la face nord, fort étroite il est vrai, de la côte très raide qui regarde
le lac.
La D ra n c e est le principal afflüent direct du la c ; c’est une vraie
rivière, rivière alpine, car elle reçoit les eaux de grandes vallées, mais
non rivière glaciaire, car elle n’a aucun glacier dans ses sources. Elle
est formée par trois affluents principaux, la D r a n c e d ’A b o n d a n c e ,
la D ra n c e du B io t et le B r e v o n d e B e lle v a u x ; après le confluent
de ces trois rivières* la Drance traverse, dans un profond ravin,
les alluvions anciennes que nous avons décrites page 472, et va se
verser dans le lac, où elle a formé l’énorme delta qui fait la saillie la
plus importante du Léman. Nous avons dit qu’il s’avance, de 2km su r
la ligne des côtes e t qu’il mesure 10km2 de superficie. La superficie du
bassin de la Drance est de 345km2.
Le ruisseau de P lam p h io t récolte, en contournant là colline des
Allinges, l’eau du versant nord du mont d’Armonnaz, et se jette dans le
lac à Corzent.
Au fond du golfe de Çoudrée, aboutissent le R e d o n , le F o r on e t
le V io n , les deux premiers, qui drainent le pays entre les Allinges et
le mont de Boisy, le troisième, le versant septentrional de cette colline.
De la pointe d’Yvoire à Genève) on trouve quelques ruisseaux,
dont deux seulement sont nommés sur la carte, le nant d e s P â q u i s ,
près de Messery, l ’H e rm a n c e , qui traverse le bourg du même nom;
c’est le plus considérable des affluents de ce quartier.
Je donnerai une idée suffisante, de l’importance de ces diveis
affluents, en réunissant dans un tableau, pour les principaux d’entre
eux, les trois valeurs suivantes :
a La longueur.
b La superficie du bassin de réception; cette valeur permet d’établir
le débit probable de l’affluent.
c La pente moyenne depuis la source jusqu’à l’embouchure, valeur
qui indique la puissance relative du transport en temps de crue.
J’y ajoute lès valeurs analogues du Rhône comme termes de comparaison.
Longueur Superficie. ; Pente
km km2 en tant pour cent.
Rive droite.
Eau-froide 14 30 10
Tiniere _ 5.5 17 24
Longueur. Superficie. Pente
k” k”2 en tant pour cent.
Rive droite.
Veraye 4.2 ; 10 33
Baye de Montreux 7.7 ' 20 20
Baye de Clärens 7 17 12
Veveyse 14 67 6
Paudèze 8.5 17 6
Flon 9.5 27 5
Venoge 41 265 0.7
Morge 11 40 2
Boiron 12 35 2
Aubonne 13 102 2.3 ■
Promenthouse 12 105 5
Versoie 17 62 1
Rive gauche.
Morge'(St-Gingolph) 8 22 15
Drance 38 545 4
R. de Pamphiot 10 45 6
Redon 11 42 3
Foron 12 47 3
Vion 7 32 2
Hermance 10 - 45 1.5
Rhône 140 5380 0.9
En analysant et en groupant les valeurs de ce tableau, je puis tirer
les faits suivants :
1° L’Eau-froide, la Tinière, la Veraye, les bayes de Montreux et de
Clarens, la Morge de St-Gingolph, sont des torrents de montagne, à
très petit bassin de réception, mais à très forte pente. Ces ruisseaux
ont donc un débit moyen très faible; mais en crue d’orage ils doivent
charrier un fort bagage de gros matériaux. Ajoutons qu’ils sont dans
la partie du pays où les précipitations aqueuses sont le plus abondantes,
où la hauteur de la pluie annuelle et des pluies d’orage est la plus
considérable. Ce sont des torrents à grand pouvoir dévastateur.
2° La Veveyse, la Paudèze, le Flon, la Promenthouse, ont une pente
de valeur moyenne ; leur transport en temps de crue peut être encore
considérable, surtout la Veveyse et la Promenthouse, dont le bassin
de réception est étendu.