Comme pour la température de l’air, l’humidité exprimée par les
moyennes ne donne pas l’état réel des choses. D’un jour à. l’autre,
d’une heure à l’autre, l’humidité varie au-dessus et au-dessous de ces
moyennes. Dans les jours froids, la quantité absolue de vapeur d’eau
est ordinairement plus faible, mais sa quantité relative est plus forte
que la moyenne, et vice-versa; il en est de même dans les heures
froides du cycle journalier. C’est ainsi que, au point de vue de la fraction
de saturation, l’air est le plus humide entre 4 et 6 heures du matin,
et le plus sec entre 2 et 4 heures du soir. Quant à la quantité
absolue d’humidité de l’air, ses variations ont des allures plus compliquées
: De novembre à janvier il y a un maximum au moment le
plus chaud de la journée, un minimum au moment le plus froid. Mais
dans les neuf autres mois, il y a un double minimum, l’un à l’heure
la plus chaude, l’autre à l’heure la plus froide de la journée ; le double
maximum est aux heures intermédiaires.
Pour les détails de ces variations de l’humidité dans le cycle annuel
et journalier, je renvoie le lecteur aux mémoires originaux de Planta-
mour. Je me contente de donner ici les valeurs extrêmes de ces variations.
Les extrêmes dans l’état d’humidité de l’air ont été à Genève
pendant la môme période,(*) 1849-1875 :
Humidité absolue, maximum 20.34mm 29 août 1853
» minimum 1.05 15 avril 1875
Humidité relative, maximum, saturation fréquente.
» minimum 0.11 15 avril 1875.
D’une station à l’autre sur les bords du lac, les différences ne sont
pas bien considérables. On en jugera par le tableau suivant qui donne
l’humidité relative en tant pour cent. Je le dois à l’obligeance de M. R.
Billwiller pour les stations de Morges 1850-54 et 1864-66, de Lausanne
1874-86 et de Montreux 1864-77 et 1888-90. Je mets, en regard les
chiffres de Genève 1849-75.
Genève ■ Morges Lausanne Montreux
décembre 86 ' 86- 89 83
janvier 86 87 90 83
février 82 79 84 79
mars 75 73 76 76
avril • 70 71 . 71 73
mai 70 74 70 7â
(1) E. Plantamour, II, 190.
Genève Morges Lausanne Montreux
juin 70 72 71 71
juillet 68 .75—. 70 71
aoûf 71 78 73 76
septembre 67 ' 78 80 81
octobre 83 83 82 83
novembre 83 83 84 82
hiver 85 - 84 88 82
printemps 72 -73 72 71
été 70 75 71 73
automne 78 81 82 72
année 76 78 78 78
L’humidité la plus forte est à Lausanne en hiver et ën auton
tion élevée), à Morges au printemps et en été (voisinage du lac) ; la
plus faible est à Montreux en hiver, au printemps et en automne (régime
alpin), à Genève en été (climat continental).
IV. l a vapeur d’eau à l’état vésiculaire.
Lorsque l’a ir est sursaturé d’humidité, celle-ci se précipite en vésicules
de brouillard. Suivant la hauteur au-dessus du sol de la couche
ainsi sursaturée, nous avons ou des nuages qui flottent dans notre ciel,
ou des brouillards qui nous entourent de toutes parts. Les nuages intéressent
la thermique du lac en formant un voile qui entrave les radiations
caloriques, soit l’arrivée dans l’eau de la chaleur solaire, soit le
départ dans l’espace de la chaleur du lac. Les brouillards sont en relation
intime avèc l’état thermique du lac et de l’air et avec l’humidité
atmosphérique.
A. Nuages. Nébulosité.
On exprime par des chiffres la nébulosité, c’est-à-dire la fraction du
ciel voilée par les nuages, 100 signifiant un ciel entièrement couvert.
Je donnerai ici en tableau les valeurs moyennes de la nébulosité pour
nos stations principales, d’après les notes de M. Billwiller. J’y joins
les mêmes valeurs pour Genève d’après les observations de 1847-75,
ordonnées par E. Plantamour. (*)
í1) E. Plantamour, II, 22$î