que toute la masse du terrain qu’on vient de traverser est composée
des mêmes conglomérats qu’on avait précédemment rencontrés.
De Opina au village de Csarvenitzci *, on a peu de
chose à voir, parce qu’on traverse des collines, cultivées, où 1 on
reconnaît seulement çà et là des conglomérats trachytiques très-
terreux s et mélangés de sables. Àu-delà du village, pour gagner
les exploitations qui se trouvent encore à une assez grande distance,
on rencontre de nouveau des conglomérats bien caractérisés,
et qui, en quelques points, présentent des blocs de tra-
cbyte très-volumineux. On entre ensuite dans des bois ou il
n’est plus guère possible d’observer quelque chose sur le chemin,
si ce n’est quelques- blocs roulés qui se présentent ça et
là, à la surface du terrain.
de Enfin, on arrive aux exploitations, qui font la richesse et la
réputation de cette contrée, où, depuis des siècles, on a fait des
fouilles considérables. Fichtel annonce qu’il existe dans les archives
de Kasehau des papiers qui prouvent que, danslannee
1400, il y avait 500 ouvriers employés dans l f contrée de Gser-
venitza, soit pour la recherche de l’opale, soit pour l’exploitation
du mercure**; mais il n’est guère probable qu’alors on travaillât
régulièrement, de sorte que, peut-être, ces 300 ouvriers
n’indiquent que les paysans des environs qui s’occupaient de ce
travail; et en effet, les paysans avaient anciennement le droit
* Cservemùz esd.; Vomwagas, Kong. Ces deux dénommatiens sont Urées
de la couleur rouge des escarpemeus «pie les montagnes présentent e n v e r s
P0« L a citation du mercure est une circonstance assez remarquable; mais c’est
nu fait qui n’est pas connu dans le pays, au moins généralement; car je m’en
suis vainement informé.
MONTAGNES ENTRE ÉPERlÉS ET TOKAJ.
de rechercher l’opale, pour leur compte, dans tous les points
où ils pouvaient la soupçonner. Ce n’est qu’à line époque plus
moderne que l’exploitation de cette pierre précieuse est devenue
un droit régalien : le gouvernement autrichien a fait long-temps
travailler pour son compte ; mais les travaux ont été ensuite
abandonnés. Le baron de Bradera en a obtenu, dans ces derniers
temps, une concession, à la condition d’établir des travaux
réguliers, dont, à ce qu’il paraît, on lui a donné en général
le plan. Jusqu’alors tout avait été très-mal exploité, tantôt
à ciel ouvert , tantôt par des excavations souterraines mal ordonnées,
poussées sans ordre déterminé,comme sans précaution.
Il y avait, à mon passage, 30 ouvriers qu’on payait à raison
de 40 kreutz.er par jour *, -et deux contrôleurs chargés de surveiller
et de -conduire les ouvriers, ainsi que d’empêcher les recherches
dans les environs. En général, il faut être muni de permission
pour visiter les travaux ; et comme je n’avais pu joindre
depuis Vienne le -baron de Bradera, qui m’avait promis une
lettre , il -est probable que j’aurais eu beaucoup de peine à y
parvenir, si:je n’avais été accompagné par le gouverneur .des en-
fans de M. Bujanovics. -Les contrôleurs m’ont -alors eux-mêmes
conduit partout.; mais peut-être autant pour veiller sur moi que
par complaisance. Heureusement le principal objet -de mes re-
eherdhes-était d’examiner la roehfijOii de recueillir précisément
les variétésd?opale dont fis ne faisaient aucun cas, etqui étaient
les plus importantes sous le rapport delà science.
Je visitai .successivement les principaux lieux <où les mecher- &senient de
obesontt été eu sont encore suivies avec plusid’activiîé.-On me ilfflîffi,
trachyte.
* Environ i 4 sotis de notre monnaie, suivant le cours que le Papier-Geld
avait alors.