluvion lacustre, dans la plaine centrale du Grand-lac et au
fond des cuvettes du Petit-lac l’alluvion fluviatile.
L’alluvion impalpable déposée dans le sol du lac est très uniforme
et varie peu dans ses caractères. C’est, à la surface, une vase légère,
grisâtre, d’une extrême finesse, très propre, sans autres corps étrangers
que quelques grains de sable et les corps ou cadavres des organismes
lacustres. Les grains minéraux qui la constituent ne dépassent
pas un ou deux millièmes de millimètres de grosseur. Je l’étudierai :
A u ‘point de vue physique. Elle est partout la même dans sa nature
vaseuse de poussières impalpables; à la surface, sa consistance est
celle d’une crème épaisse ou du beurre.
Je n’ai à signaler de faciès particulier que sur le cône torrentiel du
Rhône où des lamelles de mica, provenant des terrains cristallins du
(*) Pages 65 et 95.
Valais, lui donnent un aspect argenté tout particulier ; cette vase argentée
s’étend fort loin ; je l’ai reconnue jusque sur un échantillon dragué
au large de Rivaz, à 9km des bouches du Rhône.
La vase contient accidentellement du sable en grains plus ou moins
grossiers qui font contraste avec la finesse extrême des parties constituantes
de l’alluvion. Ce sable peut avoir trois origines :
a) Ou bien il est apporté par les eaux fluviátiles et transporté assez
loin dans le lac par le courant puissant de l’affluent. Nous avons vu
que sur la digue du ravin sous-lacustre du Rhône un monticule semble
être essentiellement formé de sable. Ce sable torrentiel va en diminuant
de nombre et de calibre à mesure que l’on S’éloigne des bouches
du Rhône, le seul point où j ’en aie étudié la distribution ; à quelques
kilomètres de distance, il disparaît entièrement. Sür un échantillon
dragué à mi-lac entre St-Saphorin et Meillerie, à 7.5km du
Rhône, je n’ai pesé que 0ÂsT de ce sable sur 17ffr de vase soit seulement,
2 1 /2 pour cent de la masse.
M. P. Freundler, étudiant en sciences à l’Université de Genève, a
fait, dans le laboratoire de M. le professeur Duparc, l’analyse microscopique
du sable-trouvé dans quelques échantillons de boue, dragués
par M. Delebecque sur le cône de la Drance; la profondeur indique
la distance relative de la côte. Voici la grosseur des grains de sable en
millièmes de millimètres, ¡j..
Minimum Maximum Moyenne
la Drance 150 m de fond 13 (i. 74 fi 19 (JL
— 180 — 6 66 36
— 220 — 6 48 26
250 — 13 96 26
H P ■ 260 13 66 40
Il y a, dans l’irrégularité de cette répartition, quelque chose d’accidentel,
dû au jeu inégal des courants. *
_h) Ou bien il est apporté par les vents qui soulèvent des tourbillons
de poussière et la laissent tomber sur l’eau, en plein lac. J’attribue cette
origine au sable que nous trouvons sur la plaine centrale, loin de toute
embouchure d’affluents importants. Ainsi, dans un échantillon dragué
sur le profil Ouchy-Evian, à mi-lac, au point de profondeur maximale
de la plaine centrale, M. le professeur E. Chuard, de Lausanne, a trouvé
un résidu sableux assez important. Après 39 lévigations, il a pesé :