Genève. Morges. Lausanne. Montreux. Aigle.. Moyennes.
Hiver 1.0 1.1 0.9 1.9 1.4 1.2
Printemps 8.9 9.0 8.9 9.4 9.5 9.1
Eté 18.0 17.7 17.9 18.2 18.0 17.9
Automne 9.8 9.7 9.7 10.3 10.1 10.0
Année 9.4 9.4 9.3 10.0 9.7 9.6
De ces chiffres, je tire les comparaisons suivantes :
La moyenne générale est 9.6°.
La moyenne annuelle va en décroissant de Montreux à Aigle, à
Genève et Morges, à Lausanne. La plus grande chaleur de Montreux
tient évidemment à sa position admirablement abritée contre les vents
du nord; celle d’Aigle, à son éloignement du lac et à sa position abritée;
l’excès de froid de Lausanne vient de son altitude plus élevée.
La moyenne de l’hivér va en décroissant de Montreux à Aigle, à.
Morgès, à Genève, à Lausanne. La plus grande chaleur relative de
Morges vient du réchauffement par voisinage du lac, plus effectif qu’à
Lausanne et Genève.
La moyenne du printemps va en décroissant d’Aigle à Montreux^ à
Morges, à Genève, à Lausanne. La supériorité d’Aigle est due à son
éloignement du lac.
La moyenne de l’été va en décroissant de Montreux à Genève et
Aigle, à Lausanne, à Morges. Le rafraîchissement par voisinage du lac
explique le peu de chaleur de l’été à Morges.
La moyenne de l’automne va en décroissant de Montreux à Aigle, à
Genève, à Morges et Lausanne. D’où provient la supériorité de Genève
sur Morges et Lausanne ? (*)
f1) M. Bilhviller, que j’ai consulté à ce sujet, attribue à l ’influence de la grande
cité voisine les chiffres plus élevés des observations de Genève, surtout en été et
en-automne. D’après les études de Hann (Handbuch der Klimatologie, p. 22), la
grande agglomération de population dans une cité élève notablement la température
locale. C’est ainsi que, entre Vienne et la campagne environnante de la plaine
du Danube, il a reconnu les différences suivantes en faveur de la température
citadine :
Hiver + 0.3° été + 0.9° année -f- 0.5°
Printemps -1-0.5 automne + 0 .5
IL Diminution de la chaleur atmosphérique
dans les hautes altitudes.
Si l’on s’élève dans l’atmosphère, on constate que la température de
l’air décroît.assez rapidement, c’est-à-dire que les couches inférieures
de l’air sont plus chaudes que les couches sus-jacentes. Cela donne
une stratification thermique i n v e r s e ( 1) dans laquelle l’état d équilibre
est maintenu, malgré l’instabilité apparente d’une telle superposition,
p a r la compression des couches inférieures de l’a ir; par cette compression,
leur densité est assez augmentée pour compenser et au-delà
la dilatation résultant de la température plus élevée. Il en résulte pour
les intérêts du lac que, sur les montagnes élevées de son bassin d’alimentation,
l’eau atmosphérique tombe plus fréquemment à lé ta t de <
neige, et s’accumule en particulier sous cette forme pendant toute la
saison froide, que par conséquent lès rivières affluentes, venant des
régions de haute montagne, sont à l’étiage en hiver, et ne se gonflent
que lorsque les chaleurs de l’été font fondre les neiges alpines.
La valeur moyenne de la chute de température atmosphérique, pour
nos régions tempérées du centre de l’Europe, est de 0.57° pour 100™
d’altitude, (2) soit de 1° pour 175“ d’altitude surajoutée.
Tels sont les chiffres moyens, mais ils sont soumis à une variation
annuelle très caractérisée. En hiver, la différence de chaleur est moins
forte qu’en été, et cela dans les proportions suivantes. La température
de l’air s’abaisse de 1° si l’on s’élève:
en hiver, / de 222“
au printemps, de ,119'“
. en été, de 143™
en automne, de 188m.
fl) Il est fort commode, ainsi que nous le verrons plus loin dans l’étude de la
thermique du lac, de désigner par les termes de s t r a t if ic a t io n directe.- lès
cas où les couches le s . plus chaudes d’un fluide sont superposées aux couches les
plus froides, et s t r a t if ic a t io n in v e r se , les cas où les couches froides reposent
sur les couches chaudes. Je n’hésite pas à employer la même terminologie pour la
stratification thermique de l’air atmosphérique, malgré l’usage de quelques météorologistes
d’appeler inversion de température les cas où la stratification ther-
mique est directe.
(2) Hann. Klimatologie, 152, Stuttgart 1883.