Le 3 décembre 1570 (Fatio, de Duillier). (*)
Le 21 novembre 1651 id.
Le 10 février 1711 id.
Date incertaine, 1717 (C. Steiger). (2)
Le 14 septembre 1733 (H.-B. de Saussure). (3)
Ce n’est que lorsque les eaux du lac sont très basses que le reflux
de l’Arve dans le lac peut avoir lieu ; c’est bien ce que l’on a constaté
le 2 octobre 1888. A la Jonction, soit au confluent des deux rivières,
la hauteur de l’Arve atteignit ce jour-là RPN — 2.03™, d’après les mesures
faites à la règle fluviométrique du bâtiment des turbines, laquelle
indiquait cette cote le 3 octobre à 4h .soir ; la pente du Rhône était complètement
annulée. RPN — 2.03™ correspond à Z L (4) + 0.97™. Pour
que ce jour-là l’Arve eût pu refluer dans le lac il aurait fallu que celui-
ci fût à une cote limnimétrique inférieure à 0.97™. Nous verrons plus
tard au chapitre de la limnimétrie que, dans le siècle passé de telles
basses eaux étaient chose normale ; elles ne se sont plus représentées
que rarement depuis l’année 1860 et ne se représenteront qu’exceptionnellement
à l’avenir.
F. En aval du confluent de l’Arve jusqu’à la cluse du Vuache, le
Rhône est un fleuve de plaine qui circule dans un lit creusé dans les
terrains tertiaires et quaternaires. A la base est la mollasse, au-dessus
les alluvions anciennes. Le lit est souvent fort encaissé et les falaises
qui le dominent s’élèvent parfois jusqu’à 60 et 80m.
Le Rhône dans ce parcours décrit de nombreux méandres, ou serpentines,
quelquefois fort contournés et diversifiés, tellement que du
confluent de l’Arve à Chancv, la distance rectiligne n ’étant que de
13km, la longueur développée du fleuve dépasse 21km. Ce qui me paraît
intéressant dans ces méandres c’est qu’ils découpent tout le lit du
fleuve et son encaissement de falaises; c’est ainsi que les méandres de
(') Loo. cit. [266] p. 464.
PS Voici ce qu’en dit le bailli de Bonmont, G. Steiger, dans son rapport dqJ7 janvier
1721. « Il est vrai que l’Arve peut arrêter l ’écoulement du Rhône, car il y a
trois ans, les eaux du fleuve ont été refoulées par l’Arve au point que les bateaux
remontaient d’eux-mêmes vers le lac, et que les roues de moulins marchaient en
sens inverse du cours du Rhône. » Cité dans . : le Niveau du lac Léman, par un
bourgeois de'Vevey. Lausanne 1877.
(3) Loc. cit. [p. 29] I, 9.
(4) Z L, comme nous l’àvons dit p. 23, est l’étiage du lac, soit un plan passant à
3m en contrebas du repère de la Pierre de Niton.
St-Georges, Aïre, Loëx, Vernier sont creusés dans toute l’épaisseur de
l’aliuvion ancienne et même en partie dans la mollasse. J’y vois une
preuve de l’antiquité de ces méandres ; le fleuve était déjà contourné
e n serpentines lorsqu’il coulait à la surface supérieure de l’alluvion
ancienne; il n’a pas redressé son cours lorsque l’érosion des régions
aval lui à permis d’approfondir son lit. A mesure que la cluse du
Vuache se creusait et que l’érosion progressive rétrograde approfondissait
son lit, le Rhône a attaqué plus profondément les couches de
mollassemt d’alhjvion ancienne sur lesquelles il serpentait primitivement.
Dans ce trajet on trouve plusieurs seuils de roche en place, en-
tr ’autres ceux de Vernier, d e là Plaine et de Challex, dont nous avons
parlé, page 226.
G. Le Rhône au sortir de la plaine suisse traverse la première chaîne
du Jura dans la cluse du Vuache, pour arriver dans la vallée longitudinale
qui descend du nord au sud, de Beliegarde à Seyssel et Culoz.
C’est devant le Fort de l’Eclusé que la vallée traverse les couches néo-
comiennes et jurassiques perpendiculairement à la chaîne du Vuache.
Plus bas en contournant lè Credo, le Rhône arrive à la P e r t e de Belle-
garde. La Perte du Rhône est une chute très tourmentée, où le fleuve
coulant d’abord sur un banc solide de roches calcaires (urgonien), descend
brusquement au fond d’une étroite fissure, un véritable c a n io n
creusé dans des roches crétacées tendres. L’érosion du fleuve fait
reculer progressivement la chute, et par suite la cluse en amont doit
s’approfondir graduellement. Sous Ce rapport, la Perte du Rhône et la
cluse du Vuache intéressent l’histoire du lac Léman dont l’émissaire a
dû suivre les vicissitudes du fleuve aval.
Vallée (*) donne le tableau suivant de la pente du Rhône en aval de
Genève :■
Distance Altitude Pente °°/oo
Genève.,.— 0m 375m
Moulin de Vaux 5218 367.4 1.5
Bois de Bay 5100 361.0 1.3
Ruisseau de Charmilles 6270 350.1 1.7
Moulin de Charlux 3880 344.8 1.4