50 HYDROGRAPHIE
jusqu’à l’isohypse 67m, mais qu’à partir de celle-ci le fond est à peu
près horizontal. Je le prouverai en donnant la superficie du terrain
limité par les isohypses.
Au-dessous de l’isohypse 70m prof. 305.3™ 60k™a.
» 67 » 308.3 30
» 66 » 309.3 13
En admettant 309.7™ pour la profondeur maximale et en supposant
que le lac se desséchât progressivement, il resterait au centre un lac
de 60k™a (grandeur de l’Untersee ou lac de Constance inférieur) dont
la profondeur ne dépasserait pas 4.4™; quand le lac serait réduit à
30 k™2 de superficie, la grandeur du lac de Brienz, il n ’aurait plus, que
1.4™ de profondeur; quand il serait réduit à 13k™2 de superficie, soit
encore le double du lac d’Egeri, sa profondeur maximale ne serait plus
que de 4ücn>,
Pour les sondages d’établissement de la carte au 1 : 25 000e il a été
donné dans cette plaine centrale (san s compter les sondages de
Gosset) :
Au-dessous de l’isohypse 75™ isobathe 300.3™ 330 coups de sonde.
» 70 » 3 0 5 .3 ' 251 »
Parmi ces derniers il a été trouvé :
14 fois une profondeur de 309.4™
22 » » 309.5
19 » » 309.6
3 »■ » 309.7
Ainsi donc les sondages ont donné comme profondeur maximale
309.7™. C’est celle que nous inscrivons comme le chiffre actuel et
officiel. Mais je dois faire remarquer qu’étant donnée la difficulté,
l’impossibilité de surveiller la verticalité .absolue d e 'la ligne de sonde
dont l’opérateur ne voit que quelques mètres sous “son bateau, il y a
toujours une petite erreur en trop ; ce chiffre doit être réduit de quelques
centimètres. Nous ne savons comment apprécier cette, erreur. «
De cette étude attentive de la plaine centrale du Léman nous pouvons
conclure :
1° Il n’y a pas un point de profondeur maximale, mais bien une
plaine.
très peu accentué du sol qu’elle figure ne me semble pas suffisamment assuré.
Mais j’ai le droit de me fonder sur elle pour affirmer l’égalité presque parfaite de
la plaine centrale.
LE RELIEF EN CREUX DU LAC LÉMAN 51
2« Cette plaine, parfaitement horizontale, est à la profondeur de
309.5“ .
3e Les inégalités de cette plaine ne dépassent pas 2 décimètres en
plus ou en moins.
4e La plus grande profondeur du lac est située entre Ouchy et
Evian, à mi-lac.
5e La profondeur maximale actuelle, mesurée par les hydrographes
en 1888, est 309.7™ au-dessous du niveau moyen des eaux.
6° Le point le plus profond du lac est à l’altitude absolue (*) au-
dessus de la mer 62.2™
375.3 — 309.7 — 3.4™ M AA 62.2™.
Nous expliquerons la formation de cette plaine quand nous aurons
appris à connaître le ravin sous-lacustre du Rhône et la] descente de
l’eau du fleuve dans les grands fonds du lac.
La rampe descendante ou r am p e o r ie n t a le du plafond du lac
commence à la plaine du Rhône et aboutit à la plaine centrale des
grandes profondeurs. Suivant le point de vue auquel on se place
on peut la faire partir ou bien de Villeneuve où les courbes isobathes
profondes avancent le plus loin dans le sens de la longueur du lac,
ou bien des bouches du Rhône où le delta progressif du Rhône a son
centre d’activité. C’est cette dernière manière de voir que j ’adopterai
pour ma description actuelle.
Si nous prenons comme origine de cette rampe descendante le bord
de la région littorale, par 25™ de profondeur, à 500™ en avant de la
rive devant l’embouchure du fleuve, nous voyons îe profil en long du
lac s’abaisser d’abord rapidement; sur une longueur de 800™ le fond
s’affaisse de 75™, -ce qui donne une déclivité assez grande, de 0.09. La
pente s’adoucit ensuite progressivement : sur les 5k™ suivants elle n’est
plus que de 0.025, sur les 8km suivants elle n ’est plus que de 0.009;
elle vient mourir en pente nulle à sa jonction avec la plaine de grande
profondeur dont la limite est à 15k™ des bouches du Rhône. Il y a là
une pente de déclivité décroissante d’une grande régularité, d’une
grande beauté ; son inclinaison moyenne est de 0.020.
Un fait très apparent dans ce plafond du lac en rampe descendante,
(*) Je fais intervenir dans ce calcul la correction de — 3.4m du repère de la Pierre
du Niton (voir p. 22).