aux frais des communes et de l’Etat du Valais et de la Confédération
suisse, et qui ont coûté plus de 1 1 millions de francs, Ç) ont très
heureusement paré à ces désastres. Depuis leur construction, ces digues
n’ont pas été surmontées par les hautes eaux du fleuve, ni
lors des écoulements du lac Merjelen le 9 juin 1882, août 1884 4 septembre
1887, 24 juin 1889, 25 juillet 1890, ni lors des plus fortes crues
du fleuve. Il y a eu cependant rupture des digues près de St-Léonard
le 31 juillet 1888 et inondation partielle de la rive droite du fleuve.
Les grandes inondations du Rhône dans les trente dernières années
ont eu lieu : (2)
en 1885
1857
1860 1-3 septembre
1868 30 mai
— 28-29 juin
— 24 juillet
— 18 août
— 4 octobre
1888 31 juillet
plaine de Monthey
plaine de Martigny
de Brigue à Louèche et de Sierre à Riddes
cote 2.8™ de l’ôtiage
,»■ 3.0 »
• 3.5 »
: i 3.8 »- ■ .
» 3.7 » Y
plaine de St-Léonard
La température des eaux du Rhône a été mesurée, sur ma demande,
par les gendarmes Rourgeois et Rettemps, du poste de St-Maurice’
chaque jour de l’année 1886, à l’heure de midi. J’ai tiré de ces observations
les moyennes suivantes : (3)
Janvier 1 .6° Juillet 9 >
Février 2.3 Août 9.7
Mars '5.0 Septembre 9.3
Avril 9.3 Octobre 8.4
Mai 10.5 Novembre 4.8
Juin 10.5 Décembre 2.1
je tire les moyennes des saisons.
Hiver 2.0o
Printemps 8.3
Eté 10.0
Automne • 7.5
(’) Zeitschrift für Schweiz. Statistik, XXIV, 17Ô.
f2) Notice sur la correction du Rhône 1864 à 1879. Sion 1877.
(3) F.-A. Forel. Le ravin sous-lacustre du Rhône. Bull. S V S N XXTTT s->
Lausanne, 1887. ■ ' ■ >
Ou en les groupant d’une manière plus rationnelle :
Saison froide, de novembre à mars 3.2°
Saison chaude, d’avril à octobre 9.6
Moyenne de l’année - 6.9
.Maximum observé 12.7
Minimum, quand le Rhône charriait 0.0
Jusqu’au 17 mars, la température du Rhône est restée inférieure à
5° elle s’est élevée au-dessus de ce chiffre du 18 mars au 19 novembre,
soit pendant huit mois entiers; dans les dernières semaines de
l’année, elle est redescendue au-dessous de 5°.
Pour apprécier la variation diurne, j ’ai fait faire encore quelques
mesures le matin et le soir;-l’amplitude de la variation, assez différente
suivant les saisons, s ’est élevée jusqu’à 4° ; en général elle est restée
inférieure à 2°.
Nous ne connaissons, sur la composition des eaux du Rhône, que
les recherches faites par M. R. Euenzod, pharmacien à Morges, sur
quinze échantillons d’eaji que M. le chanoine Besse, de St-Maurice,
avait recueillis pour moi. M. Euenzod a déterminé par filtration la
teneur en alluvion suspendue, par évaporation à siccité la teneur en
sels dissous, je vais donner les résultats de ces analyses, et en tirer la
densité des eaux du fleuve. Mais auparavant, je dois me poser une
question : Etant connu le poids des matières contenues soit en dissolution,
soit en suspension, dans les eaux, avons-nous le -moyen d’en
déduire la densité de ces eaux? La question est importante; je vais la
discuter, et comme cette discussion intéresse essentiellement la densité
relative des eaux du lac et de celles de l’affluent, je vais la traiter
à ce point de vue.
A. Densité relative d’eaux contenant des sels dissous. De l’eau
contenant une matière dissoute est plus ou moins dense que l’eau
pure; un sirop de sucre est plus lourd que l’eau, une solution alcoolique
est plus légère.
La différence de densité est proportionnelle à la quantité de m atières
dissoutes, si les solutions sont de même nature; pour deux solutions
de nature différente, la densité doit être proportionnelle, non seulement
aux quantités, mais encore aux densités relatives des matières
dissoutes. Me basant sur ces propositions, qui semblent évidentes, je
comptais calculer la densité relative des deux eaux qui nous inté