le long du flanc de la montagne. En effet,- la colonne d’air aa’ se dilate
et la pression s’élève au point a’, parce qu’une partie de l’air qui gisait
auparavant au-dessous de a’ s’est soulevée et s’est ajoutée à la pression
des couches sus-jacentes; au-dessus du point b, qui est dans le même
plan horizontal, la pression reste au contraire la même que précédemment.
Le même raisonnement s’applique au point e par rapport à V,
d, par rapport à c’; etc., c’est-à-dire que dans chaque plan horizontal la
pression qui reste constante au contact du sol, s ’augmente si l’on s ’éloigne
du flanc de la montagne. Les plans de même pression ne sont donc
plus horizontaux, mais ils s’inclinent contre la montagne ; il en résulte un
écoulernent de l’air de la plaine vers le mont. En même temps le sol du
talus se réchauffe ; l’air en contact avec ce sol participe au réchauffement,
il se dilate et tend à s ’échapper en haut. Il y a donc deux forces
qui président au mouvement de l’air sur les flancs de la montagne :
l’une horizontale l’entraîne vers la montagne, l’autre verticale tend à le
faire monter ; elles se combinent en une résultante qui fait circuler
l’air parallèlement à la déclivité de la montagne en remontant cette
pente- : pendant le jour la montagne aspire l’air de la vallée. Pendant
la nuit le phénomène'a lieu en sens inverse et l’air descend des
sommets vers la plaine. » -
D’après cette théorie, les brises de montagne sont des vents d’aspiration
( v e n t s d ’a p p e l ) ; elles diffèrent donc essentiellement par
leur mécanisme des brises lacustres qui sont, comme nous l’avons vu,
des vents de refoulement.
Cette théorie de Hann des brises de montagne'me semble un peu
-compliquée ; l’ancienne théorie, plus simple, paraît suffisante. Pendant
le jour, les flancs de la montagne sont puissamment réchauffés; l’air
en contact avec le sol se surchauffe, devient plus léger, tend à dominer
l’effet de la compression qui le maintenait en stratification thermique
inverse, tend à s’élever; mais, superposé à un plan incliné, il
s ’élève obliquement en remontant la déclivité de la montagne jusqu’à
ce que, arrivé au sommet, il forme un courant ascendant vertical lequel,
amène l’apparition des nuages cumulus. Pendant la nuit, au contraire,
le sol perd rapidement de la chaleur par radiation ; à son contact avec
les flancs de la montagne l’air se refroidit, s’alourdit et s’écoule vers
le bas de la vallée par suite de son excès de densité. Si cette explication
que j’appellerai classique est juste, la brise diurne, dans les montagnes,
serait un vent d’appel, la brise nocturne un vent de refoulement.