Rive savoyarde du Léman.
Altitude Années, d’observation Hombre
d’années
Moyenne annuelle.
brute corrigée
St-Gingolph 395 1885, 87-88 ,3.. 1179 1164
Evian 380 1870-88 19 1072 1049
Col des Gets 1162 1876-88 13 1474 1374
Le Biot 818 1883-88 6^ 1200 1208
Douvaine . 428 1876-88 13 •955 891
Ce tableau nous donne, à la colonne des moyennes annuelles corrigées,
des valeurs assez satisfaisantes. Les lois générales sont apparentes.
On y voit que dans la plaine suisse et le Bas-V alais la chute
d’eau annuelle est de 80 à 100cm ; que la partie occidentale du côté de
Genève a des sommes d’eau plus faibles que la partie orientale, dont les
condensations vont en augmentant à mesure que l’on s’approche des
Alpes ; que les Préalpes vaudoises et savoyardes sont des centres
puissants de condensation aqueuse ; que la plaine centrale du Valais
est remarquablement sèche et que les chutes d’eau y sont inférieures
à 80cm ; que dans les stations de montagne, et spécialement dans les
Préalpes les pluies augmentent d’importance, avecl’altitude et s’élèvent
à 100, 120 et 130™ ; que cependant dans les montagnes du Valais
(Graechen, Zermatt, Louëche), entre les grandes chaînes des Alpes Pen-
nines et Bernoises sur lesquelles l’air se décharge de son excès d’humidité,
il n’y a pas augmentation notable des pluies avec l’altitude et que
le climat y est relativement très sec. Pour exprimer ces faits, qui sont
figurés dans ma carte des pluies, page 304, je réunirai les valeurs du
tableau en groupes naturels et j ’en tirerai les moyennes.
Moyennes
C e n tr e d u H a u t-V a la is . Beckingen, Zermatt,Graechen,
Louëche, Sion 684mm
F a î t e d e s Alp e s p e n n i n e s . Sim p lo n , St-Bernard 1091
P l a i n e d u B a s - R h ô n e . Martigny, St-Maurice, Colom-
bey, Aigle 837
Al p e s a n t é r i e u r e s . Gryon, les Mosses, le Sépey, les
Avants, Châtel St-Denis, Col des Gets, le Biot 1280
P l a t e a u v a u d o is. Gossonay, Gimel, Longirod 1010
L ém a n , Gr a n d -L a c . Montreux, Cully, Lausanne,Morges,
St-Gingolph, Evian ' 1091
L ém a n , P e t i t - L a c . Nyon, Douvaine, Genève 807
Nos moyennes sont calculées sur la base de 25 années d’observations
dans les stations principales.!Est-ce suffisant? La question m érite
d’être discutée. En météorologie on admet qu’une moyenne de 20 années
est satisfaisante et que plus l’on augmente le nombre deâ observations,
plus -on s’approche de la vérité. Cè serait exact s ’il y avait
dans les faits météorologiques, dans la valeur de la pluie, puisque c’est
elle qui nous intéresse, un caractère d’irrégularité accidentelle, sans loi ni
règle. Mais ce n’est pas le cas. A l’occasion de recherches sur les variations
des glaciers des Alpes, (<) j ’ai constaté que les chutes de pluie
.étudiées dans la station de Genève de 1826 à 1875, soit dans une série
de 50 ans montrent un caractère évident de variation périodique irrégulière
; qu’en prenant des moyennes convenables on reconnaît des
phases de sécheresse et des phases d’humidité fort bien marquées. C.
Lang a repris le même sujet et est arrivé au même résultat, d’après
un matériel beaucoup plus étendu et se rapportant à un grand nombi e
de stations. (2) E. Brückner enfin, dans une puissante généralisation, (3)
a montré le caractère cyclique de ces variations et l’a rendu évident
par une statistique abondante et brillamment élaborée. Si le c y c l e de
Br ü c k n e r de 35 ans était régulier, il est évident que, pour obtenir uné
moyenne exacte des pluies, il serait nécessaire de considérer des suites
d’années d’une demi-période, soit 17 ans, ou des multiples de cette
durée; que toute suite, dont la durée serait plus grande ou nioins
grande que ces demi-périodes, donnerait des valeurs fausses en faisant
intervenir une prédominance abusive ou de la phase sèche ou de la
phase humide. Mais la périodicité est irrégulière et dans chaque cas il
y a lieu d’analyser les conditions spéciales.
Dans le cas actuel, quelles sont les conditions de la suite d’années,
1864-88, qui nous a servi de base ? Si je les étudie dans la belle série
des 65 années d’observations de Genève, qui servent de norme à la
météorologie de notre région, observations dont j’ai, par des m oyennes
convenables, (*) adouci les variations accidentelles, je constate que
fi) F.-A. Forelr Essai sur les variations périodiques des glaciers des Alpes. I, Arcli.
Genève, VI. 22.1881.
(2) C. Lang. Der seculäre Verlauf der Witterung als Ursache der Gletscherschwankungen.
Zeitschrift der österreichischen Gesellschaft für Meteorologie.
XX, 443. Wien 1885.
(3) E. Brückner. Klimaschwankungen seit 1700. Wien 1890.
(4) Pour adoucir les inégalités accidentelles de la courbe des observations originelles,
j’emploie la méthode.de compensation suivante: je cherche les mo y enne s
t e r n a i r e s en prenant pour chaque année la moyenne arithmétique de l’année
considérée et de ses deux voisines l’antécédente et la conséquente. Ces séries de
mo y enne s ternaires pr emi è r e s je les traite par le même procédé et j’ob