Pour notre vallée, j ’ai tiré des études d’E. Plantamour sur la température
de Genève et du Grand-St-Bernard des valeurs qui montrent
un taux un peu plus faible de la décroissance de température. ( l) Voici
les moyennes annuelles et saisonnières que j ’ai calculées d’après ces
chiffres, et que je donne sous deux formés: l’ascension nécessaire
pour abaisser la température de l’air de 1°, la baisse de température
qui correspond à l’ascension de 100™.
Différence d'altitude Différence de température
' pour P. pour 100“.
pendant l’hiver, 228™ 0.44°
» le printemps, 173 0.58
». l’été, 174 0.56
» l’automne, 198 0.51
en moyenne annuelle 194™ 0.53»
Ainsi, en hiver, la stratification thermique est moins serrée qu’en été :
1 excès de froid sur les hautes montagnes, comparées à la plaine, est
moins grand en hiver qu’en été. Cela est tellement vrai que l’on constate
fréquemment, dans la saison froide, qu’il fait plus chaud à la montagne
qu’à la plaine; on y observe ce qu’on appelle l’in v e r s io n de
la t e m p é r a t u r e (ce que j ’appelle la s t r a t i f i c a t io n th e rm iq u e
d ir e c te ) . C’est le cas généralement quand la plaine est ensevelie sous
un voile de brouillard, tandis que les sommets sont brillamment ensoleillés.
Nous aurons à tenir compte de ces faits quand nous aborderons
le régime des affluents du lac et celui des brouillards de la vallée.
III. Humidité de l’atmosphère.
L’air atmosphérique contient toujours une certaine quantité d’eau,
soit à l’état de vapeur transparente, soit à l’état de vésicules débrouillards,
soit à l’état de gouttelettes d’eau, pluie, soit à l’état de glace,
neige ou grêle. J’étudierai d’abord la vapeur d’eau à l’état aériforme,
et pour donner unë idée de ses allures-je m’adresserai, eomme je l’ai
fait pour la température, aux observations de Genève, élaborées par
E. Plantamour dans son Climat de Genève.
La quantité d eau contenue à l’état aériforme dans l’air varie avec
(*) E. Plantamour. Résumé des observations thermométriques et barométriques
faites à Genève et au Grand-St-Bernard, de 1841 à 1850. Mém. Soc. phys. Genève,
XIII, 1, 1851.
la température de l’air et avec son état de saturation. Je donnerai les
chiffres de l’Observatoire de Genève, d’après les années 1849 à 1875.
Je présente le tableau de l ’h um id i té a b s o lu e de l’air sous deux
formes: en exprimant la tension de la vapeur d’eau par le nombre de
millimètres de mercure dont l’état d’humidité de l’air élève la colonne
barométrique; (1)* puis en traduisant ces chiffres, ce qui sera
plus facile à saisir, dans le nombre de grammes de vapeur d’eau que
contient un mètre cube de l’air.
Tension de Grammes de vapeur d\
la vapeur d’eau. par m3 d’air.
Décembre 4.20mm 4.3sr
Janvier 4.15 4.2
Février . 4.31 4.4
Mars 4.70 4.9
Avril 5.96 6.2
Mai 7.86 8.2
Juin 9.76 9.9
Juillet " 10.86 11.2
Août 10.66 10.8
Septembre 9.61 9.8
Octobre 7.66 8.0
Novembre 5.34 5.6
L’h um id i té r e la t iv e de l’air s’exprime par la fraction de
tion, c’est-à-dire le rapport entre la quantité de vapeur d’eau que contient
réellement l’air et celle qu’il contiendrait à la môme température
s’il était saturé. Elle est en moyenne à Genève (2) (1849-1875) :
Fraction de saturation.
Décembre 0.865 f .
Janvier 0.857 1 hiver 0.847 \
Février 0.819
Avril 0.è97 ! Printemps 0.718 i
Mai 0.704 l ' M 0)760
Juin 0.698 . - i
juillet 0.679 { été 0.696 \
Août 0.710 l
Septembre 0.670 i
Octobre 0.831 ^ automne 0.778 ,
Novembre 0.833
(*) E. Plantamour, II, 180.
C2) E. Planiamone, II, 181,