dirai qu’un cyclone d’intensité moyènne qui passe à 1500kra de nous
■ne nous touche pas; s’il passe à 1000kra il commence à faire sentir ses
effets, à 500km il agit efficacement; à moins de 500km il est d’action
puissante, désastreuse.
9» Si le cyclone passe au sud de notre pays, nous pouvons, selon
les circonstances, avoir deux sortes de temps; ou bien la bise, ou bien
le calme. Cela dépend du rapport |e n tre la vitesse de rotation des
■ondes aériennes, qui nous atteignent, et la vitesse de translation du
'cyclone. Nous sommes en effet dans le côté m a n ia b le du tourbillon,
dans la région où la vitesse de translation du sud-ouest vers le nord-
e s t tend à neutraliser le retour en arrière de l’air tourbillonnant qui
cherche à revenir du nord-est aü sud-ouest. Si ces deux vitesses sont
égales, nous avons le calme ; si, ce qui est le plus fréquent, la vitesse
de rotation est plus forte que la vitesse de translation, nous avons la
bise. Ainsi donc, baisse du baromètre soit avec le calme, soit avec la
bise, c’est l’indice d’un cyclone passant dans les contrées méridionales,
soit le sud de la France et le Piémont, soit le golfe du Lion et le golfe
-de Gênes, soit la Méditerranée.
10° La vitesse de déplacement ou de translation d’un cyclone est
•en général telle que nous sommes pendant deux ou trois jours sous
son influence; de là, la durée moyenne du mauvais temps.
41° Les cyclones se succèdent fréquemment sur la même trajectoire,
ou à peu près, à quelques jours d’intervalle. De là, la persistance
-et la réapparition à courte échéance du mauvais temps dans certaines
-saisons désastreuses des années de misère.
12° Dans des conditions encore mal définies, il semble que le quadrant
sud-oriental des cyclones de grande extension et de faible puissance
présente parfois lé développement de cyclones accessoires, de
petit diamètre, mais de grande intensité. Ce sont les tornados, ou oura-
gans-cyclones qui viennent, heureusement fort rarement, traverser
nos contrées et semer la ruine sur leur trajectoire. Nous en avons cité
un exemple dans l’ouragan du 20 février 1879.
•— Les cartes météorologiques que les observatoires publient en édition
journalière, et mettent libéralement à la disposition des intéressés,
démontrent les relations que nous venons d’esquisser entre le temps
■qu’il fait et la distribution de la pression atmosphérique sur le continent.
Celui qui étudie ces cartes avec un peu d’attention et de persévérance
arrive bientôt à en tirer, non pas des prophéties à longue
échéance sur le temps de l’avenir, mais au moins des probabilités pour
le temps de demain, et certainement l’explication du temps de la journée
et de la veille. Je ne puis assez recommander au grand public l’étude
de ces précieux documents (’) qui nous aident à comprendre les
faits intéressants, et qui nous touchent de si près, de la météorologie
locale et générale.
(i) Bulletin du bureau central météorologique suisse à Zurich. Feuille quotidienne.
Prix de l’abonnement annuel, 12 fr.